Pédagogie
Yann Forestier : L’école en perspective
Peut-on synthétiser l’histoire de l’Ecole depuis la IIIème République et les plus récentes recherches en sociologie de l’éducation ? Yann Forestier, professeur d’histoire géographie et chargé de cours à Rennes 2, le fait avec « L’école en perspective » (L’Harmattan). De cette synthèse particulièrement limpide se dégage une vision de l’Ecole , de ses enjeux et de ses conflits. Rarement on aura eu accès de façon aussi claire et rapide à ce qui se joue aujourd’hui dans l’évolution de l’Ecole. Yann Forestier revient sur quelques uns des sujets traités dans l’ouvrage.
Ecole et humanité(s)
Quelle place pour les humanités dans l’école aujourd’hui ? La revue Administration & éducation (n°167) porte cette question sous la houlette d’Alain Boissinot et de Gérald Chaix. Placé dans la série des « ruptures », ce numéro explore pourtant un horizon bien large où le terme humanités englobe aussi bien les sciences que les disciplines littéraires. Plus qu’un retour aux humanités classiques c’est la recherche de l’universel qui fonde le numéro dans un projet de rénovation de l’Ecole. Ces belles envolées ne doivent pas faire oublier la réalité sociale de l’Ecole : pas d’humanités sans humanité…
Bien-être : Ketty Joly : CPE, bien-être et coéducation
La vie scolaire a un rôle important à jouer dans le bon climat de l’établissement, tout particulièrement en ces temps de pandémie. Un état d’esprit, une posture, quelques outils et une manière de communiquer avec tous peuvent participer du bien-être de chacun. Ils permettent notamment de maintenir et de renforcer le lien avec les familles dans une recherche de coéducation fructueuse. Ketty Joly, CPE, donne des pistes de pratiques simples et efficaces.
Coopération et distanciel dans Animation & Education
» Il est possible et bénéfique de coopérer à distance ». La revue de l’OCCE s’attache à le montrer à travers un dossier qui réunit analyses et témoignages. » Il démontre que la coopération est essentielle en distanciel et met en évidence trois faits significatifs : pour qu’un apprentissage à distance soit profitable et efficace, les élèves doivent avoir préalablement construit des aptitudes de travail en autonomie et en coopération. Ces habitudes de coopération et de travail en autonomie perdurent en distanciel si l’enseignant les entretient et les favorise. Si l’on ne veut pas perdre des élèves et renforcer les inégalités, l’apprentissage à la maison ne peut se généraliser et doit rester limité dans le temps ».
Eveline Charmeux : Noter, n’est pas évaluer
» La note n’apporte strictement aucune information valable sur le travail d’un élève, mais elle peut faire beaucoup de mal, qu’elle soit mauvaise ou non », écrit Eveline Charmeux sur son blog. « En revanche, la seule information qu’elle donne, c’est l’état affectif du correcteur, son degré de fatigue, d’énervement, ou son enthousiasme (plus rarement) devant la performance d’un élève. Tout enseignant, qui a eu des paquets de copies à corriger, sait bien à quel moment il faut qu’il arrête : c’est soit lorsqu’il vient de mettre 5/20 à trois copies de suite ; soit, comme c’était mon propre cas à l’époque, lorsque je découvrais que les quatre dernières copies avaient obtenu un 10,5/20 ! Question de tempérament : j’ai connu des collègues que la fatigue rendait mauvais ; pour ma part, c’était une indulgence molle et endormie qui s’imposait. Evaluer, à l’école, c’est bien autre chose ».
Numérique
Le smartphone e(s)t l’avenir de l’enseignement ?
» La présence des appareils mobiles dans la société ainsi que dans les salles de classe vous permet d’exploiter leurs fonctionnalités et leurs possibilités afin de bonifier l’expérience d’enseignement-apprentissage que vous proposez aux étudiants dans vos cours. En effet, les appareils mobiles permettent d’envisager différents usages pédagogiques en classe, en dehors de la classe et dans les travaux en collaboration. » En pleine épidémie le smartphone est apparu comme un outil indispensable pour maintenir les activités pédagogiques. L’Université Laval du Québec publie un guide très complet qui montre les usages pédagogiques du smartphone, explique comment vérifier la compréhension des étudiants, comment favoriser laprise de notes, mais souligne aussi les limites des appareils mobiles.
