L’actualité de la semaine (du 11 au 18 octobre 2019)
Budget
Budget 2020 : Les emplois sur le terrain revus à la baisse
L’image d’un budget à peu près équilibré, telle qu’elle a été présentée par le ministère le 27 septembre ne résiste pas à l’analyse des « bleus budgétaires ». Sur le terrain il manquera beaucoup plus d’emplois qu’annoncé. Le bilan réel devrait être de 1 315 emplois d’enseignants en plus dans le premier degré et 2108 en moins dans le second.
Les fonds sociaux divisés par deux en 2020
C’est une des surprises de la publication des « bleus budgétaires », ces documents destinés au parlement sur le budget 2020 détaillant les dépenses pour chaque mission de l’Etat. Le budget des fonds sociaux passe de 59 millions en 2019 à 30 millions en 2020. Et cela rappelle la même division par deux opérée entre 2006 et 2012, à une époque où JM Blanquer était déjà au ministère.
Quel impact social du budget 2020 ?
L’IPP propose des éléments d’analyse des budgets depuis 2018 et de celui de 2020. Ce dernier est en rupture avec les précédents qui se traduisaient par une nette détérioration de la situation des plus démunis au profit des plus riches. C’était le temps du ruissellement. 2020 c’est le temps des gilets jaunes. Le budget redessine le graphique des transferts. Mais la situation ne s’améliore pas en bas de la pyramide et continue à favoriser les plus aisés des riches.
Politique ministérielle
Le cri des 200 directeurs d’école de Seine Saint Denis
« Nous sommes en colère ! Comment avez-vous pu, par votre absence d’écoute, permettre que notre collègue en vienne à ce geste ultime ? » Dans une lettre adressée à JM BLanquer et signée par 200 d’entre eux, les directeurs de Seine-Saint-Denis expriment leur lassitude et leurs attentes.
Un sondage traduit les doutes des français sur JM Blanquer
On n’est jamais trahi que par les siens. C’est SOS Education, une officine qui vit de l’exploitation des pires conservatismes sur l’Ecole et dont JM Blanquer fut très proche, qui publie un sondage IFOP sur son action. Il confirme ce que donnaient déjà deux sondages fin août : la majorité des français désapprouve JM Blanquer. Deux français sur trois ne le croient pas capable de faire face aux problèmes de l’école.
Un décret institue le CEE
Cela a été un des éléments les plus débattus de la loi Blanquer. JM Blanquer s’est battu pour supprimer le Cnesco et le remplacer par une instance d’évaluation qui ne mettrait plus son nez dans l’évaluation des politiques scolaires mais se limiterait au niveau des établissements. Et qui serait aussi bien plus obéissant. Des parlementaires de tout bord se sont battus pour le maintien d’une évaluation indépendante de l’Ecole. Mais le Cnesco a fini emporté par la majorité conservatrice du Sénat. Un décret publié au JO du 18 octobre institue le Conseil d’évaluation de l’école. On notera que ses avis et recommandations doivent être publiés dans un délai d’un mois et qu’il établit e rend public son programme de travail.
Lycée : Comment appliquer la réforme ?
La réforme du lycée pose des problèmes de fond dans son application. Deux éléments le montrent. Le Se Unsa pose la question de l’avenir du conseil de classe et propose une réforme de son fonctionnement. Id FO,un syndicat de personnels de direction, révèle les calendriers impossibles que l’institution balance sur les établissements.
Revalorisation : L’UNSA menace de faire grève si rien ne change
Sans actes concrets l’Unsa Education appellera à la grève le 5 décembre. La journée de grève du 5 décembre sur les retraites pourrait bien être renforcée par l’Unsa. Le syndicat menace de rejoindre le mouvement sans signe ministériel début novembre.
Violences : Le plan ministériel en défaut
De nouveaux faits de violence dans des établissements scolaires apparaissent. Après Sarcelles, où un professeur a été battu, après Le Kremlin Bicètre et l’agression d’un proviseur, c’est à Vierzon une nouvelle agression d’un proviseur au lycée E Vaillant et à Strasbourg une enseignante braquée par un homme entré dans le collège J Twinger. Le ministre promet dans Le Parisien de « publier les chiffres de la violence scolaire département par département » estimant qu’il y a « 20 à 30 incidents graves par jour ». Début septembre, JM BLanquer publiait un 14ème plan contre les violences scolaires promettant de mettre à l’écart les élèves « hautement perturbateurs » et de « simplifier » les conseils de discipline. Il apparait que la lutte contre les violences scolaires nécessite des efforts longs et constants et la collaboration d’autres ministères. Qu’elle est liée à une politique globale, avec un accompagnement budgétaire de l’Education nationale pour financer des présences humaines et des fonds sociaux, une politique sociale dans les quartiers et aussi une politique de présence policière. Pour le moment les choses semblent se dégrader dans les établissements.
Les affiches arrivent !
