« Les origines géographiques et sociales continuent d’influer fortement sur la projection de ces jeunes vers l’avenir, sur leur degré d’ambition et sur l’autocensure qu’ils développent, de manière plus ou moins consciente, en fonction de leur milieu d’origine et de leur lieu de résidence », note une étude de la Fondation Jean Jaurès réalisée avec l’IFOP.
» L’ascenseur social semble d’autant plus bloqué dans certains territoires : ainsi la proportion d’enfants d’ouvriers et d’employés devenus cadres et professions intermédiaires varie presque du simple au double entre la Creuse (24,7%) et Paris (47%) », note l’étude. » Le deuxième phénomène, c’est justement l’accumulation des obstacles que rencontrent ces jeunes et qui, à catégorie socio-professionnelle équivalente, les placent dans une situation de départ moins favorable que les jeunes lyonnais, bordelais ou parisiens. Car si la situation de ces jeunes n’est ni spectaculaire, ni particulièrement visible, si elle ne soulève pas l’indignation, notamment parce que leurs résultats scolaires en primaire et au collège sont « assez proches des moyennes nationales » elle n’en est pas moins un poison qui corrode lentement la cohésion nationale et repose sur un faisceau d’indicateurs. Ces indicateurs, pris dans leur ensemble, montrent bien à quel point les jeunes des territoires sont entravés à l’heure de dessiner leur avenir. En effet, si l’on additionne le manque de confiance en soi, le manque de confiance en l’avenir, l’absence de modèles et les aspirations restreintes des jeunes de la France périphérique et que l’on y ajoute l’éloignement des opportunités académiques puis professionnelles, mais aussi culturelles et sportives (32% des jeunes des zones rurales interrogés dans le cadre de cette étude disent n’avoir pratiqué aucune activité extra-scolaire pendant leur scolarité, contre seulement 20% en agglomération parisienne) ainsi que la fracture numérique et les fragilités économiques et sociales, l’addition commence à sérieusement s’élever… Ainsi, on perçoit combien les jeunes de ces territoires ont de nombreux défis à relever au cours de leur parcours ».