Finalement Edouard Philippe n’a pas laissé Jean-Michel Blanquer annoncer les épreuves du bac 2020. Le premier ministre a annoncé lui-même sur TF1 l’annulation des épreuves habituelles du bac et son remplacement par le contrôle continu intégral ou quasi intégral. Il a également laissé planer le doute sur la réouverture des écoles d’ici la fin de l’année scolaire. JM Blanquer donnera les détails de l’organisation de l’examen le 3 avril à 11 heures.
Contrôle continu sur 2 ou 3 trimestres
JM Blanquer avait annoncé qu’il donnerait d’ici la fin de la semaine, après une large consultation, ses décisions sur le bac. C’est Edouard Philippe qui l’a fait le 2 avril. « Ce qui est à peu près acquis c’est qu’il n’est pas possible qu’ils puissent passer le baccalauréat dans les conditions normales », a-t-il déclaré faisant allusion à l’épidémie de Covid-19 et à la fermeture des établissements scolaires.
Le premier ministre annonce que le bac aura bien lieu mais « d’une façon neuve et originale ». Il fixe trois modes d’examen qui tous font le choix du contrôle continu. « Soit elles auront lieu sur le fondement du contrôle continu, basé sur les premiers et deuxièmes trimestres. Et si les cours peuvent reprendre dans de bonnes conditions au cours du mois de mai ou juin alors le dernier trimestre sera pris en compte.. Soit on peut espérer conjuguer à ce contrôle continu complet une épreuve qui serait organisée à la fin du mois de juin ».
Pas de date de réouverture des lycées
On retiendra d’abord que le premier ministre ne garantit pas une réouverture des écoles avant les vacances d’été. Il est possible que les écoles ne rouvrent pas après les vacances de printemps. Dans ce cas le maintien du lien avec les élèves va devenir de plus en plus difficile.
La question des évaluations données durant la « continuité pédagogique » n’est pas vraiment tranchée même si le premier ministre semble vouloir privilégier la période des cours normaux. Ce point devra être éclairé par le ministre.
Sera-t-il possible d’organiser une épreuve de fin d’année, sur quelle discipline et sous quelle forme ? Voilà un autre point sur lequel JM Blanquer devra donner des indications, tout comme l’utilisation du livret d’examen et l’organisation d’un rattrapage. On ne sait pas non plus sur quoi devrait porter cette épreuve : le confinement a saisi les élèves à des moments différents des progressions. Si celles-ci sont linéaires dans certaines disciplines (maths par exemple), chaque enseignant construit la sienne dans d’autres (français par exemple).
Les syndicats pointent la nécessité d’un rattrapage
« E Philippe semble avancer vers la solution la plus raisonnable », déclarait S Crochet, secrétaire général du Se Unsa sur Twitter. En ajoutant que « le contrôle continu assorti d’épreuves de rattrapage est le moyen de sécuriser les élèves et de faire face à toutes les évolutions de la crise sanitaire ».
« Certains élèves se réveillent seulement au 3ème trimestre. Il faudra faire attention à la prise en compte du livret scolaire par un jury académique », nous a dit Frédérique Rolet, secrétaire générale du Snes Fsu, avant l’intervention du 1er ministre. « Maintiendra t-on un oral de contrôle pour ceux qui auront moins de 10 avec la possibilité de rattraper le bac ? ». Pour elle, ces dispositions doivent être exceptionnelles. « Il faudra reprendre la discussion sur le bac dès qu’on le pourra ».
François Jarraud