A la veille de la manifestation pour le climat, le 14 mars, le collectif Enseignant.e.s pour la planète et SVT Egalité proposent, avec le soutien de nombreuses autres organisations, la débitumisation et la revégétalisation des cours d’écoles et d’établissements. Pour eux, « cette mesure, est un premier pas fondamental vers une autre éducation à l’environnement ». « Un pan entier, essentiel, de l’éducation à l’environnement est délaissé : celui permettant de développer un lien entre les élèves et la nature pour qu’elles et ils réinventent leur manière d’être et leur rapport au monde », disent-ils. « Nos élèves sont totalement déconnecté·es de la nature. Pour un nombre croissant d’entre elles et eux, la nature est quasi absente du quotidien et se résume à l’alimentation, et à une poignée d’arbres s’extirpant du bitume. Et quand elle est présente, c’est pour y voir des « mauvaises herbes », des animaux « nuisibles ». Partout le rapport à la nature est celui de l’exploitation. Partout, la nature n’est vue que comme une ressource à épuiser. Il est donc urgent de participer au tissage de liens réciproques, car on ne veut protéger que ce que l’on aime ».
Pour les deux mouvements la débitumisation est le point de départ d’une aventure plus vaste. « Débitumisation et revégétalisation permettraient en effet de créer des lieux accueillants, résilients, lors des épisodes météorologiques extrêmes amenés à se répéter. Cela rendra également possible, en diversifiant les activités et en créant des espaces multiples et variés, le tissage de liens sociaux libérés des hiérarchies de genre, comme pouvait les reproduire le classique terrain de football. Les cours de ce type ne sont bien évidemment pas l’unique réponse à la crise. Il faudra nécessairement mettre en place une pédagogie coopérative et émancipatrice en puisant dans les pédagogies nouvelles et dans les pédagogies critiques, en décloisonnant les disciplines ».