Le virus s’est invitée dans la rentrée. Plusieurs centaines d’élèves ne sont pas rentrés à l’école le 1er septembre. Cinq établissements en métropole et une nouvelle école à La Réunion sont fermés totalement ou partiellement. Et déjà l’écart entre les propos ministériels et la réalité apparait…
Le ministre promet la continuité
« Dans ce cas-là, déclenchement de l’enseignement à distance, distribution de tablettes, déclenchement de toute une série de procédures… Il y a aussi le plan de continuité pédagogique, des centaines d’heures de cours enregistrées, et notre dispositif ‘Ma classe à la maison’, avec le CNED qui est prêt et encore enrichi par rapport à ce qui existait précédemment ». Sur BFM ce 1er septembre, au petit matin, JM BLanquer explique à nouveau que tout est prévu et qu’en cas de fermeture les élèves seront pris en charge. Quelques heures plus tard, il accompagne le premier ministre à Châteauroux où celui-ci annonce qu’en cas de problème on développerait le périscolaire.
Quand les règles varient
En attendant le virus est venu toquer à la porte dès la rentrée des élèves à plusieurs endroits. Et ça n’a pas déclenché grand chose.
A Chaville (92), la gardien d’une école maternelle est tombé malade entraînant la fermeture de l’école jusqu’à jeudi au moins. Tous les enseignants seront testés. A Amiens, au collège R Parks, 25 collégiens ont été mis en quarantaine. Une de leurs camarade est malade et ils ont participé à un stage de pré rentrée ensemble. Les élèves présents au stage sont en quarantaine. Mais pas les enseignants. Ils vont faire cours en espérant qu’aucun ne soit malade.
Dans les Alpes de Hautes Provence deux collèges sont fermés jusqu’à jeudi à Volx et Forcalquier. Deux agents ont été infectés et il faut attendre la désinfection des collèges. Même situation dans un collège privé de Bordeaux.
A La Réunion, un élève a été déclaré malade en Ce1. La classe a été fermée. Mais les parents manifestent et demandent la fermeture de l’école. Cette école, comme beaucoup d’autres, permet le brassage des élèves, autorisé par le nouveau protocole. Les élèves se croisent dans la cour de récréation et à la cantine.
Ce cas est emblématique des problèmes qui attendent l’école. Le brassage des élèves, même s’il n’est que relativement bref (le matin par exemple) empêche de savoir qui sont les cas contacts. A Terre Sainte, les parents on perdu confiance dans l’institution et ce sont eux qui demandent la fermeture alors qu’elle va leur compliquer la vie.
Chaville, Amiens, on voit que les règles varient. Pourquoi les enseignants d’Amiens doivent ils continuer à enseigner alors qu’ils risquent de transmettre la maladie ? Sont-ils testés comme ceux de Chaville ?
Pour Christophe Delacour, président de la société française de pédiatrie, même un cas avéré ne doit pas faire fermer une classe. « Nos propositions, c’est que lorsqu’il n’y en a qu’un, cet élève doit être isolé pour qu’il guérisse. Mais à nos yeux, il n’y a pas d’indication pour fermer une classe pour un seul cas » de coronavirus.
De Chaville à La Réunion la promesse de continuité pédagogique n’a pas atteint les autorités. Chacun réagit à sa façon. Cela ne rassure pas les parents. Tout n’avait peut-être pas été totalement préparé ?
François Jarraud