Grand événement des sciences économiques, le Printemps de l’économie est aussi une aubaine pédagogique. Le Printemps est organisé par deux professeurs de SES. Pierre Pascal Boulanger, professeur au lycée Turgot de Paris, préside l’association organisatrice Les Economiques. Rémi Jeannin, professeur au lycée H Berlioz de Vincennes, est vice-président. La 8ème édition du Printemps réunira, du 24 au 27 mars de grands économistes, des acteurs sociaux et politiques. Durant 4 journées, au Cnam, à Dauphine, au lycée Turgot, des conférences et des tables rondes prestigieuses se succèdent. Le Printemps attend 10 000 participants dont moitié de scolaires. Rémi Jeannin présente l’événement.
Cette année le thème central du Printemps c’est « Guerres et paix ». Comment est choisi le thème ?
C’est le conseil scientifique de l’association qui définit les thèmes possibles. Cette année, avec les tensions commerciales mondiales mais aussi les conflits politiques, le thème de Guerres et paix est apparu comme ayant un gros potentiel. On le traite de façon directe avec des conférences ou des tables rondes sur les conflits internationaux, leurs causes économiques. Mais le thème est élargi :par exemple une table ronde traite de « la guerre des sexes ». Les conflits sociaux sont aussi abordés. Par exemple avec « la guerre des plateformes contre le salariat » mais aussi la guerre des territoires contre le chômage ou encore le combat contre les inégalités. Les économistes atterrés font une séance sur « guerre sociale, guerre de classes ». On est dans la perspective d’un monde plus coopératif.
C’est « Le Printemps de l’économie ». L’économie est davantage à l’honneur que le social ?
Non. On a une très large définition de l’économie et on invite beaucoup de sociologues. Le Printemps c’est l’économie au sens anglais du mot economy. Par exemple le thème des retraites est traité de façon indirecte. La société Blackrock intervient dans le Printemps. On cherche à comprendre le rôle de ces géants de la finance dont les décisions ont des conséquences économiques de grande ampleur.
Comment trouvez vous des intervenants aussi célèbres et influents ?
C’est vrai que de nombreuses personnalités participent au Printemps, comme H Védrine, A Montebourg, M Aglietta, P Artus, J PIsani-Ferry, N Valla, N AufauvreX Ragot, J Couppey-Soubeyran etc. Souvent il s’agit de partenaires du Printemps qui nous font bénéficier de leurs relations. Mais on invite aussi de jeunes chercheurs. Et on cherche à atteindre la parité , même si c’est difficile.
Le Printemps a un partenariat avec l’Apses. En quoi consiste-il ?
L’Apses organise un événement sur la guerre des plateformes contre le salariat. C’est un sujet très actuel : la Cour de Casation vient de déclarer que les chauffeurs d’Uber sont des salariés. L’Apses organise aussi une séquence cinéma. Enfin il y a le concours vidéo « 3 minutes pour comprendre avec les SES » où les élèves présentent en 3 minutes une notion des SES.
Que peut apporter le Printemps à un enseignant ?
Chaque année on a environ 10 000 participants au Printemps dont moitié de scolaires. Les tables rondes sont très enrichissantes pour les élèves à condition d’être bien préparées. On a d’ailleurs une sorte de garde fou lors des conférences : quand le débat devient trop compliqué, des étudiants interviennent et demandent des explications pour que tout soit accessible à tous. Mais pour que les élèves bénéficient pleinement du Printemps, on réalise des fiches pédagogiques qui sont envoyées avant l’événement. Elles seront en ligne vers le 8 mars. Elles permettent de préparer en classe la venue du groupe classe en éclairant le sujet avec des ressources complémentaires. Les enseignants peuvent aussi préparer une reprise après la venue au Printemps pour approfondir un point du programme ou anticiper sur l’année suivante. Venir au Printemps apporte beaucoup aux élèves.
Propos recueillis par F Jarraud