C’est une proposition faite lors de la réunion du groupe de travail « parcours professionnels » le 8 octobre. Le ministère avance l’idée d’avancer un peu un les 1er et 2d rendez vous de carrière et de créer un 4ème rendez-vous. Une façon de gérer autrement la masse salariale en accélérant le début de carrière en en retardant la fin.
Equité vs sélectivité
» Il s’agit en tout état de cause de premiers éléments de réflexion qui ne préjugent pas des évolutions éventuelles qui pourraient être apportées », prend bien soin de préciser le ministère dans sa présentation des « besoins éventuels d’évolution » des rendez-vous de carrière créés par les accords PPCR. Ceux ci ont diminué la part d’inégalité dans la carrière des enseignants en créant 3 rendez-vous de carrière, les deux premiers permettant de gagner une année d’avancement et le 3ème d’accéder à la hors classe en avance.
Le ministère reconnait d’ailleurs « l’équité » du dispositif. Mais il regrette « des enjeux perçus comme faibles » et « une insuffisante prise en compte des perspectives d’évolution professionnelle ».
Les propositions
Il propose que le 1er rendez-vous ait lieu au bout 4 ans au lieu de 7 ans actuellement. L’argument avancé est celui de réfléchir » sur la pratique professionnelle avec consolidation possible, en lien avec un parcours de formation réalisé et à venir, et avec une éventuelle réflexion sur une réorientation vers d’autres missions au cas où l’enseignant estime « qu’il s’est trompé de métier ». Le second rendez vous aurait lieu au 6ème échelon au lieu du 8ème. Il permettrait » d’identifier des premières possibilités d’accès à des fonctions, à d’autres tâches, avec plusieurs voies possibles qui donnent cette fois lieu à des impacts réels et pérennes sur la rémunération ». Le 3ème rendez-vous ne changerait pas (9ème échelon). Mais un 4ème rendez vous serait créé vers 55 ans pour » ne pas mettre les agents en situation de difficulté entre 55 et 65 ans ».
« Hors de question »
« Ce 4ème rendez-vous est hors de question », nous a dit Xavier Marand, secrétaire général adjoint du Snes Fsu. « Pas question de laisser une épée de Damoclès au dessus des collègues à 50 ans. Le ministère ferait mieux de réfléchir à rétablir la cessation progressive d’activité ou de prévoir un statut de tuteur de stagiaire partiellement déchargé en fin de carrière ».
Pour lui les propositions du ministère ne reposent sur aucun bilan sérieux des accords PPCR. « Pour nous c’est trop tôt pour réfléchir sur les premiers rendez vous de carrière. Regardons comment il fonctionne et est ressenti ». Les accords PPCR ont été appliqués à partir de janvier 2017.
Le « questionnement » ministériel pourrait aboutir à améliorer un peu les débuts de carrière en récupérant cette amélioration aux dépens des enseignants en fin de carrière…
François Jarraud