Des milliers de personnes ont manifesté le 18 octobre en mémoire de Samuel Paty, assassiné sauvagement à la porte de son collège le 16 octobre. Le premier ministre et le ministre de l’éducation nationale se sont joints à la manifestation parisienne ainsi que de nombreux responsables politiques, de Valérie Pécresse à Jean-Luc Mélenchon. Marseillaise, minute de silence l’émotion était palpable dans les villes de France. Pour autant l’unité est-elle là ?
Un appel syndical
« Je suis prof », « Je défends la liberté d’expression », « Celui qui tue un homme tue toute l’humanité » (verset du Coran) ou tout simplement « Je suis Samuel », les manifestants ont montré leur solidarité avec la victime mais aussi leur volonté de défendre les valeurs démocratiques.
Les syndicats d’enseignants avaient lancé un appel commun le 17 octobre manifestant leur « effroi » et appelant à un rassemblement le 18 octobre. « S’attaquer à un enseignant, c’est s’attaquer à l’école qui est un lieu de construction d’un savoir critique, de rencontre de l’autre, de la formation de futur-e-s adultes libres et éclairé-e-s. Nos organisations réaffirment leur attachement à la liberté d’expression, condition nécessaire à l’émancipation, et appellent à éviter toute instrumentalisation de ce drame ». La Cgt, la Fsu, FO, le Sgen Cfdt, le Snalc, Sud et l’Unsa ont signé ce premier appel.
Elargi aux acteurs de l’Ecole
Un second appel s’est élargi à la Fcpe, SOS Racsime, la Fidl, la Fage, l’UEJF, la LDH et le Mrap aux cotés de l’Unsa, la Fsu, le Sgen Cfdt, le Snalc. Il demande » que les enseignants doivent être soutenus dans l’exercice de leur métier » et rappelle l’attachement « à la laïcité, qui garantit la liberté de conscience ». Il invite à le pas répondre » par la haine à la haine… mais par la promotion de la liberté, de l’égalité et de la fraternité ».
Beaucoup d’enseignants dans ces rassemblements. Mais pas seulement. Des personnes de tous âges, toutes professions et toutes religions. Ainsi à Paris la place de la République était noire de monde ce qui représente des milliers, peut-être des dizaines de milliers, de personnes. A Toulouse, 5 000 personnes se sont réunies. Des estimations des foules présentes donnent 6000 personnes à Lyon, 1500 à Grenoble, au moins un millier à Orléans, Grenoble, Bordeaux, Lille ou Nantes. Le gouvernement appelait à l’unité nationale. Comme en 2015 elle apparait dans ces rassemblements. Mais les protestations contre certaines interventions devant la foule montre qu’il n’y a pas forcément d’accord sur la lecture de l’événement et les réponses à y apporter.
F Jarraud