Bruno Devauchelle : Les écrans et les méthodes scientifiques
On accuse souvent les écrans de toutes sortes de maux dont ils seraient la cause. Ainsi un récent documentaire diffusé sur Arte (Dormir à tout prix, de Thierry Robert) commence ainsi par les fameux « zécrans » comme perturbateurs du sommeil. En réalité, en regardant la totalité du documentaire (d’ailleurs mal filmé) on découvre que la question des troubles du sommeil est multifactorielle (travail, alimentation, stress, angoisse, etc.…). Le monde scolaire est très souvent questionné sur la multiplication des écrans dans l’enseignement. Certains auteurs dénoncent une tyrannie, d’autres tempèrent les propos. La population fait avec… car depuis l’apparition de la télévision dans les foyers, les écrans se sont multipliés et ce mouvement semble inexorable. Alors quelles réponses apporter ?
Numérique : Un important dossier du Cnesco présenté le 13 octobre
« Le Centre national d’étude des systèmes scolaires (Cnesco) présentera le 13 octobre prochain, au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam), les principales conclusions de deux années de recherche sur le numérique à l’école, conduite en collaboration avec une douzaine de chercheurs », annonce le Cnesco. « Alors que la pratique du numérique à l’école interroge depuis le confinement sanitaire et l’école à distance qui s’en est suivi, le Cnesco publie un rapport de synthèse riche sur le « Numérique, enseignement et apprentissage ». Ce travail est le fruit de deux années de collaboration avec une équipe de chercheurs multidisciplinaire (en sciences de l’information, en psychologie, en didactique …). Neuf contributions scientifiques inédites complétées par une étude originale du Cnesco qui dévoile l’ampleur des inégalités territoriales dans le numérique éducatif ». Le dossier, présenté par André Tricot, fera le point sur les inégalités d’accès au numérique éducatif selon les niveaux d’enseignement scolaire, le réseau d’enseignement (éducation prioritaire ou ordinaire) et les lieux de scolarisation ; la réalité des pratiques numériques des enseignants selon les disciplines scolaires ; la valeur ajoutée réelle du numérique éducatif pour les apprentissages des élèves ; l’influence réelle du numérique sur les relations entre l’école et les familles ».
Bruno Devauchelle : Comprendre les usages numériques des jeunes
» Alors qu’on parle de fracture numérique et d’illectronisme, on oublie que l’accès à l’informatique et les usages des moyens numériques sont non seulement un marqueur social (il faut en être), mais aussi un phénomène d’acculturation et plus largement d’insertion sociale…. Il a fallu attendre le confinement du printemps 2020 pour se retrouver face à une nouvelle équation dans la relation entre pratiques numériques des jeunes et monde scolaire… Avec les moyens numériques, la population et en particulier les jeunes (catégories qui n’est pas homogène bien sûr) ont développé de nouvelles formes de constructions de leur socialité (cf. l’article de D Pasquier). Or le monde qui s’est construit avec l’école a institué une forme de relation sociale qui ne prenait pas en compte ces transformations ». Bruno Devauchelle revient sur 20 ans d’ignorance des pratiques numériques des jeunes et sur la nécessité que cela cesse.
L’HEBDO PREMIER DEGRE
Paris tourne le bouton de sa radio scolaire
Radio Clype, la radio des Collèges, des Lycées et des Ecoles de Paris, était depuis 20 ans, un dispositif de radio pédagogique à destination de tous les élèves parisiens de la maternelle au lycée. Un projet qui a permis à des milliers d’élèves d’enregistrer une émission de radio. Enseignants, élèves et parents participants en gardent tous un excellent souvenir. Mais aujourd’hui, Radio Clype est mutilée. D’ailleurs, comme le dit si bien Gwenaele Guillerm, « on devrait l’appeler Radio Clyp puisque les écoliers n’y ont plus accès depuis septembre ». Gwenaele c’est la fondatrice du projet. Elle nous raconte l’aventure et les déconvenues de cette rentrée.
Participez au concours « Comment j’ai inventé ma maison » !
« Transformez vous en architectes et bâtisseurs de demain ». Voilà de quoi inspirer toutes les classes, dès la maternelle, qui souhaitent participer au concours annuel de création plastique et littéraire du SNUipp-FSU et de ses partenaires (BNF, Ligue de l’enseignement, éditeurs et Le Café pédagogique). Un projet au long cours source de plaisir, de surprises et à la clé : une semaine en classe de découverte à gagner et de nombreux autres lots.
