« Ce qui est important c’est que le travail reprenne après ». Réunissant la presse le 4 décembre, JM Blanquer a admis le caractère historique de la grève du 5 décembre. Ce qui soucie le ministre c’est que la grève n’aille pas au delà. Alors le ministre promet revalorisation et maintien des retraites mais confirme les contreparties exigées des enseignants et annonce un départ plus tardif en retraite. Comme quoi on peut dire qu’on a entendu le message et ne pas arriver à le comprendre. Un problème de lecture…
Une grève historique
Selon JM BLanquer, il y aura de 55% (dans le premier degré) à 50% (dans le 2d degré) de grévistes le 5 décembre. « C’est évidemment un fort taux de grève » estime le ministre qui ne peut le comparer qu’avec 1995. « Ce qui est important c’est que le travail reprenne après », ajoute-il. Les syndicats misent eux sur 60 à 75% de grevistes. Ces chiffres soulignent le caractère historique du mouvement du 5 décembre.
Augmenter le départ de l’âge du départ en retraite des professeurs
« Un certain nombre de fonctionnaires souhaite faire entendre un message. Il est entendu… Il n’y aura pas de baisse de pension des professeurs », promet-il. Mais il ajoute la contrepartie. « Nous allons améliorer les rémunérations.. Donc si nous garantissons que les pensions ne baissent pas, on voit bien que c’est la question de l’âge de départ en retraite qui est la question importante et qui sera précisée ». Si l’on ne croit JM BLanquer le gouvernement serait prêt à maintenir le niveau des pensions si les enseignants partaient plus tard en retraite. Une perspective qui semble irréaliste au regard de la réalité du métier et en tous cas qui ne parait pas capable d »enrayer le mouvement de grève.
Quelle revalorisation ?
Mais comment compte-il revaloriser ? « C’est un travail très technique », explique le ministre qui parle « d’étaler cela dans le temps ». Il maintient l’idée de contreparties qu’E Macron a annoncées à Rodez en octobre. Pour JM BLanquer, la réforme « est l’occasion de réflexions approfondies sur l’amélioration de notre gestion des ressources humaines… On doit avoir un parcours plus personnalisé de chaque professeur ». C’est justement ce que permet la loi de transformation de la fonction publique qui va permettre aux chefs immédiats d’embaucher ou non et de faire varier les rémunérations. Evidemment cette idée contredit ce que le ministre a dit plus haut sur la revalorisation. JM BLanquer envisage non une hausse générale des salaires mais de pouvoir verser des primes ou IMP aux enseignants reconnus « méritants » par les IEN ou les chefs d’établissement. Il y voit « une très belle opportunité de progrès ». Mais il est possible que le progrès des uns soit la régression des autres.
Polémique avec la ville de Paris
A quelques mois des municipales, le ministre a voulu prendre a partie la maire de Paris. Selon lui seulement 3 écoles parisiennes seront ouvertes le 5 décembre sur 652, « une situation pas normale ». Selon Patrick Bloche, adjoint à l’éducation, 78% des enseignants parisiens seront en grève le 5 décembre ce qui entraine la fermeture de 400 écoles (et non 649 !). « Le SMA est difficilement applicable du fait de la grève des transports car les deux tiers des agents municipaux n’habitent pas Paris », précise t-il.
F Jarraud