« L’emblème national de la République française, le drapeau tricolore, bleu, blanc, rouge, le drapeau européen, la devise de la République et les paroles de l’hymne national sont affichés dans chacune des salles de classe des établissements du premier et du second degrés, publics ou privés sous contrat ». Retenu par la majorité pour faire plaisir à la droite avec l’approbation du ministre, l’article 3 de la loi Blanquer prévoyait initialement de vrais drapeaux. Mais le Sénat a proposé de réduire les couts et de se contenter d’une affiche que l’Education nationale atout de suite proposé de réaliser. La voici elle commence à arriver dans les écoles.
Adieu académies de Rouen et Caen
Un décret publié au JO le 17 octobre supprime les deux académies de Caen et Rouen au bénéfice d’une nouvelle académie de Normandie. Lors du débat sur la loi Blanquer, le ministre avait promis de geler la réforme territoriale sauf en Normandie. Il vient d’aller au bout de la réforme en supprimant les deux académies normandes. Mais il le fait avec prudence. Le décret maintient les deux académies pour la gestion des personnels. » Jusqu’au prochain renouvellement général des organismes consultatifs au sein desquels s’exerce la participation des fonctionnaires et agents de l’Etat, le recrutement et la gestion des personnels titulaires, stagiaires et non titulaires de l’Etat placés sous l’autorité du recteur de l’académie de Normandie ont pour cadre les ressorts respectifs de l’académie de Caen et de l’académie de Rouen définis au 15° de l’article R. 222-2 du code de l’éducation, dans sa version antérieure à celle résultant de l’article 1er du présent décret. Jusqu’à cette même date, les instances de représentation des personnels existantes à la date de l’entrée en vigueur du présent décret sont placées auprès du recteur de l’académie de Normandie ».
Retraites : La FSU appelle avec la Cgt, Solidaires et Fo à la grève le 5 décembre
Les quatre syndicats, Fsu, Cgt, Fo, Solidaires et des organisations de jeunesse appellent à une grève interprofessionnelle le 5 décembre contre la réforme des retraites. » Les organisations vont initier et impulser des assemblées générales sur les lieux de travail et d’études, des débats publics sur tout le territoire, des interpellations des élus locaux et nationaux, des initiatives de sensibilisation de toute la population, pour échanger sur la réforme et sur les modalités d’actions et de riposte collective ».
Le ralentissement de la dépense d’éducation continue en 2018
Avec 6.7% du PIB la dépense d’éducation connait une hausse de 1.1% en 2018, soit plus de deux fois moins que 2017 (+2.4%). Le premier degré enregistre une hausse des dépenses par élève alors que dans le second degré les dépenses stagnent et qu’elles diminuent dans le supérieur. Régions et communes voient leurs dépenses d’éducation augmenter.
Le voile
Laïcité : JM Blanquer recadré par E. Philippe
Après 48 heures d’agitation politique, le premier ministre a tranché publiquement le différend porté par JM Blanquer dans la majorité. Le 15 octobre, répondant à une question d’un député LR, il a déclaré en termes non ambigus que son gouvernement ne reviendrait pas sur la question des accompagnatrices voilées. Des propos qui montrent le discrédit dans lequel Matignon tient Grenelle.
Voile : Des propos ambigus du ministre et le Front national
Après l’agression dont a été victime une maman accompagnatrice par un élu Rassemblement national lors d’une réunion du conseil régional de Bourgogne Franche Comté le 11 octobre, on attendait la réaction de JM Blanquer. L’événement s’est déroulé durant une sortie scolaire relative à l’éducation civique et la victime était en mission scolaire. JM Blanquer s’est exprimé le 13 octobre sur BFM en des termes ambigus qui rappellent ses prises de position sur ce sujet.
Voile : Deux français sur trois contre les accompagnatrices voilées
Selon un sondage Ifop Sud Radio, 66% des français sont pour l’interdiction du voile lors des sorties scolaires, un pourcentage particulièrement fort chez les 35 à 49 ans et l’électorat En Marche et de droite. La question clive politiquement : les électeurs socialistes et écolos sont les plus favorables au maintien du voile. Le sondage interroge aussi sur l’affiche FCPE. Les français trouvent à la fois que l’affiche est une atteinte au principe de laïcité et qu’elle envoie un message de tolérance et d’inclusion. Apparemment un joli contresens sur ce qu’est la laïcité !
Voile : Macron met en garde sur les amalgames, Blanquer maintient l’ambiguité
Après un net démenti le 15 octobre à l’Assemblée par le premier ministre , qui a rappelé que les accompagnatrices peuvent mettre un foulard sur leur tête, JM Blanquer est intervenu sur France Inter le 16 octobre et a maintenu sa position.