Le retour du tournoi de scrabble
Une cinquantaine de classes participent au tournoi de scrabble organisé par Bruce Demaugé-Bost. En 2018 il expliquait les vertus de ce dispositif. « « Chaque joueur possède un plateau de jeu et l’intégralité des 102 lettres. Un tirage commun est effectué et tout le monde tente de réaliser le meilleur score avec. Exit la chance. On est même fortement aidé à progresser car on découvre d’autres réponses que l’on aurait pu donner, grâce aux adversaires. Chacun essaie de donner le meilleur de lui-même, la réussite de l’un ne nuit pas spécialement aux autres et peut même les aider à progresser. Outre les évidentes questions relatives à l’orthographe, chacun est forcément amené à s’interroger sur des notions abordées par ailleurs : nature des mots puisque les noms propres ne sont pas admis, pluriels, mots invariables, conjugaison… ». Mais pas que. Jouer au Scrabble, c’est aussi calculer ses points et savoir faire des choix stratégiques. « Les élèves ont ainsi parfaitement compris que la lettre Z, gratifiée de 10 points dans la version française car peu présente dans les écrits réels, est extrêmement facile à placer grâce à la deuxième personne du pluriel ». Alors, les élèves de cette classe sont heureux lorsque le Z sort au tirage, contrairement à vous et moi lorsque nous jouons au Scrabble. «
Mission Halloween
Halloween va revenir. Sur son site destiné au cycle 3, Mallory propose un escape game dans l’univers de Harry Potter. Il permet de découvrir le vocabulaire d’Halloween , ses origines et de réaliser des activités.
L’HEBDO LETTRES
Jérémie Brémaud : Rapper avec Rimbaud en 2nde ?
La culture orale peut-elle revitaliser la culture écrite ? La culture « illégitime » peut-elle favoriser l’appropriation de la culture « légitime » ? Un projet de Jérémie Brenaud, mené au lycée Livet à Nantes, interroge en ce sens la culture scolaire, ses fondements et ses usages. Ses élèves de 2nde ont été amenés à adapter en rap la poésie d’Arthur Rimbaud, à mettre en voix leurs recréations, à les enregistrer pour diffusion partagée. Sacrilège rimbaldien ? Développement de compétences orales de l’intérieur même du champ littéraire ? Prise en compte pédagogique du célèbre « On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans » ? Selon l’enseignant, « redécouvrir une œuvre moderne en la reliant à notre contemporanéité est essentiel et permet à nos jeunes de porter un autre regard sur la littérature et la poésie »…
Atelier d’écriture : un monde à partager même à distance ?
En 2019-2020, les Terminale Bac Pro du lycée Truffaut à Paris ont mené au Louvre un atelier d’écriture avec l’écrivain François Bon. L’expérience s’est poursuivie et élargie à d’autres établissements, par-delà le confinement du printemps 2020, pour « se rejoindre les uns les autres à travers l’immobilité forcée ». Inspiré par un ouvrage de Raymond Bozier, l’atelier invite à raconter ce qu’on voit par une ou des fenêtres, à des heures, des saisons, des âges, des humeurs diverses. Le partage des créations, explique l’enseignante Thérèse de Paulis, « nous emmène vers ce qui nous relie : notre présent, notre enfance, nos émotions et nos manques. Les élèves se sont amusés à poster des photos à différentes heures et sous différents angles, à partager des vidéos dont le rythme varie pour un même lieu. Les élèves se retrouvent ainsi comme s’ils étaient voisins et qu’ils partageaient le même horizon quotidien. »
Préparer l’EAF avec Théâtre en acte
La question de la représentation théâtrale n’est plus explicitement au programme ? Elle demeure pourtant essentielle. Le site « Théâtre en acte », accessible via Eduthèque, met ainsi à disposition des enseignant.es d’intéressants dossiers sur des pièces diverses, en particulier sur celles à étudier en 1ère : « Le malade imaginaire », « Les fausses confidences », « Juste la fin du monde ». A explorer et exploiter : des pistes pédagogiques, des comparaisons de mise en scène sur des scènes précises, des extraits vidéo … L’ensemble des ressources est disponible pour les enseignant.es et leurs élèves au moyen d’un accès identifié créé avec l’adresse académique.
