Dans une lettre adressée aux enseignants des lycées professionnels, JM BLanquer vante la réforme de la voie professionnelle. Le Snuep Fsu publie sa réponse. Le syndicat oppose les propos ministériels à la gestion ministérielle. On retrouve dans le texte l’opposition ancienne à une conception de l’enseignement professionnel qui ne serait qu’adaptation aux objectifs des entreprises.
Quand JM BLanquer se vante d’avoir fait augmenter les orientations en LP à la fin du collège, le Snuep Fsu a beau jeu de rappeler que ces 3% de hausse de la demande se sont traduits par seulement 0.2% d’affectations faute de places en LP. Le syndicat oppose aussi le discours sur la revalorisation du professionnel à la baisse des horaires des disciplines d’enseignement général . » Comment travailler le français avec des jeunes en CAP, souvent éloigné·es des attendus scolaires, quand il ne reste qu’une heure par semaine dans leurs emplois du temps ? »
Mais l’opposition la plus nette concerne la vision d’ensemble de la formation professionnelle. » Votre volonté de développer l’apprentissage au détriment de la voie professionnelle est irresponsable. En mixant les parcours et les publics vous allez encore accroître la charge de travail des personnels qui est pourtant déjà colossale. En nous imposant l’apprentissage, vous mettez volontairement les personnels en difficulté pour assouvir votre idéologie inspirée des préconisations du Medef – notamment celle très rétrograde qui consiste à croire qu’apprendre un métier c’est apprendre un geste technique et avoir un comportement docile. Cette idéologie du vieux monde que vous promouvez est dangereuse pour les jeunes : 38 % des jeunes mineur·es en apprentissage subissent des ruptures de contrats et trois quarts d’entre eux se retrouvent sans solution de formation et sans solution d’emploi. Le lycée professionnel est le seul système qui autorise l’erreur aux jeunes et qui leur offre une formation globale et équilibrée. Si votre objectif était vraiment d’améliorer la réussite des jeunes vers l’insertion professionnelle ou vers les poursuites d’études, vous auriez renforcé la voie professionnelle publique sous statut scolaire. »