La décision du maire de Stains (93) de ne pas rouvrir les écoles le 11 mai n’est pas isolée. D’autres collectivités locales, mairies, région, marquent leurs réticences à participer à ce qui semble être une aventure sanitaire. Les chefs d’établissement s’inquiètent de leur responsabilité. Le Se-Unsa « refuse une reprise précipitée ».
« Quand on conjugue toutes ces conditions sanitaires aux contraintes de santé ou d’organisation familiale des personnels eux-mêmes, cette reprise apparaît impossible à mettre en œuvre pour le 11 mai et, repoussée au-delà, elle ne peut être que très partielle et restera très fragile », écrit le Se Unsa dans un communiqué du 26 avril. « Le SE-Unsa s’oppose à un retour précipité des élèves en classe selon des modalités impraticables et imposées aux personnels qui ont des craintes légitimes pour leur propre santé et celle de leurs élèves ».
Cette position est en accord avec les réserves portées par le Snpden unsa, premier syndicat de personnels de direction. Sur France bleu, Christelle Kauffmann, secrétaire académique de Toulouse, manifeste ses réticences. « . Les personnels de direction vont être au premier rang et notre responsabilité est engagée… Nous attendons un cadre sanitaire national assuré. Nous avons pris connaissance de la note du conseil scientifique mais ce sont des conditions sanitaires minimales qui sont indiquées et nous ne savons pas si le Premier Ministre va les reprendre… Les personnels de direction sont pour la reprise mais elle doit se faire à petits pas. Quand on entend que des niveaux entiers doivent reprendre, cela nous parait ambitieux. Il ne faut pas mettre en danger la vie des élèves… Nous nous réservons le droit de ne pas ouvrir nos établissements, soyons très clairs ».
A Toulouse, le maire JL Moudenx n’imagine qu’une reprise partielle des écoles malgré une réduction drastique du nombre d’élèves. Il imagine une rentrée « classe par classe, école par école ». A Colmar le maire refuse d’ouvrir les écoles tant qu’il n’a pas de masques. Il n’ouvrira que sur demande expresse des parents, demande qui dégagerait sa responsabilité. A Hautmont (Nord) le maire estime que les conditions de sécurité ne sont pas remplies et a pris un arrêté de fermeture des écoles. Là aussi l’absence de masque spose problème.
Hervé Morin, président de la région Normandie, n’est pas capable non plus de fournir des masques, même grand public, aux lycéens de sa région. Il déplore l’absence de concertation avec JM Blanquer et plaid epour une réouverture pour le 1er septembre. Sans doute Edouard Philippe sera très écouté ce 28 avril.