Maud Lacère : Enrichir ses postures de lecteur
Comment amener les élèves à distinguer les différentes postures de lecteurs pour enrichir leurs modalités d’interprétation des textes ? Maud Lacère présente une séance d’Accompagnement Personnalisé menée en ce sens autour d’un poème d’Andrée Chédid. Les élèves sont amenés à exprimer librement quelques remarques sur le texte, puis à les partager par un travail d’annotation avec le Tableau Numérique Interactif. Les différents « gestes de lecture » sont alors repérés, classés, nommés pour définir 6 postures possibles : le lecteur de fiction, le lecteur empathique, le lecteur esthète, le lecteur cultivé, le lecteur linguiste, le lecteur philosophe. Bilan : « Chacun est ravi d’apprendre quel lecteur il a été. Très vite, les élèves analysent même par avance quel lecteur ils ont été sur le texte donné et prennent conscience des autres chemins qu’ils auraient pu emprunter. »
Français : L’arrêté sur la grammaire publié au JO
Malgré l’opposition du CSE, le ministère vient de publier au Journal officiel l’arrêté qui modifie en cours d’année les programmes de français du lycée. Le projet d’arrêté modifie le programme : « chacune des quatre occurrences de « (classe de seconde) » est remplacé par « (dès la classe de seconde) ». Par suite ces 4 points sont aussi présentés à l’épreuve anticipée du bac (EAF). Le projet d’arrêté avait été rejeté par le CSE à une très forte majorité de 45 voix contre et 2 pour. Le ministère passe outre et alourdit la charge des élèves.
L’HEBDO SCIENCES
Dimitri Garcia : Les notions clés de terminale en vidéo
Où retrouver l’essentiel du nouveau programme de SVT en classe de terminale ? Dimitri Garcia, enseignant en biologie à l’université de Nice, s’est lancé depuis cet été le défi de résumer l’ensemble des notions étudiées en terminale sous forme de vidéos illustrées. Avec 20 capsules déjà en ligne, il explique le copieux programme de spécialité en séquences de 10 à 20 minutes. Pédagogue, Dimitri Garcia considère qu’il est « toujours important de pouvoir garder l’attention » dans une capsule. Il reste perplexe sur la densité de ce nouveau programme, pas toujours compatible avec « la possibilité de répondre à toutes les questions et de réaliser toutes les activités avec les élèves ».
Maths : Qui tient le Petit Vert ?
Peut-on marier les maths avec les jeux ? Avec l’art ? Avec la philosophie ? Le Petit vert, le bulletin de la régionale lorraine de l’Apmep fait tout cela. C’est cette remarquable ouverture sur les autres disciplines qui fait la richesse de ce bulletin qui reste très mathématique. Chaque numéro apporte des découvertes et des lectures agréables. Nous avons eu envie de comprendre comment se monte les numéros. Gilles Waehren, professeur de maths et président de la régionale, partage cette expérience.
Sciences : Dialoguez avec les chercheurs de Sorbonne Université
Sorbonne Université, née de la fusion des universités Paris-Sorbonne et Pierre et Marie Curie, propose trois types de rencontres avec la science jusqu’au 9 octobre. Tous les jours sur sa chaine youtube, en direct, elle donne rendez-vous aux lycéens avec un scientifique de 19 à 21h. Ainsi le 6 octobre, Tania Louis évoque la biodiversité. Le 7 octobre Sébastien Carassou invite à explorer l’univers en partant de son corps pour aller sur Mars en passant par les fonds marins. Le 8 octobre il sera question des humanités numériques. Sur le site de Sorbonne université, des vidéos, des jeux, des expérimentations sont proposées aux collégiens. Enfin un dispositif « sciences en classe » est proposé aux scolaires pour un échange à distance avec un scientifique.
Sciences à distance avec l’Udppc
L’association des professeurs de physique-chimie organise durant les vacances de la Toussaint une demi journée de formation numérique sur le thème Sciences à distance. Deux sujets sont au programme. D’abord l’utilisation du smartphone pour réaliser des expériences scientifiques. « Cet atelier-conférence présentera une série d’activités expérimentales conçues conjointement par l’équipe de la Physique autrement et des enseignants de lycée. Il montrera, en direct, comment mener des mesures avec smartphone et les mutualiser en temps réel, même à distance. Des ressources pour mener ces activités et bien d’autres en classe ou à distance, ainsi que quelques réflexions sur ces nouvelles pédagogies seront proposées ». Un exposé sur l’intelligence artificielle clôturera cette demi journée.
