Le Sénat a adopté le 28 novembre au matin le budget de l’éducation nationale. Ce n’est pas faute de l’avoir critiqué. Mais au moment du vote, les sénateurs ont écarté tous les amendements déposés permettant par exemple de créer le nombre de postes nécessaires, de soutenir la médecine scolaire ou de rétablir les fonds sociaux.
« Ce budget renforce l’attractivité du métier de professeur », a plaidé JM BLanquer. « D’abord par une approche qualitative : réforme de la formation, réflexion sur l’évolution du métier, meilleur appui en matière de santé et de sécurité. Nous recherchons le bien-être au travail, avec la gestion des ressources humaines de proximité, qui mettent à disposition des enseignants des conseillers à moins de vingt minutes de leur lieu de travail aujourd’hui sur une partie du territoire, et demain partout. Nous avons sanctuarisé le schéma d’emploi du ministère. Un million d’enseignants pour douze millions d’élèves, c’est le niveau souhaitable. La question n’est plus la création et la suppression de postes, sujet longtemps clivant entre gauche et droite, mais l’affectation ».
Pourtant J Grosperrin (LR) , rapporteur de la commission éducation, souligne le manque de postes. « 26 000 classes seront concernées par le plafonnement à 24 élèves et 10 000 postes seraient nécessaires pour le dédoublement des classes. Or seuls 440 emplois ont été créés dans l’enseignement primaire pour le budget 2020, ce qui semble insuffisant ». Il est soutenu par Jacques-Bernard Magner (PS) : »Si 440 emplois sont créés dans le premier degré, autant sont supprimés dans le second degré : on déshabille Pierre pour habiller Paul… La revalorisation salariale n’est pas prise en compte. Ces questions non réglées restent des points sensibles. Enfin, quel salarié accepterait de se former sur son temps de vacances ? Les enseignants dépassent largement les 35 heures par semaine ».
Céline Brulin (PC) intervient sur le malaise enseignant. « Vous n’avez pas pris la mesure du malaise enseignant. Les directeurs d’école ne sont pas soutenus ; nous avons proposé que les assistants d’éducation reprennent une partie des tâches administratives, mais notre amendement a été déclaré irrecevable. Les fonds sociaux sont divisés par deux au motif d’une sous-utilisation. C’est choquant, d’autant que l’école française reproduit les inégalités ».
Mais une majorité LR, LREM , centristes se dégage pour éliminer les amendements budgétaires déposés. Le Sénat écarte un amendement adopté par l’Assemblée imposant un rapport sur l’évolution des contractuels dans l’éducation nationale.