Comment mémoriser facilement le nom des minéraux du métamorphisme ? Ou retenir sans erreur le cycle de Calvin ? Anne Aumond, enseignante de SVT et Johanna Chaudeau, enseignante de SVT au collège Suzanne Lacore de Paris ont créé un site internet regroupant des « histoires pour apprendre ». Les enseignantes, aussi artistes, se servent de moyens mnémotechniques pour faciliter la mémorisation des notions complexes de SVT. Les histoires de Madame Pistil et Princesse Chlorophylle attendent donc collégiens et lycéens pour réviser avant les examens.
Que peut-on trouver sur votre site Souviens-toi des SVT ?
Sur le site SouViens Toi des SVT, on trouve des histoires pour apprendre, c’est-à-dire des histoires qui servent de moyens mnémotechniques pour mémoriser des notions de SVT. Les histoires sont en version texte mais aussi audio pour certaines et vidéos pour permettre à chacun d’utiliser le support qui lui convient le mieux pour apprendre.
En quoi ces histoires aident-elles à la mémorisation ?
Comme l’ont démontré les neurosciences, impliquer les émotions dans l’apprentissage en créant des récits, des histoires (ce qui est aussi appelé le storytelling) favorise la mémorisation. Ces histoires peuvent être utilisées avant ou après avoir travaillé une notion en cours.
Par exemple celle de Gab le coureur je l’avais partagé avec mes élèves avant de faire ce cours de géologie sur les roches de subduction et quand ensuite on découvrait les minéraux (hornblende, glaucophane…) les élèves faisaient le lien avec l’histoire et ils se sont mis à rechercher les jeux de mots cachés de l’histoire et ont fait les liens (hydratation, minéral, etc.) plus rapidement. Partager cette histoire après avoir fait le cours marche très bien aussi.
Celle de Momo Mimi a été remarquablement efficace, les élèves de seconde avaient tout de suite le réflexe de savoir si la molécule présentée était Momo ou Mimi, c’est-à-dire organique ou minérale en référence à cette histoire, ça devenait comme un jeu (parce que l’histoire amène l’humour aussi) et ils étaient incollables là où avant beaucoup n’arrivaient pas à mémoriser les critères qui distinguent une molécule organique d’une molécule minérale. L’histoire par son style amenait un jeu et non plus seulement des définitions à apprendre.
Toutes les histoires, pour les avoir partagées et utilisées en cours ont suscité ce même intérêt, ce jeu qui s’installait à jouer sur les mots, à faire le lien entre la notion scientifique et l’histoire…et donc les mots, les notions étaient mieux maitrisées (Ce jeu et cet intérêt était très présent sauf pour des élèves pour qui le profil d’apprentissage ne nécessite pas de passer par ce support).
Quelles sont les parties du programme abordées ?
Les histoires s’adressent à des élèves de tout âge (Mme Pistil par exemple est accessible dès l’école primaire). Des histoires peuvent être utilisées au collège. Et certaines histoires sont particulièrement adaptées au programme du lycée.
Les parties abordées sont celles du programme de Terminale S spécifique et spécialité SVT (dans le programme du bac session 2020) ainsi que celles du nouveau programme d’Enseignement Scientifique en Seconde, en Première Générale et Spécialité SVT puis en Terminale (nouveau bac).
Les notions abordées sont des notions générales comme la notion de molécule organique-minérale (voir Momo et Mimi) puis des notions plus spécifiques comme la photosynthèse et le cycle de Calvin (voir La Princesse Chlorophylle) ou comment écrire une formule chromosomique sans se tromper (voir l’histoire appelée Le FC Braça), mémoriser les noms des roches des zones de subduction et le processus des transformations métamorphiques (dans l’histoire Gab le coureur) etc.
Vos élèves participent-ils aux productions ? Que font-ils ?
Ce projet est né durant l’année scolaire 2015-2016 et poursuivi en 2016-2017 avec des élèves et il est depuis suivi par nous enseignantes, notamment pour sa diffusion auprès d’un plus grand nombre d’élèves. Au début de ce projet nous avions créé deux premières histoires, Mme Pistil et La princesse Chlorophylle.
Nous les avons partagé avec nos élèves et avons proposé qu’ils fassent des illustrations. C’est ce que certains ont fait. Leurs productions de grande qualité ainsi que l’intérêt que nos élèves ont montré pour ces histoires et surtout l’efficacité sur les notions mieux maitrisées en classe par les élèves nous ont donné envie de créer le site internet pour diffuser ce travail et pouvoir partager ces histoires à un plus grand nombre.
La première année du projet dans mon lycée j’ai proposé à des élèves s’ils voulaient créer : ainsi nous nous rassemblions de façon volontaire sur la pause déjeuner et de là sont nés deux nouvelles histoire OceanAyé puis Gab le coureur écrites par un élève, dessinées par une autre élève. L’histoire « Momo et Mimi » a aussi inspiré une élève qui a produit le dessin de Momo. Un groupe d’élève s’est aussi réuni pour qu’on fasse les bandes-son des histoires (notamment celle de « Momo et Mimi »).
Propos recueillis par Julien Cabioch
Dans le Café