Bac : L’Apmep furieuse
« Après avoir espéré des aménagements : quelques dédoublements, des classes à 24 au lieu de 35, ou bien des allègements de programmes … nous avons dû nous résoudre à faire ce que l’on peut avec les moyens attribués. Et maintenant, il s’agit de terminer 80% du programme de terminale mi-mars pour que nos élèves passent les épreuves finales », écrit l’Apmep, association des professeurs de maths. » Mettre les enseignants et les élèves dans une situation impossible ne peut que construire l’école de la défiance, de l’incompréhension et du mépris… Chacun se trouve donc devant un choix : traiter le programme intégralement à toute vitesse avant mi-mars quel que soit le prix payé par les élèves ou bien s’adapter, les accompagner au mieux jusqu’en juin pour qu’ils aient acquis le maximum de notions du programme pour leurs études futures ». A l »‘impossible , nul n’est tenu, rappelle l’Apmep.
Michel Fayol : » On va peut-être un peu trop vite »
Membre du Conseil scientifique de l’Education nationale et du Laboratoire de psychologie sociale et cognitive (LAPSCO) de l’université de Clermont-Ferrand, Michel Fayol a orgénisé et présidé la conférence de consensus du Cnesco sur la numération. Il revient dans cet entretien sur les mauvais résultats en maths des élèves français et propose d’ouvrir trois chantiers, notamment des activités mathématiques en maternelle.
Quelles explications pour la baisse de niveau en maths ?
Comment peut-on expliquer une telle dégringolade de niveau en maths à l’école et la chute en fin de collège ? Au lendemain de la publication des résultats de l’enquête Cèdre, le ministère, des spécialistes, des syndicalistes donnent leur point de vue. Et ils sont souvent contradictoires.
Joël Briand : Comment expliquer la chute de niveau en maths à l’école ?
L’enquête Cedre à propos des acquis des élèves en mathématiques à la fin de l’école primaire montre «des écarts importants des performances selon le profil social des écoles » et observe que « La baisse n’affecte pas celles (les écoles) accueillant les élèves les plus favorisés socialement. Ces résultats confirment l’hétérogénéité des niveaux déjà observée en 2014 mais aussi à l’entrée en sixième.».
L’HEBDO SCIENCES HUMAINES
Rémy Plumas : La géographie prospective en 6ème
Comment faire entrer de jeunes collégiens dans des raisonnements géographiques ? Jeune professeur au collège des Avaloirs à Pré en Pail (Mayenne), Rémy Plumas se sert de la géographie prospective. Il invite les collégiens à imaginer une ville du futur , mais une ville viable, qui réponde aux problématiques urbaines. Un bel exercice pour de jeunes ruraux qui mobilise les imaginations pour mieux mobiliser les savoirs.
Géographie : Quelle nouvelle politique territoriale de l’UE ?
Géoconfluences publie un dossier sur la nouvelle politique territoriale de l’Union européenne. » Un premier coup d’œil révèle immédiatement qu’il va y avoir des changements substantiels, avec un groupe d’États membres qui vont recevoir une réduction considérable de leurs allocations par rapport à la période de programmation précédente. Ce groupe de « perdants »… est principalement composé de pays d’Europe centrale et orientale, tels que la République tchèque, la Hongrie, la Pologne et les États baltes. Ces pays ont largement bénéficié des fonds européens pour la période 2014-2020 et se sont développés de manière significative ». Ce sont les pays méditerranéens qui vont bénéficier de la nouvelle politique.
Géo : Les ressources du Grand Paris Express
Développé par la Société du Grand Paris, en charge des nouvelles lignes de métro, ce site propose des documents pédagogiques, de l’école au supérieur, sur les nouvelles lignes. N’y cherchez pas une information critique ou des débats sur les projets menés. Les documents présentent l’impact économique et vantent la qualité écologique de ces projets.
SES : Un jeu pour comprendre les inégalités
Le site Inegalités.fr propose de participer à la création d’un Monopoly des inégalités, un jeu qui montre que les inégalités sont là dès le départ et qui fait réfléchir à leur construction. » Une boite à outils pédagogiques pour organiser des séances de sensibilisation des jeunes aux inégalités et aux discriminations. L’opération est en phase d’expérimentation, mais vous pouvez d’ores et déjà participer à ce projet en mettant en place des ateliers test. »
Nicolas Certain-Delus : Géophotographier des territoires imaginaires
A quoi ça sert de faire entrer l’imaginaire des élèves et un art (la photographie) pour enseigner la géographie ? Professeur au collège J. Jaurès de Poissy, Nicolas Certain-Delus a saisi l’occasion du confinement pour faire travailler ses 4èmes et ses 3èmes en leur demandant de réaliser des photomontages et de les commenter sur des questions géographiques. Une double ouverture, artistique et intellectuelle, qui enrichit la discipline.
