Pas de répit. La réouverture des écoles doit conduire à l’école concentrée voulue par JM Blanquer centrée sur les maths et le français. C’est ce que recommande la circulaire de réouverture des écoles publiée au BO du 4 juin, 2 jours après la réouverture…
L’école reste non obligatoire
La circulaire fixe deux principes généraux non pédagogiques : le retour à l’école n’est pas obligatoire, « la scolarisation des élèves en présentiel repose sur le libre choix des familles ». Le second principe général c’est le respect du protocole : « l’objectif est d’abord de garantir des conditions de santé et de sécurité grâce à un protocole sanitaire très strict.. C’est dans ce cadre que se définit l’accueil progressif des élèves… Les cours se déroulent en groupes dans le respect des règles de distanciation physique posées par le protocole sanitaire, le nombre d’élèves dépendant de la taille de la salle utilisée. Lorsque le nombre d’élèves le permet, notamment dans les CP et les CE1 dédoublés des réseaux d’éducation prioritaire, les élèves ont cours toute la semaine. À défaut, il convient d’organiser leur scolarisation par rotation ».
Français, maths à tous les étages
Sur le plan pédagogique, la circulaire rappelle les conceptions ministérielles. « L’enjeu n’est pas de finir les programmes mais de s’assurer que les élèves maîtrisent les connaissances nécessaires pour poursuivre leur scolarité dans de bonnes conditions », dit le texte. Mais dans le détail les enseignants sont invités à tester les élèves « à la fin de la première semaine » et à faire des maths et du français. Tout le reste semble superflu.
Ainsi en maternelle, « un travail approfondi sur le vocabulaire, la conscience phonologique et la compréhension orale est mené pour que les élèves abordent l’apprentissage de la lecture en CP dans les meilleures conditions. En école élémentaire, il est recommandé, pour une journée type de 6h, de consacrer : en CP, CE1 et CE2 2h30 aux enseignements de français et 1h30 pour les mathématiques ; en CM1 et CM2, ces volumes recommandés sont respectivement d’au moins 2h et 1h30. Au CP, la poursuite de l’apprentissage de la lecture et du calcul est privilégiée ».
Même musique dans le second degré. Au collège, « les enseignements de français et de mathématiques doivent être priorisés ». Au lycée, « une attention particulière est portée en 1re, à l’enseignement de français et aux enseignements de spécialités ; en terminale, aux enseignements essentiels ».
Divergence avec le décret
A noter que , contrairement au décret du 1er juin, la circulaire dit que » dans les départements situés en zone « orange », les élèves sont accueillis pour des entretiens individualisés ou du travail en petit groupe » alors que le décret précise que « l’accueil des usagers.. est autorisé dans les départements classés en zone verte, dans les classes de lycée préparant au baccalauréat général et technologique ». Le travail en petit groupe ne semble pas autorisé par le décret.
En lycée professionnel, « la reprise des cours dans les établissements concerne prioritairement les élèves de terminale et de deuxième année de CAP. Compte tenu de la suspension des périodes de formation en entreprise, il convient de s’assurer que la formation professionnelle est suffisante en privilégiant les enseignements professionnels ».
Faire réouvrir les établissements après une période de fermeture aussi longue est un art difficile. Mettre l’accent sur le français, les maths, l’évaluation relève davantage de la rhétorique ministérielle que de la réalité que vont vivre les élèves, le plus souvent accueillis que quelques jours d’ici les congés d’été.
F Jarraud