« On veut juste obtenir la transparence sur notre dossier ». Suite à des incidents lors des épreuves de controle continu du bac au lycée Desfontaines de Melle (79), trois enseignants, militants de Sud Education, ont été suspendus et font l’objet d’une enquête rectorale qui pourrait les envoyer en commission disciplinaire. Dans une lettre ouverte à la rectrice, que nous publions, ils demandent à pouvoir débattre des rapports rédigés contre eux et une instruction transparente de leur cas.
Ils en sont à leur quatrième mois de suspension. Sylvie Contini, professeure d’anglais depuis 25 ans, Cécile Proust, professeure de maths au lycée Desfontaines depuis près de 30 ans et Aladin Lévêque, professeur de philosophie néotitulaire. Tous trois ont été suspendus après des incidents qui se sont produits au lycée Desfontaines de Melle de fin janvier à début février losr des épreuves de controle continu du bac, les E3C.
La presse locale parle de scènes de chaos dans ce lycee, notamment le 3 février. Elle décrit des élèves et des professeurs en larmes, des élèves enfermés dans des salles d’examen du lycée par l’administration du lycée, violentés par des adultes, des surveillants recrutés hors du lycée et incapables de faire passer les épreuves. Une famille a porté plainte contre le lycée qui aujourd’hui n’a plus de proviseur. Ce chaos local s’insère dans un désordre plus large. Le recteur de Poitiers, le dasen des Deux Sèvres ont été démis de leurs fonctions.
Le recteur est remplacé par une fidèle de JM Blanquer dont on connait les mauvaises relations avec Sud Education, le syndicat des 3 professeurs. Immédiatement ceux-ci sont suspendus. Le confinement a pu faire croire que l’affaire allait disparaitre. Mais, dès le déconfinement, l’enquête redémarre. La nouvelle rectrice réunit 5 rapports sur les incidents dont elle ne veut pas communiquer le contenu aux 3 enseignants.
Ils obtiennent le soutien de la Cgt, de FO, du Snes Fsu en plus de Sud éducation. Les trois syndicats dénoncent une répression anti syndicale et demandent l’abandon de la procédure.
Les enseignants demandent à débattre des rapports instruits contre eux. « On veut juste que lumière soit faite », nous a dit Aladin Lévêque. « L’administration nous accuse et elle instruit cette affaire sans qu’on puisse contester les rapports. On voudrait donner notre version des faits mais on ne nous le permet pas ». Ils envoient donc cette lettre ouverte.
F Jarraud