Pandémie
Covid : Incompréhensions dans l’éducation
Après les nouvelles mesures de durcissement prises par Olivier Véran le 23 septembre pour freiner la diffusion du virus, les allègements de protocole dans les écoles semblent encore plus irréalistes. Sur Twitter des enseignants manifestent leur incompréhension. Des syndicats aussi.
Covid : Le ministère allège la gestion des cas contacts
Après l’avis du Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) du 17 septembre, il était certain que le ministère modifierait la gestion sanitaire des écoles. Si le protocole reste inchangé, la Foire Aux Questions du ministère a été mise à jour. Dorénavant les enseignants et les élèves en contact avec un cas covid confirmé ne sont plus « cas contacts » et continuent donc à venir à l’école. Comme dit le ministère, « ces nouvelles dispositions sanitaires vont permettre… une continuité pédagogique plus stable »…
La gestion sanitaire des écoles assouplie
Dans un avis rendu le 17 septembre, le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) modifie la définition des cas contacts et par suite la mise en quarantaine des enseignants au contact d’élèves porteurs du Covid. Cet avis tombe à pic alors que les cas de Covid se multiplient chez les élèves et chez les enseignants et que la question de leur remplacement devenait insoluble. Cette modification très importante arrive alors que l’inquiétude est forte dans les établissements.
Guislaine David : « La sécurité sanitaire n’est pas assurée dans les écoles »
« C’est comme le nuage de Tchernobyl. En France le virus s’arrête à la porte des écoles ». Co-secrétaire générale du Snuipp Fsu, le premier syndicat des enseignants du 1er degré, Guislaine David réagit au nouvel avis du Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) du 17 septembre. Outre la navigation à vue du ministère, elle dénonce le manque de sécurité sanitaire dans les écoles.
Des écoles privées imposent le port du masque aux écoliers
La direction diocésaine du Nord a décidé de faire porter un masque aux élèves du premier degré. Alors que les fermetures de classe se multiplient et que le ministère décide d’alléger encore le protocole, l’enseignement privé opte pour le renforcement de la sécurité. Les 50 000 écoliers du Nord devront porter un masque en classe, mettant ainsi le niveau de protection de tous à égalité avec le second degré.
Covid : Quand la rectrice sermonne les AED
« Vos activités d’étudiant et d’assistant d’éducation vous mettent en contact avec des milieux multiples… Il est du devoir de votre employeur de vous recommander une vigilance particulière ». Dans un courrier du 17 septembre adressé à tous les assistants d’éducation de l’académie, la rectrice Katia Béguin fait appel à leur civisme pour « freiner la propagation du virus ». Comme si le mode de vie des étudiants en était responsable. Le courrier fait réagir le Snes Fsu de l’académie. » Ce courrier fait porter à ces seuls personnels la responsabilité de la gestion d’une crise sanitaire qui est loin d’être parfaite. Le « sens civique », leur « responsabilité » qui est pointée du doigt est avant tout celle d’un ministère qui, alors que des mesures de renforcement sanitaire sont prises partout, allège le protocole sanitaire aujourd’hui dans les établissements scolaires et met en danger les personnels. Rappelons que partout, les AED le sont encore plus, puisque devant surveiller des restaurants scolaires ou les élèves sont par définition sans masques ». » Il n’y manque finalement peut-être qu’un appel à porter une « tenue républicaine » pour pouvoir assurer son rôle de première ligne dans les établissements scolaires », ajoute le Snes.
Politique ministérielle
EPLEI : Une remise en question de l’Ecole de la République ?
Si leur nombre très limité n’attire pas encore l’attention, les EPLEI, selon un récent rapport de l’Inspection générale, ont vocation à se développer. Imaginés en 2007, créés par la loi Blanquer, ces établissements internationaux portent la signature de JM Blanquer. Ils cultivent l’excellence de l’entre soi et imposent de nouvelles règles incompatibles avec le statut des enseignants et les règles comptables de l’Education nationale.
L’enseignement catholique devrait bénéficier de la nouvelle éducation prioritaire
« Jean-Michel Blanquer m’a renouvelé son accord ». A peine a t-il bénéficié, grâce à la loi Blanquer, de la prise en charge de ses maternelles, que l’enseignement catholique se positionne pour tirer parti de la réforme de l’éducation prioritaire. En présentant la rentrée de l’enseignement catholique, le 24 septembre, Philippe Delorme, secrétaire général de l’enseignement catholique, a axé son discours sur la solidarité. Sur un ton très ferme, il a annoncé l’entrée de l’enseignement catholique dans la nouvelle politique d’éducation prioritaire que JM Blanquer va mettre en place. L’enseignement catholique pâtit de la crise économique qui lui fait perdre des familles (- 9000 élèves). Alors que la loi Blanquer prévoit la prise en charge de ses maternelles, il demande de nouveaux soutiens. A l’Etat le bénéfice des financements de l’éducation prioritaire. Aux collectivités locales, celui des aides pour les frais de restauration.
La FSU s’oppose aux nouvelles questions des évaluations nationales
« Sur la période « post-confinement », est-ce que l’élève est revenu à l’école avant les vacances d’été ? » « Pendant que l’école était fermée à cause du virus, tu as travaillé à la maison. Entoure tous les objets que tu as utilisés pour travailler ». Dans le second degré des questions portent aussi sur les méthodes de travail de leur professeur. Quatre syndicats FSU, le Snes, le Snuipp, le Snuep et le Snep, protestent contre les nouvelles questions ajoutées dans les évaluations nationales à l’école , au collège et en lycée et leur utilisation éventuelle.
