« Déconfiner » la voix des élèves. C’est sur Radio Clype, la radio des écoles et lycées parisiens, que Florence Zink, professeure d’espagnol au lycée hôtelier Drouant de Paris, invite les élèves à s’exprimer sur leur vie quotidienne de confinés. Ils livrent leurs leurs espoirs et leurs peines et reconstituent la proximité disparue.
Créer du lien avec la voix
Au départ de ce projet une problématique pédagogique générale et particulière. Comment faire travailler le temps du passé par les élèves de 1ère série hôtelière , particulièrement à distance ? Florence Zink a l’idée de leur demander de parler de leur confinement. Une idée qu’elle exploite avec Radio Clype, la radio des écoles, collèges et lycées parisiens.
« On est séparés mais on peut créer du lien avec la voix », explique Florence Zink. « La contrainte de la séparation devient une occasion de mettre des mots sur ce que les élèves vivent et qui n’est pas toujours facile ». C’est par mail que le contact avec les élèves s’effectue. Les élèves sont invités à dresser une liste de choses qu’ils veulent mettre en avant en s’aidant d’une liste d’amorces dressée par leur professeure. Ils rédigent au passé. Un premier échange par mail permet de corriger le texte qui est ensuite enregistré. Cela permet un nouvel échange avec le professeur pour arriver à un enregistrement convenable fait sur leur spartphone ou sur un Vocaroo. Au final la voix des élèves se retrouve sur Radio Clype.
Un pied de nez au confinement
« Ils disent qu’ils travaillent tout le temps. Qu’ils ont du mal à rester enfermés. Ils parlent des amitiés qu’ils ont renouées ou des plats qu’ils cuisinent pour leur famille », nous dit Florence Zink.
Du point de vue de la langue, les élèves ont du maitriser le passé. Ils sont allés piocher dans leur dictionnaire le vocabulaire qui leur était nécessaire. Et ils ont du apprendre à poser leur voix et faire un gros effort de prononciation.
« J’ai été très émue qu’ils livrent leur jardin secret », nous dit Florence Zink. « Les collègues ont écouté les enregistrements et ont été touchés eux aussi. « On a été sensibles à la solitude de certains ». Ces enregistrements vont servir au moment des retrouvailles. « On va écouter ensemble ce qu’on a vécu et le faire partager aux élèves qu’on a perdu de vue et qu’on espère revoir en mai ». Ce « pied de nez au confinement » doit servir à briser l’isolement.
François Jarraud