La Maison de Balzac rend hommage à Eduardo Arroyo, le peintre espagnol le plus connu du XXème siècle, décédé en 2018. Yves Gagneux, directeur du site et commissaire de l’événement, nous invite à la visite vidéo de l’exposition « La Comédie humaine, Balzac, par Eduardo Arroyo », une exposition autant littéraire que picturale, conçue comme une promenade dans les souvenirs de l’artiste, de la même manière qu’il a conçu ses œuvres, à partir de ses rencontres. Éduardo Arroyo est le seul artiste à s’être intéressé à la fois, à la figure de Balzac, aux personnages tirés de ses romans, mais aussi aux endroits où l’écrivain a vécu. Littérature et peinture se croisent.
Yves Gagneux débute la visite en présentant les objectifs de l’exposition : se promener dans les souvenirs d’Éduardo Arroyo, en découvrant des portraits de Balzac, des portraits de ses personnages, des représentations de ses domiciles, le tout sans ordre. L’artiste, qui, très jeune, a quitté l’Espagne franquiste, peintre engagé politiquement et contestataire, revoit sa vie, travaille la mémoire, les souvenirs, en utilisant Balzac, qu’il a découvert à Paris, grâce à la sculpture de Rodin et aux curieuses peintures de son compatriote, Picasso. Yves Gagneux insiste aussi sur le rôle capital joué par un ami, Gilles Aillaud, qui lui fait connaître, le court et étonnant, roman de Balzac, «Une passion dans le désert », ce qui l’incite à se lancer dans une série de peintures, qui sera à l’origine d’un nouveau courant, la figuration narrative. L’artiste trouve dans Balzac, l’inspiration, en retient des impressions qui se mêlent à des souvenirs personnels, pour des créations surprenantes. Yves Gagneux explique aussi comme l’artiste réalise ses œuvres, un travail très minutieux, très long, où il passe des heures sur un personnage et pendant ces heures, la mémoire va revenir, les souvenirs remontent. La technique évolue en fonction de ses pensées profondes, elle est au service de sa recherche d’explorer sa propre vie.