29 octobre – « Le nouveau protocole permettra l’accueil de tous les élèves ». Cette règle énoncée par JM Blanquer le 29 octobre cadre le nouveau protocole. Le seul changement important est le port obligatoire du masque par les écoliers dès le CP. Il n’y aura pas de demi groupes à la place des classes entières sauf exception et pas de distanciation entre les élèves. Seules les collectivités territoriales sont invitées à faire des efforts pour le nettoyage et la restauration. Le ministère ne semble pas prendre au sérieux les risques de transmission de la maladie dans les établissements scolaires.
Port obligatoire du masque en élémentaire
Après l’intervention du premier ministre, JM Blanquer a présenté le 29 octobre les grandes lignes du nouveau protocole sanitaire qui va s’appliquer dans les écoles et établissements.
Pour le ministre, « l’école est un espace sécurisé parce qu’on y respecte plus les règles qu’ailleurs ». Partant de ce principe, les aménagements portés au protocole sanitaire sont des plus minimes.
La principale mesure est le port obligatoire du masque par les élèves dès le CP, alors qu’il n’était obligatoire qu’à partir du collège. Le ministre souligne que cette décision est prise « même si la contagiosité des enfants est faible », comme s’il regrettait cette mesure.
Une fausse limitation du brassage des élèves
JM Blanquer annonce « la limitation au maximum du brassage des élèves ». Mais cette mesure est réduite au fait que chaque classe ait sa salle de classe et à la limitation des déplacements au maximum. Outre que tous les établissements n’ont pas un nombre de salles suffisant, JM Blanquer se garde d’évoquer le cas des lycées où la moitié des enseignements sont donnés dans des spécialités qui regroupent des élèves venus de toutes les classes. C’est le cas aussi des cours de langues au collège comme au lycée ou encore de certains enseignements qui ont besoin de salles spécialisées (SVT par exemple). Le ministre exclut ces salles de la règle. Le brassage va donc continuer à avoir lieu.
La cantine est aussi un lieu de brassage des élèves. JM Blanquer annonce que la restauration est maintenue mais avec un espace d’un mètre entre élève « autant que possible » et en regroupant les élèves d’une même classe. Même en jouant sur les emplois du temps, comme le ministre l’a dit précédemment, cette mesure sera rarement applicable, à moins que les collectivités locales investissent de l’argent dans les locaux et le personnel.
Pour limiter le brassage le seul effort réel qu’est prête à faire l’éducation nationale c’est de garder les élèves dans leur salle pendant les récréations. Une solution peut être envisageable en hiver avec une partie des élèves mais aux dépens de leur qualité de vie.
Nettoyage renforcé si possible ?
JM Blanquer annonce une ventilation et un nettoyage renforcés. Il a raison de le dire car , pour des raisons évidentes, en hiver les élèves ont tendance à garder les portes et fenêtres fermées. Mais rien de concret n’est proposé pour faire face à cette situation. Ni le ministère , ni les collectivités locales (sauf en Auvergne Rhônes Alpes) ont investi dans des purificateurs d’air.
JM Blanquer annonce aussi un nettoyage renforcé. Les salles de classe seront nettoyées une fois par jour (ce qui est déjà prescrit dans le protocole existant) et les surfaces touchées fréquemment par les élèves plusieurs fois (ce que le ministre avait retiré du protocole de septembre). Mais qui va faire ce nettoyage ? Là aussi aucune préparation n’a été faite pour que les collectivités locales embauchent du personnel de nettoyage. L’Etat parle mais n’assure aucune aide pour les y aider.
Quelle distanciation physique ?
JM Blanquer affirme aussi que « la distanciation physique sera maintenue » alors que les règles de distanciation physique ne sont appliquées qu’exceptionnellement dans les écoles et les établissements puisqu’elles sont devenus facultatives depuis la rentrée. Tout au plus l’enseignement à distance sera possible au lycée. » Une souplesse sera laissée aux chefs d’établissement pour l’organisation du protocole. Le protocole de continuité pédagogique permet en particulier d’envisager l’enseignement à distance pour les élèves vulnérables ou pour des groupes d’élèves », précise t-il. On verra comment concrètement cela sera possible. Car le même professeur ne peut pas être en train de faire cours et de suivre à distance ses élèves.
J Castex annonce que les écoles et établissements devront délivrer des attestations pour que les élèves puissent circuler pour aller à l’école, une mesure qui va retomber sur les directeurs d’école.
L’économie plus forte que l’école ?
» Nous savons que la fermeture des écoles et des établissements entraîne l’aggravation des retards scolaires et nous ne voulons pas cela », explique JM Blanquer. Il apparait surtout que JM BLanquer et le gouvernement ont fait le choix de maintenir les écoles ouvertes pour que les parents puissent travailler. L’économie l’emporte sur la santé des élèves et des enseignants. Pour cela le ministre minimise les risque en faisant appel aux chiffres officiels. Ainsi quand le ministre dit « il y avait 293 classes fermées, ce qui correspond à 0,06 % », il oublie de préciser les règles très assouplies de fermeture…
En fait, et de nombreux enseignants ne manquent pas de le dire dès maintenant, le nouveau protocole est le maintien de l’ancien , avec sa même sous estimation du risque. Pourquoi alors le ministre parle t-il de « protocole durci » ? Peut-être parce qu’il craint le retrait de nombreux élèves des écoles et établissements. Le ministère est-il décidé à faire respecter l’obligation scolaire ou sera t-il souple comme il l’a été au printemps dernier ?
François Jarraud