Géo : Une storymap sur les inondations de la vallée de la Vésubie
Jackie Pouzin propose une remarquable storymap sur les inondations de la vallée de la Vésubie. Partant des cartes IGN elle contextualise la crise et pose la question de la gestion des risques et du changement climatique. Un magnifique exercice pour entrer dans la question de la gestion des risques et amener les élèves à poser les bonnes questions. A noter aussi l’initiative de l’académie de Nice qui lance un concours « apprendre le risque » pour sensibiliser les élèves à cette question.
Histoire : Benjamin Stora et la guerre d’Algérie
À l’occasion de la sortie d’ « Une mémoire algérienne » (éd. Robert Laffont) rassemblant six de ses ouvrages, Benjamin Stora revient dans un podcast sur la généalogie de son travail : l’écriture de l’histoire de la guerre d’Algérie mêlant expérience personnelle et savoir historique. À l’heure de la résurgence de vifs débats autour de la mémoire de la guerre et de la colonisation, Benjamin Stora revient sur cette période complexe et montre l’importance du travail de mémoire mais aussi d’un regard critique sur notre histoire.
SES : Le Covid 19 au regard de sciences sociales
Sous la direction de Fiorenza Gamba, Marco Nardone, Toni Ricciardi et Sandro Cattacin, les éditions Séismo publient un ouvrage sur « le regard des sciences sociales » sur le covid 19. On notera par exemple l’article de Daniel Stoecklin sur les enfanst face aux conséquences du Covid 19. » Au-delà de la symptomatologie, le vécu des enfants face au virus COVID-19 ne fait pas l’objet d’une grande attention », dit-il. » Ce qu’exacerbe la crise est bien une constante : les discours sont structurellement adulto-centrés. Les enfants sont actuellement encore moins écoutés que d’habitude, et les prétextes sont surtout moins décomplexés : « on n’a pas le temps », ou encore « on a d’autres chats à fouetter » sont des arguments que l’on peut entendre notamment concernant la reprise de l’école et les difficultés administratives que cela engendre dans un contexte incertain. La crise met sous la loupe le statut subordonné de l’enfant, mais aussi de ses droits ».
L’HEBDO LANGUES
Aurélie Bourdais : Quelle place en classe pour les traducteurs en ligne ?
Outils bien connus et très utilisés par les élèves, les traducteurs en ligne n’ont pas trouvé leur place dans les salles de classe. Aurélie Bordais, professeure d’anglais, doctorante et professeure au Centre de langues de Lyon 2, travaille sur les usages des élèves et les pratiques professorales. Elle estime que l’Ecole a à gagner à sortir les traducteurs de l’ombre où ils sont tenus par l’Education nationale.
Anglais : Elections américaines : un Live de l’ambassade
L’ambassade américaine en France organise le 8 octobre à 15h30 une conférence en direct sur le système électoral américain sur sa page facebook. L’intervention a lieu en français et il est possible de poser ses questions.
Allemand : Un concours de l’Ofaj
L’Office franco-allemand pour la Jeunesse (OFAJ) réédite pour 2021 l’appel à projets « Prends ta planète en main ! », lancé en 2020. 20 contributions pourront être sélectionnées en 2021 par un jury franco-allemand. L’OFAJ leur accordera une subvention forfaitaire. Les projets pourront être déposés par des institutions, des associations de jeunes, des organisations et associations de l’éducation de la jeunesse, des établissements scolaires et de l’enseignement supérieur et de la formation, des comités de jumelage ou des collectivités territoriales ou individuellement par des jeunes à partir de 18 ans.
EPS
Le Snep Fsu satisfait de la création d’une spécialité EPS
« Notre opiniâtreté à défendre le principe d’une spécialité EPS en écrivant à plusieurs reprises au ministre, en le rappelant l’ensemble dans toutes les audiences, les déclarations, en mobilisant la profession autour d’une pétition a enfin permis que s’ouvre vraiment ce dossier », annonce le Snep Fsu. Le 5 octobre le sministres de l’éducation nationale et du sport ont annoncé que « seront étudiées l’enseignement de spécialité EPS au baccalauréat général et technologique et la création d’une voie professionnelle métiers du sport dans l’enseignement secondaire ». Le Snep Fsu annonce la création « dès ce mois-ci d’un comité de pilotage ».