À l’occasion de ses 140 ans, le Musée national de l’Éducation à Rouen, fait découvrir comment les artistes contemporains se sont emparés de l’école, de son mobilier et de ses méthodes pédagogiques pour propulser ce thème dans la sphère artistique. Les artistes détournent les outils de l’écolier, et développent des approches à la fois ludiques et interactives de l’éducation. Parmi une centaines d’œuvres réunies, cette exposition est l’occasion de retrouver les œuvres d’artistes à la renommée internationale, mais aussi d’artistes très présents sur la scène nationale, et régionale également. Un livret d’une trentaine de pages est à la disposition du visiteur. L’exposition « La bonne éducation : regards contemporains sur l’école » est accessible dès la maternelle. Les professeurs peuvent organiser des visites libres, elles sont gratuites ou opter pour des visites commentées, suivies ou non par un atelier. Un copieux dossier pédagogique est à leur disposition.
Savoir rime avec pouvoir
Comment le processus d’apprentissage, de transmission de savoirs a –t-il été matérialisé par les artistes à travers les temps ? Ces représentations témoignent de la place que les sociétés accordent à l’École et de l’importance du savoir dans nos choix de citoyens éclairés. La démocratisation scolaire du XXème siècle a-t-elle modifié le regard sur l’école, sur les apprentissages et sur la valeur du savoir ? Les artistes contemporains participent-ils de ce changement de regard ? C’est ce que tente d’observer « La bonne éducation » qui, à travers une sélection d’œuvres, cherche à mettre en lumière la manière dont les artistes de différentes générations, s’emparent de l’école, de son esthétique, son imaginaire, ses codes, ses méthodes pédagogiques , afin de lui conférer un autre sens, une autre vision. Se compose alors, dans cette exposition, un nouveau récit d’apprentissage où savoir rime avec pouvoir.
Un parcours scindé en deux parties
Le parcours est scindé en deux axes : l’un s’inscrivant dans une histoire matérielle de l’enseignement, l’autre dans une logique plus pédagogique. Il en résulte une première partie qui met en avant l’appropriation par les artistes non seulement des outils (trousse, cartable, cahier…), du mobilier (tables, tableau noir…) mais également des domaines (littérature, histoire, sciences naturelles…) tels qu’enseignés communément à l’école. Les artistes jouent avec les objets, images et supports les plus usuels mais aussi les plus emblématiques et symboliques de l’école. Ils détournent ces objets pour en restituer des visions politiques, sociales mais aussi récréatives. L’univers de l’école, de l’étude devient l’élément moteur pour des expérimentations formelles, narratives et conceptuelles.
Le jeu méthode et support de transmission du savoir
La seconde partie s’éloigne de la représentation pour s’emparer de la question des méthodes et principes pédagogiques liés à l’éducation, interrogeant principalement le lien entretenu avec le jeu, depuis l’antiquité. Les artistes présentés dans cet espace revisitent les classiques des jeux pédagogiques et méthodes ludiques d’enseignement pour en détourner souvent le dessein ou les enjeux dans une nouvelle compréhension, amusée, analytique, critique, culturelle, voire poétique.
Autour de l’exposition
Des visites guidées sont prévues pour les familles, des ateliers pour les enfants : « Des couleurs et des formes » pour les 3-5 ans, et les 6-11 ans. Un cycle de conférences est programmé également.
Pour le public scolaire
Un dossier pédagogique d’une quinzaine de pages est à la disposition des enseignants du premier et du second degré. Il présente le parcours de l’exposition, quatre œuvres phare, les nombreuses thématiques abordées et les différents modes d’expression utilisés par les artistes. Il propose pour chaque niveau de la maternelle à la terminale, des pistes d’étude. Les visites libres de l’exposition sont gratuites, mais il est indispensable de réserver un créneau horaire de visite. Un livret jeu-découverte est fourni par le musée. Les professeurs peuvent opter pour des visites guidées avec un médiateur qui s’adapte au niveau des jeunes, de la maternelle, à la Terminale. La visite commentée dure environ 45 minutes, elle est suivie ou non, d’un atelier dont le thème diffère selon l’âge des élèves. Trois sujets sont proposés aux élèves du cycle 1, 6 à ceux du cycle 2, du cycle 3 et du cycle 4, et cinq aux lycéens. Toutes les activités se réservent auprès du Service des Publics, munae-reservation@reseau-canope.fr
Béatrice Flammang
L’exposition « La bonne éducation : regards contemporains sur l’école »