« Il y a une contradiction entre la prudence du gouvernement et l’empressement à rouvrir les écoles », estime Francette Popineau, co-secrétaire générale du Snuipp Fsu, premier syndicat du premier degré. Elle demande un temps de concertation et le feu vert du conseil d’école avant la réouverture. Pour Stéphane Crochet, secrétaire général du Se Unsa, le premier ministre s’est gardé de mentionner les règles du conseil scientifique. Il veut obtenir un cadre sanitaire fixe, en accord avec ces règles, pour les écoles.
Pas de prudence pour l’école
« J’ai bien entendu les mots de progressivité , prudence et adaptation mais je n’ai pas compris comment ça se met en musique dans l’école ». Pour Francette Popineau « on manque de progressivité et du prudence pour l’école ». Elle relève que le premier degré est seul déconfiné d’un coup le 11 mai alors que le second degré sera réouvert plus tard voir pas peut-être pas du tout pour le lycée.
« Le gouvernement part de l’hypothèse que les enfants sont moins transmetteurs du virus mais c’est hasardeux quand on sait la proximité entre enfants et entre enfants et adultes et la population que drainent ces enfants avec les grand parents, les baby sitters etc. On a une grande interrogation sur cette hypothèse qui parait peu prudente. On a l’impression qu’on est pressé de faire rentrer les enfants. C’est peu prudent quand en même temps on souligne le manque de lits de réanimation et de médicaments dans les hopitaux ».
Le Snuipp Fsu veut obtenir un temps de concertation entre les équipes éducatives, les parents et les collectivités locales pour organiser la réouverture. Pour elle la première semaine devrait y être consacrée. « On veut qu’aucune école n’ouvre sans l’avis du conseil d’école. S’il y a des pressions on aidera les collègues ».
Respecter l’avis du conseil scientifique
« L’école semble déroger à la règle de la prudence », nous dit Stéphane Crochet, secrétaire général du Se Unsa. « En particulier la maternelle et l’élémentaire où la seule consigne donnée est la limitation à 15 élèves par classe maximum. On est très loin des consignes sanitaires du Conseil scientifique ». Pour le Se Unsa , « il n’est pas possible de faire porter la responsabilité de la réouverture aux directeurs et aux collectivités locales. Il faut absolument un cadre sanitaire fixe et une reprise plus progressive que ce qu’a dit le premier ministre ». C’est la différence avec le second degré où la rentrée est plus progressive, voire éloignée pour le lycée, plus limitée et où le port du masque est imposé.
François Jarraud