Selon le Snes Fsu il y aurait le 22 janvier 4 fois plus de lycées concernés par des reports des premières épreuves du bac que le 21 janvier. S’il est impossible de valider ce calcul, on a à coup sur dépassé le nombre de lycées donné par le ministère le 21 janvier. L’exaspération monte sans que le ministre accepte de discuter de sa réforme. Le Sgen Cfdt et le Snes Fsu proposent des sorties de crise opposées. Des propositions qui pourraient ajouter de l’huile sur le feu.
Combien de lycées ont été perturbés le 22 janvier ? Le décompte est difficile. Mais à coup sur cette seconde journée des épreuves de controle continu du nouveau bac, les E3C, a été marquée par une recrudescence de blocages et un nombre important de reports des épreuves. Par exemple dans le Val de Marne, une dizaine de lycées ont été bloqués et les épreuves reportées dans deux. N Bretagne 6 établissements ont du reporter les épreuves.
Le Snes Fsu estime qu’on « dénombre 4 fois plus de lycées concernés par le report des épreuves que la veille ». Le Snes souligne les conditions de passation différentes selon les lycées. A cela s’ajoute maintenant une large triche. Comme le nombre de sujets est limité dans certaines matières, le bac est en train de perdre de son sérieux. » Les premiers sujets ont commencé à circuler sur les réseaux sociaux dès la fin des épreuves », signale le Snes. « Chaque établissement pouvant organiser les E3C comme il le souhaite, ces sujets sont désormais accessibles à des lycéens qui n’ont pas encore passé leurs épreuves. Les élèves qui passeront dans quelques semaines pourront donc avoir connaissance de bon nombre de sujets… Qui peut encore parler d’égalité devant l’examen ? »
Le Snes demande donc le retour « à un bac avec des épreuves nationales, anonymes et terminales. C’est ce cadre qui permet de garantir l’égalité des élèves devant le baccalauréat. C’est la solution de sagesse et de responsabilité face aux multiples problèmes que posent cette session du bac ».
C’est à la conclusion inverse qu’arrive le Sgen Cfdt. « Ces E3C suscitent partout critiques et incompréhensions. Ils ont cristallisé les tensions dans certains lycées. Les intrusions ou blocages qui ont pu avoir lieu pour empêcher ou perturber le déroulement des épreuves ne relèvent pas de l’exercice du droit de grève et sont dangereuses », écrit le Sgen Cfdt. Le Sgen-CFDT « demande que les comités de suivi académiques se réunissent d’urgence pour accompagner les situations de crise. Il demande également que le comité de suivi national de la semaine prochaine fasse des propositions d’évolutions qui permettent de simplifier les procédures du bac.. Le Sgen-CFDT y portera sa proposition d’abandonner les E3C et de passer à 40% de contrôle continu intégral ».
Le controle continu veut dire accepter l’idée de bacs d’établissement. C’est le projet ministériel de départ que le Sgen Cfdt réinjecte en pleine crise. Cette idée pourrait diviser les syndicats, jusque là en intersyndicale pour demander de reporter cette session. Elle raviverait l’opposition des partisans du bac national.
FRançois Jarraud