Rentrée dégradée selon la Peep
Si 79% des parents jugent la rentrée satisfaisante, selon la Peep, dans un sondage qui ne concerne que ses adhérents, on observe cette année une minorité insatisfaite. Le sondage fait ressortir les poinst de mécontentement. D’abord les effectifs par classe jugés trop importants par la moitié des parents en collège et les deux tiers en lycée. Ensuite l’équipement sanitaire déficient. La saleté des toilettes et leur manque de matériel est dénoncée par la moitié des parents des écoles , collèges (60%) et lycées. Le nombre de points d’eau, nécessaires en pleine épidémie, est insuffisant pour 40% des parents des écoles et lycées et 5% des parents de collégiens. L’Observatoire de la sécurité des établissements avait alerté sur cette situation.
La Ligue de l’enseignement et la loi sur le séparatisme
« Il ne faut rien céder à ceux qui prétendent que les lois de leur Dieu sont supérieures aux lois de la République », écrit la Ligue de l’enseignement dans un communiqué du 21 septembre. Elle cite « les islamistes, les hindouistes, les évangéliques, les juifs orthodoxes, les catholiques intégristes ». Mais la Ligue recadre le « séparatisme ». « La question sociale, qui n’explique certes pas toutes nos difficultés, permet tout de même d’en comprendre une part non négligeable. Aujourd’hui, les besoins économiques et sociaux fondamentaux de beaucoup de nos concitoyens ne sont pas satisfaits, une grande partie des pauvres est concentrée dans certains territoires. Le repli sur soi est ici largement subi. Dans le même temps, certains riches, de plus en plus riches, font le choix de la sécession. Ce séparatisme social, subi par une partie de la population mais voulu par une autre partie doit également être combattu car il est un frein puissant à la cohésion sociale et est incompatible avec l’idéal républicain. Il façonne une France dans laquelle des classes sociales différentes se rencontrent de moins en moins, se parlent de moins en moins, les enfants sont de moins en moins scolarisés ensemble, et dans laquelle le « vivre ensemble » laïque risque de devenir une incantation qui ne rassure que ceux qui ne veulent rien voir. Le séparatisme des exilés fiscaux ou celui de ces communes qui préfèrent payer une amende plutôt que d’avoir leur quota de logements sociaux est aussi un problème pour la République ». Pour la Ligue , « Ce n’est pas tant la diversité culturelle qui menace l’unité de la société que l’inégalité persistante des conditions et les discriminations. Notre République a besoin de davantage de fraternité. La loi sur le séparatisme en préparation nous fera-t-elle progresser dans ce domaine ? »
Contractuels : La Cour des comptes veut faciliter leur recrutement
Alors que la loi de transformation de la fonction publique a ouvert le recrutement de contractuels à presque tous les emplois et encourage son développement, la Cour des comptes publie un rapport qui invite à faciliter encore leur recrutement.
Numérique
JM Blanquer lance un plan numérique de poche
Presque quarante ans après le 1er plan numérique, quelques semaines après un confinement durant lequel l’Ecole n’a tenu que par le numérique, on pouvait attendre un plan numérique ambitieux exploitant les enseignements du printemps dernier. Les « Territoires numériques éducatifs » que JM Blanquer et Nathalie Elimas, secrétaire d’Etat à l’éducation prioritaire, ont présenté le 21 septembre ne concernent que les départements de l’Aisne et du Val d’Oise. Si ce plan marque un timide retour du numérique dans une politique ministérielle qui avait mis fin aux programmes précédents, il semble qu’il n’a toujours pas tiré profit des échecs de ses prédécesseurs.
Illectronisme, vraiment ?
A vouloir catégoriser, on finit par réduire une réalité complexe à une caricature des phénomènes que l’on veut analyser. Saluons, dans le rapport de la Mission d’information du Sénat sur la « Lutte contre l’illectronisme et pour l’inclusion numérique », une volonté d’analyse étayée et particulièrement intéressante pour tenter de comprendre ce que recouvre cette question dont la médiatisation (en particulier à l’occasion du confinement) a pour effet de réduire le sens. Mais il est plus facile de décréter un illectronisme que de tenter d’aller chercher une analyse plus approfondie de ce que ce terme signifie.
Devant l’Assemblée, annonces, projets et vieilles rancunes sur le numérique
En amont des Etats généraux du numérique que le ministère prépare, la Commission éducation de l’Assemblée nationale commence une série d’auditions. Le 23 septembre, la commission entendait d’une part les opérateurs de l’Education nationale, de l’autre les industriels. D’un coté des annonces, de l’autre des amertumes… Dans les annonces, l’évaluation des compétences numériques des enseignants et l’enseignement à distance pour remplacer en temps normal des formations… Et bientôt le retour de l’école à la maison pour mettre tout le monde d’accord ?
La CNIL rappelle à l’ordre le rectorat de Normandie
Dans uen décision rendue publique pour être exemplaire, la CNIL adresse deux rappels à l’ordre au rectorat de Normandie et à la députée LREM de la Manche Sonia Krimi. La CNIL relève que le rectirat a transmis , sans aucune protection, à la députée le fichier des bacheliers de la Manche, fichier utilisé par elle pour un publipostage. La CNIL rappelle que les parlementaires ne figurent pas parmi les personnes habilitées à connaitre ce fichier. Elle souligne la légèreté du rectorat dans la transmission des informations (par un simple mail non crypté) pour un fichier contenant des informations sur 11 000 jeunes, souvent mineurs.