Mercredi 5 février, de 11h à 18h, la Fondation Cartier invite les professeurs à une journée portes ouvertes, pour découvrir l’exposition, « Claudia Andujar, La lutte Yanomami ». C’est la plus vaste exposition jamais consacrée à l’œuvre de la grande photographe brésilienne, qui, depuis les années 1970, a dédié sa vie à la photographie et à la défense des Yanomami, peuple amérindien parmi les plus importants de l’Amazonie brésilienne. 300 photographies, une installation audiovisuelle, des documents historiques et des œuvres de ce peuple révèlent le rôle qu’elle joue en faveur de la défense des droits des indiens Yanomami et de la forêt qu’ils habitent. Des visites et des ateliers sont prévus pour les jeunes.
La journée Portes ouvertes pour les enseignants
Mercredi 5 février, de 11h à 18h, la Fondation Cartier invite les enseignants du premier et du second degré à découvrir l’exposition « Claudia Andujar, La lutte Yanomami », à rencontrer l’équipe de médiateurs et à prendre connaissance des offres pédagogiques. Pour participer à cette journée Portes ouvertes, il n est pas nécessaire de s’inscrire, mais la carte professionnelle sera demandée à l’entrée.
« Je suis liée aux Indiens, à la terre, à la lutte première »
Claudia Andujar rencontre pour la première fois les Indiens Yanomami en 1971, alors qu’elle participe à un reportage sur l’Amazonie pour le magazine Realidade. Fascinée, elle décide d’entreprendre un travail photographique approfondi sur le monde des Yanomami. Elle s’engage entièrement dans la lutte en faveur de la défense de leurs droits et de la protection de leur forêt quand le gouvernement brésilien décide de construire la route transamazonienne qui ouvre la région à la déforestation et provoque la destruction de communautés entières en favorisant la propagation d’épidémies. Elle se lance dans une longue campagne pour la délimitation de leur territoire, condition essentielle de la survie physique et culturelle de ce peuple. Son militantisme prend alors le pas sur son travail artistique et la photographie devient pour elle une préoccupation secondaire, sa vocation est désormais de soutenir la cause des Yanomami. En 1992, le gouvernement brésilien accepte de reconnaître le territoire des Yanomami.
Le combat de toute une vie
En retraçant le combat d’une vie et en dévoilant la richesse formelle du travail de Claudia Andujar, l’exposition montre pour la première fois son œuvre dans toute sa beauté et sa complexité. Elle offre une immersion dans l’univers cosmologique et la vie quotidienne des Yanomami ainsi qu’une puissante mise en accusation politique des abus dont ils sont victimes. Reflétant les deux versants indissociables de sa démarche, l’un artistique, l’autre politique, l’exposition révèle à la fois la contribution majeure de Claudia Andujar à l’art photographique et le rôle essentiel qu’elle a joué et continue de jouer, en faveur des droits des Indiens Yanomami et de la forêt qu’ils habitent.
Des œuvres inédites
Fruit de plusieurs années de recherche dans les archives de la photographe, l’exposition présente son œuvre à travers plus de trois cents photographies en noir et blanc, ou en couleur, dont un grand nombre d’inédits. Son approche diffère nettement du style documentaire de ses contemporains. Les photographies prises à cette période montrent les diverses techniques qu’elle expérimente pour traduire ce qu’elle perçoit de l’expérience chamanique des Indiens Yanomami ; ses images sont imprégnées d une certaine surréalité. Claudia Andujar réalise également de nombreux portraits en noir et blanc à travers lesquels elle saisit la noblesse et la dignité des Yanomami. Dans le même temps et afin de mieux comprendre leur culture, elle propose aux Yanomami de représenter eux-mêmes leur univers métaphysique en leur fournissant papiers, stylos et feutres. Une sélection de ces dessins représentant des scènes rituelles et des visions chamaniques, est présentée dans l’exposition. Point d’orgue de l’exposition une installation audiovisuelle réalisée à partir de photographies tirées de ses archives avec une bande son composée de chant Yanomami : elle plonge les visiteurs dans le monde amérindien dévasté par la prédation de la civilisation occidentale.
Autour de l’exposition
Des visites guidées sont proposées aux familles avec enfants à partir de 6 ans. Les enfants et leurs parents participent à une visite ludique de l’exposition en compagnie d’un médiateur culturel. Après avoir pris le temps de découvrir en détail le parcours de l’exposition, les familles peuvent prolonger la visite à leur rythme. Des ateliers sont aussi prévus pour les enfants seuls: « Silhouettes amazoniennes », et « Transparence végétale » pour les 6-12 ans, « Voyages photographiques » et « C’est dans la boîte » pour les 7-13 ans. Les activités se réservent sur le site.
Pour le public scolaire
Les professeurs peuvent organiser des visites libres de l’exposition, ou opter pour des visites guidées d’1h, en compagnie d’un médiateur qui s’adapte au niveau des jeunes, de la maternelle à la Terminale. Les offres pédagogiques se réservent par téléphone au 01 42 18 56 92, ou par mail info.reservation@fondation.cartier.com
Béatrice Flammang