Où retrouver l’essentiel du nouveau programme de SVT en classe de terminale ? Dimitri Garcia, enseignant en biologie à l’université de Nice, s’est lancé depuis cet été le défi de résumer l’ensemble des notions étudiées en terminale sous forme de vidéos illustrées. Avec 20 capsules déjà en ligne, il explique le copieux programme de spécialité en séquences de 10 à 20 minutes. Pédagogue, Dimitri Garcia considère qu’il est « toujours important de pouvoir garder l’attention » dans une capsule. Il reste perplexe sur la densité de ce nouveau programme, pas toujours compatible avec « la possibilité de répondre à toutes les questions et de réaliser toutes les activités avec les élèves ».
Que trouve-t-on sur votre chaîne YouTube ?
On trouve différents types de vidéos : des cours pour l’enseignement supérieur en biochimie correspondant au programme de médecine, BTS-diététique, université, des vidéos de vulgarisation scientifique en biologie notamment, des annonces d’évènements et des conseils pour se préparer et réussir après le bac. Récemment, viennent de s’ajouter des vidéos sur l’ensemble du programme de terminale en spécialité SVT en partenariat avec l’éditeur Nathan.
Qu’est-ce qu’une vidéo réussie ?
Déjà, ce n’est pas le nombre de vues. Pour moi, c’est qu’elle puisse intéresser un minimum de personne et qu’elle puisse apporter quelque chose. La vidéo doit apporter du conseil, de la méthodologie, de la motivation, du fun… Puis, concernant la forme, je dirai la même chose. Je ne pense pas qu’il y ait un format spécifique pour la réussite.
En revanche, pour des vidéos pédagogiques, selon le niveau proposé, selon l’audience, il peut être utile d’avoir quelques éléments : comme le fait de présenter un support avec quelques animations, de pointer ce sur quoi on parle, d’avoir du texte / et des schémas appuyés par un discours en parallèle…
Il est important de pouvoir garder l’attention ou de relancer l’attention en jouant avec le montage. Par exemple, il est possible de rajouter des extraits vidéo et changer les plans régulièrement. Je conseille aussi de parler à la personne qui nous écoute comme si l’on était avec elle. Donc, il faut penser aussi à rajouter les questions rhétoriques comme ça vous va ? vous me suivez bien ? c’est génial non ? vous voulez en savoir plus ? Tout ceci permet de rythmer la prose verbale en vidéo.
Quel est votre regard sur le nouveau programme de SVT de terminale ?
Au premier abord, il me semble très intéressant avec un grand brassage de thèmes. Ceux-ci peuvent aller assez loin en termes notionnels. J’y vois un vrai challenge pour les enseignants ! Puis, en regardant plus attentivement, je me demande si le temps donné dans les programmes est suffisant pour pouvoir l’enseigner pleinement. Il faut aussi se garder la possibilité de répondre à toutes les questions et de réaliser toutes les activités avec les élèves… Je rencontre au cours de l’année beaucoup d’enseignants de terminale et j’attends avec impatience leurs réponses à ce niveau-là.
Cette formation en fin de lycée est importante ensuite, les prérequis à l’université doivent se calquer avec ce qui a été fait en amont en classe de terminale.
Quel est le profil des étudiants que vous formez et qui souhaitent devenir enseignants en SVT ?
Ce sont des étudiants motivés. Ce n’est pas étonnant dans le sens où ils ont un projet, une boussole à suivre et un cap à franchir. Nous les accompagnons dans la préparation durant plusieurs années, avec de la méthodologie pour le concours, des cours adaptés, le tout dans la bonne humeur et le travail. Ils sont travailleurs car ils savent que le filtre sera en 2° année de master durant les épreuves du capes de SVT. À l’université de Nice, nos promotions sont assez petites avec moins de 20 étudiants en moyenne, ce qui facilite d’autant plus les échanges et interactions avec les enseignants.
Propos recueillis par Julien Cabioch
Dans le Café
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