Réuni le 3 avril, le CHSCT ministériel, qui est compétent en matière d’hygiène et de sécurité au travail, demande au ministère un dépistage généralisé des élèves et du personnel en préalable à toute reprise des cours. Le ministère annonce une meilleure protection des enseignants accueillant des enfants de soignants.
Dépistage pour tous
Le CHSCT ministériel réuni le 3 avril a adopté deux avis. Un premier avis exige « afin d’endiguer l’épidémie, pour assurer la sécurité et protéger la santé de tous les personnels, la mise en place du dépistage systématique comme le préconise l’OMS, à commencer par celui des personnels ayant des symptômes et ceux ayant été en contact avec des personnes infectées, de tous les personnels travaillant dans les pôles d’accueil des enfants de soignants ou ceux s’étant rendu sur leur lieu de travail ces trois dernières semaines, ainsi que de tous les personnels à risque » ». Plus directement, le CHSCT « demande un dépistage généralisé des personnels et des élèves comme préalable à toute reprise d’activité ». Cet avis, proposé par FO, a été adopté à la majorité, la FSU votant pour et l’Unsa s’abstenant.
« Ces avis n’engagent pas l’administration », rappelle Hervé Moreau, secrétaire national du Snes Fsu et représentant Fsu au CHSCT, interrogé par le Café pédagogique. Le ministère a deux mois pour répondre. Un délai qui est long mais qui pourrait être celui da la fin du confinement. Le premier avis, sur le dépistage systématisé, devra probablement attendre ce délai.
Mise en place d’un groupe de travail
Un second avis a été adopté à l’unanimité. « Le CHSCT demande la mise en place immédiate d’un groupe de travail du CHSCT pour la définition, la mise en oeuvre et le suivi de la sortie du confinement et de la reprise des activités, du point de vue de la santé et de la sécurité au travail, dans les écoles, établissements et services de l’Éducation nationale ».
Le second avis, sur le groupe de travail, a d’ores et déjà été retenu par l’administration. Le 3 avril, en réponse à une question du Café pédagogique, le ministre avait expliqué que la reprise serait progressive dans les établissements. « Il faut les remettre en route, assurer le nettoyage, la cantine. Ca prendra du temps », disait JM Blanquer. » Il y aura un temps pédagogique pour tenir compte des particularités ». Selon Hervé Moreau, le ministère s’orienterait vers une rentrée échelonnée avec une pré rentrée pour le personnel.
Protection des enseignants accueillant des soignants
Le CHSCT a une bonne nouvelle immédiate : la situation sanitaire des enseignants accueillant des enfants de soignants devrait s’améliorer. On se rappelle les propos de JM Blanquer le 20 mars sur BFM déclarant les masques « inutiles » pour ces professeurs particulièrement exposés. Un rapide sondage sur Twitter réalisé par le Café pédagogique (507 réponses), réalisé après la fermeture (pour maladie) de l’école de Pannes, montre que 80% de ces enseignants n’ont toujours pas de masque pour se protéger alors qu’ils accueillent des enfants du personnel de santé. Selon H Moreau, la situation est en amélioration mai sil y a encore de nombreux endroits sans masques de protection.
Et bien, le ministère change d’avis. L’administration a déclaré au CHSCT avoir acheté un million de masques. Ils sont en cours de distribution dans les départements. Ils permettront aux enseignants de mieux se protéger.
Déposée par le gouvernement, la loi de transformation de la fonction publique a décidé la suppression des CHSCT. Par bonheur le décret d’application n’est pas paru et ceux-ci fonctionnent encore. En acceptant la création d’un groupe de travail, l’administration elle-même reconnait qu’ils sont finalement indispensables…
François Jarraud