L’article
Presque quarante ans après le 1er plan numérique, quelques semaines après un confinement durant lequel l’Ecole n’a tenu que par le numérique, on pouvait attendre un plan numérique ambitieux exploitant les enseignements du printemps dernier. Les « Territoires numériques éducatifs » que JM Blanquer et Nathalie Elimas, secrétaire d’Etat à l’éducation prioritaire, ont présenté le 21 septembre ne concernent que les départements de l’Aisne et du Val d’Oise. Si ce plan marque un timide retour du numérique dans une politique ministérielle qui avait mis fin aux programmes précédents, il semble qu’il n’a toujours pas tiré profit des échecs de ses prédécesseurs.
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Devant l’Assemblée, annonces, projets et vieilles rancunes sur le numérique
En amont des Etats généraux du numérique que le ministère prépare, la Commission éducation de l’Assemblée nationale commence une série d’auditions. Le 23 septembre, la commission entendait d’une part les opérateurs de l’Education nationale, de l’autre les industriels. D’un coté des annonces, de l’autre des amertumes… Dans les annonces, l’évaluation des compétences numériques des enseignants et l’enseignement à distance pour remplacer en temps normal des formations… Et bientôt le retour de l’école à la maison pour mettre tout le monde d’accord ?
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Table ronde et idées carrées
La formation initiale et continue du corps enseignant à l’école numérique va t-elle révolutionner l’Ecole ? La commission de l’éducation de l’Assemblée nationale a réuni le 30 septembre Edouard Geffray, Dgesco, Alain Frugière, président du Réseau des Inspe, Marie Caroline Missir, directrice de Canopé, et Caroline Vincent, professeure en Inspe. La réunion a permis une confrontation intéressante entre le discours politique et celui des chercheurs. Si les politiques vendent le rêve de la révolution numérique, la recherche coupe facilement ces élans. Finalement même les responsables doutent des effets du numérique… tout en alimentant le rêve…
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Bruno Devauchelle : Faudra-t-il pousser les murs ?
Alors que la situation sanitaire semble de plus en plus fragile, les établissements scolaires sont mis en question : quelle architecture, pour quel fonctionnement pédagogique, dans quelles conditions ?… La réponse fournie par les partisans de « l’école en extérieur », si elle n’est pas une nouveauté, apporte toutefois des éléments de réflexion intéressants. A cela s’ajoute bien sûr la question lancinante de l’enseignement en ligne, par le web qui serait la roue de secours idéale. Comme les moyens numériques facilitent l’assouplissement des règles de lieu et de temps, et même d’action, il est intéressant de les resituer dans ce cadre plus global qui devrait tenter de répondre à la question : quels murs pour quelle école ?
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Bruno Devauchelle : L’année des continuités
Le monde scolaire et sa forme dominante sont marqués par de multiples cloisonnements, séparations, et autres barrières. […] La généralisation des Environnements Numériques de Travail en particulier dans le secondaire, bien que non obligatoires, est le signe d’une volonté de développer les liens entre ce qui se passe dans le monde scolaire et ses périphéries. Le confinement généralisé du printemps 2020 a rebattu les cartes de plusieurs cloisonnements et invite à ce que cette année scolaire 2020 2021 soit celle de la réflexion autour des « continuités ». Que ce soit entre l’école et le domicile, les élèves entre eux, les enseignants entre eux etc., les occasions de réfléchir les formes de continuité possible sont nombreuses. Cela est d’autant plus important que plusieurs d’entre elles disparaissent dans l’organisation scolaire traditionnelle, faisant croire en une continuité là où il y a en réalité des distances, des ruptures, des cloisonnements.
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