Peut-on marier les maths avec les jeux ? Avec l’art ? Avec la philosophie ? Le Petit vert, le bulletin de la régionale lorraine de l’Apmep fait tout cela. C’est cette remarquable ouverture sur les autres disciplines qui fait la richesse de ce bulletin qui reste très mathématique. Chaque numéro apporte des découvertes et des lectures agréables. Nous avons eu envie de comprendre comment se monte les numéros. Gilles Waehren, professeur de maths et président de la régionale, partage cette expérience.
Comment est né le Petit Vert ?
A l’origine il y avait le Bulletin Vert de l’Apmep nationale. Le Petit Vert était sa déclinaison régionale en Lorraine et le bulletin, devenu numérique, a gardé ce nom.
Comment se monte un bulletin ?
Jacques Verdier, qui a créé le Petit Vert , a laissé un vademecum qui nous aide beaucoup. Le bulletin a un comité de rédaction où on trouve Françoise Jean, qui s’occupe de la relecture, François Drouin, Walter Nurdin, Geneviève Bouvart, qui fait la mise en page avec Michel Ruibaa, Aude Picaut, Fathi Drissia et moi-même.
Plusieurs sont retraités et trouvent le temps de glaner des informations ou de remettre en forme des articles. On essaie de remplir la structure du numéro et d’alimenter les rubriques nouvelles comme les jeux ou la philosophie. François Drouin, par exemple, alimente la rubrique maths et jeux. Il se déplace dans les écoles pour animer des activités à l’école.
Justement ce qui rend très agréable la revue c’est son ouverture. Ca vient d’où ?
Bien des professeurs de maths, membres de l’association, ont des intérêts culturels qui dépassent les maths ! C’est cette richesse des personnes qui nous permet d’alimenter la revue. Il faut garder à l’esprit que les maths peuvent surgir partout de façon inopinée. Pour prendre un exemple récent : regardez notre article sur le découpage d’un gateau surgelé ! Les maths sont présentes dans notre vie quotidienne.
La rubrique maths et jeu est particulièrement riche. D’où vient cet intérêt ?
En Lorraine on a une exposition d’objets mathématiques qui circule dans les établissements. De nombreux collègues l’ont alimentée. La manipulation permet de découvrir les maths autrement, de faire comprendre avec la main, d’apprendre à observer. Dans nos jeux on joue sur les formes, la composition de figures. Derrière une activité ludique il y a toujours un fond pédagogique.
Nous avons aussi lancé une rubrique maths et philosophie. Voilà deux disciplines qu’on oppose bien à tort. On a la chance d’avoir dans le Petit Vert un couple composé d’une professeure d’un maths et d’un professeur de philosophie. Il alimente la revue de ses échanges.
La revue donne t-elle une idée de la façon dont on devrait enseigner les maths ?
Elle donne une idée des compétences qu’on essaie de développer chez les élèves ,par exemple raisonner , communiquer par le jeu. On incite ainsi les élèves à dire leurs difficultés. Le jeu permet aussi parfois de modéliser. On espère que les collègues utilisent nos idées. En tous cas on alimente la revue avec nos observations faites dans les classes en variant les niveaux.
La régionale Apmep se voit surtout comme un groupe ouvert. On est dynamique et ouvert aux façons de faire des autres. On ne se voit pas comme une avant garde éclairée et on ne croit aps avoir trouvé la bonne façon d’enseigner.
La revue est particulièrement dynamique. Il y a t-il une particularité régionale qui explique cela ?
L’académie de Lorraine a eu une histoire économique compliquée avec les fermetures industrielles des années 1980. Cela a remis beaucoup de choses e question. Les enseignants ont pris l’habitude de mutualiser alors que le profil des élèves changeait. Ils devenaient plus difficiles et les équipes se sont soudées. Quand le Petit Vert est né , dans les années 1980, cela s’est accompagné d’une petite révolution dans la régionale qui a soudé ses membres et fait venir de jeunes collègues.
Quel avenir pour le Petit vert ?
On souhaite que de jeunes collègues prennent la relève. On va aussi aller plus loin dans la numérisation de la revue.
Propos recueillis par François Jarraud