Le rapport Mathiot Azema sur la réforme de l’éducation prioritaire devrait être remis la dernière semaine d’octobre, a annoncé JM BLanquer le 23 octobre. Des annonces devraient suivre. Le ministre devrait aller vers le maintien des Rep+ et la suppression de la labellisation nationale des Rep au profit de cartes locales prenant en compte les zones rurales. C’est l’avenir de l’éducation prioritaire qui est en jeu.
Vers la délabellisation
Les Echos l’ont annoncé le 22 octobre et le ministre l’a confirmé le 23. Le rapport Mathiot Azema sur l’éducation prioritaire devrait être prochainement remis et les décisions ministérielles annoncées. Selon Les Echos cela devrait être fait le 5 novembre. Devant la commission de l’éducation de l’Assemblée, JM BLanquer parle de la dernière semaine d’octobre pour la remise du rapport.
Depuis quelques mois les rapports se sont multipliés sur l’avenir de l’éducation prioritaire. Le rapport de la Cour des comptes, remis en octobre 2018, préconisait la délabellisation des réseaux Rep de l’éducation prioritaire. Ne seraient maintenus que les Rep+. En dessous il y aurait un indice d’affectation des moyens graduel sans label particulier. Le 16 octobre 2019 , deux sénateurs L Lafon et JY Roux ont remis un rapport allant dans le même sens. Des orientations confirmées le 2 octobre, lors d’un colloque FSU, par JY Rochex : maintien des Rep+ et politique décentralisée d’allocation des moyens par les rectorats. Avant lui M. Bablet, ancien responsable de l’éducation prioritaire au ministère ou les représentants de la Peep avaient confirmé ces bruits.
La fin de l’éducation prioritaire ?
Pour l’OZP, une association d’acteurs de l’éducation prioritaire, cette réforme serait en rupture avec la politique menée depuis 2013. « La labellisation éducation prioritaire ne serait plus en cause, mais la politique d’éducation prioritaire portée par le ministère ne concernerait plus que les seuls Rep+ ; les Rep relèveraient des choix de priorité décidés par chacun des recteurs dans le cadre de politiques territoriales régionales décidées avec les élus politiques. Il s’agit là d’un bouleversement de la géographie prioritaire et, au-delà, d’un transfert de responsabilités majeures de l’Etat vers les collectivités ». C’est la notion de réseau et par suite toute l’action pédagogique qui y est menée qui est menacée. L’OZP parle « d’effacement progressif » de l’éducation prioritaire. « Seul un engagement constant et résolu du ministère de l’éducation nationale en faveur de l’éducation prioritaire permettrait de garder un cadrage national et une visibilité à cette politique ».
C’ets aussi ce que relève Marc Bablet. » Tout ce qui fait l’efficacité de l’école dans le travail partagé et responsable est oublié au profit d’une responsabilité individuelle qui donnera d’ailleurs lieu à des primes spécifiques probablement conditionnées aux résultats obtenus ce qui constituera ni plus ni moins un retour à la part variable de l’indemnité ECLAIR qui avait été abandonnée en 2014 car elle ne produisait dans les équipes que des tensions inutiles entre ceux qui en bénéficiaient et ceux qui n’en bénéficiaient pas ».
Le précédent de la politique menée dans le 1er degré
Le précédent de la politique d’allocation des moyens sur critère social dans le premier degré En effet, montre les limites de l’exercice. Si le ministère est à même de déterminer commune par commune l’effort qui doit etre consenti, l’application sur le terrain relève des seuls recteurs. Or l’attribution locale des moyens dépend des politiques personnelles des recteurs et aussi beaucoup des rapports de force politiques locaux. Délabelliser permet d’éviter les effets de seuil. Mais soumettrait l’attribution des moyens à des arbitrages locaux qui pourraient en dénaturer les objectifs.
F Jarraud
Le rapport de la Cour des Comptes
Quels objectifs pour le gouvernement ?