Education prioritaire
Un nouveau rapport sénatorial détricote l’éducation prioritaire
« La ruralité est absente des statistiques de l’éducation nationale. Le critère territorial n’est pas pris en compte dans la politique de priorisation de l’éducation nationale ». Chargés d’une mission sur « les nouveaux territoires de l’éducation », les sénateurs Laurent Lafon (UDI) et Jean-Yves Roux (PS) publient le 16 octobre un rapport qui propose de nombreux changements dans le fonctionnement de l’Education nationale. On retiendra la fin de la politique de labellisation de l’éducation prioritaire, la disparition des anciennes académies au profit des régions académiques et l’augmentation des pouvoirs de gestion des recteurs et Dasen. Des idées qui circulent dans d’autres rapports : Brisson Laborde sur le métier enseignant, celui de la Cour des comptes sur l’éducation prioritaire et, d’après des indiscrétions, dans le rapport Mathiot Azéma sur l’éducation prioritaire que le ministère n’a pas encore publié. Tout semble converger vers un but et peut-être une annonce prochaine : la fin de la politique nationale d’éducation prioritaire.
Les cités éducatives face aux enseignants de l’OZP
« Comment mobiliser les enseignants si le discours ministériel est évanescent ou s’il remet en cause l’éducation prioritaire ? » Le 16 octobre, Vincent Léna, coordinateur national des Cités éducatives, s’est prêté à un échange durant deux heures avec des enseignants réunis par l’Observatoire des zones prioritaires(OZP), une association d’acteurs de l’éducation prioritaire. L’échange a suivi une géométrie rigoureuse. Venu parler d’horizontalité et de projet partagé, Vincent Léna s’est heurté aux témoignages de verticalité dans les relations entre l’Education nationale, les principaux (coordonnateurs locaux des cités) et les enseignants. Le projet gouvernemental, venu de la politique de la Ville, souffre du management actuel de l’éducation nationale.
Démocratisation
Ouverture sociale des grandes écoles : Des annonces bien floues
« Ce projet, celui d’écoles d’excellence qui seraient accessibles aux élèves les plus méritants, c’est bel et bien le projet de la République ». Frédérique Vidal, ministre de l’enseignement supérieur, Florence Parly, ministre des armées et Geneviève Darrieussecq , secrétaire d’Etat auprès de la ministre des armées, ont présenté le 14 octobre leur plan pour favoriser l’ouverture sociale des grandes écoles. Un plan qui reste bien flou pour quatre raisons. D’abord parce que F. Vidal rejette l’idée de tout quota, parce qu’elle confie aux grandes écoles elles-mêmes la définition de l’effort qu’elles fourniraient, et aussi parce que rien n’est budgeté alors que la ministre elle-même estime que cette politique aurait un coût. Enfin ouvrir socialement les grandes écoles implique des programmes d’accompagnement dès le collège et le lycée, comme le dit F Vidal, et dans tous les cas dans les classes préparatoires. Voilà trois niveaux qui dépendent d’un autre ministre qui, le 14 octobre, n’était ni présent ni représenté…
Démocratiser l’accès au supérieur : Qu’est ce qui marche ?
Alors que la ministre de l’enseignement supérieur a lancé le 14 octobre un plan pour favoriser l’ouverture sociale des grandes écoles et des universités, la question de la démocratisation s’inscrit dans l’actualité politique. Le 15 octobre, Estelle Herbaut, post doctorante de Sciences Po, a présenté au séminaire LIEPP de Sciences Po, dirigé par Elise Huillery et Carlo Barone, une étude réalisée avec Koen Geven , Banque mondiale, sur les politiques efficaces pour inciter les jeunes à s’inscrire dans le supérieur et permettre leur réussite. L’étude reste partielle : elle ne traite pas de tout ce qui devrait être fait dès l’école primaire pour réduire les inégalités sociales de réussite scolaire. Mais elle permet de trancher entre bourse sociale et bourse au mérite ou encore entre l’information sur l’orientation et l’information avec accompagnement personnalisé sur l’orientation.
Comment démocratiser le supérieur ? Le rapport de Terra Nova
« Quand on évoque la nécessité de réduire les inégalités sociales dans l’enseignement supérieur, on s’entend souvent dire qu’il est déjà trop tard car les inégalités sont déjà trop fortes au lycée. Mais, dans les lycées, c’est la situation à la fin du collège qui est incriminée. Le collège s’exonère lui-même de ses résultats par la non-maîtrise des apprentissages de base à l’école primaire, laquelle à son tour se retourne vers l’école maternelle. Et, à l’école maternelle, il ne reste plus que les inégalités familiales à blâmer… Si cette cascade de mises en cause reflète une part de vérité, elle encourage une résignation inacceptable ». Le rapport de Martin Andler, Daniel Bloch, Jules Donzelot, Constance Hammond, Guillaume Miquelard-Garnier, Martin Richeret Arnaud Thauvron, réalisé pour Terra Nova, un thinktank proche du pouvoir, explore toutes les façons de secouer cette résignation. Plus que les propositions concrètes, sur lesquelles on revient, son originalité c’est interroger la volonté politique, ou son absence, de soutenir vraiment la démocratisation.
Métier enseignant
Les profs sont -ils à bout ?
« Toute la salle des profs s’accorde à dire que ce début d’année ressemble à un mi second trimestre ». Ce témoignage d’un enseignant sur Twitter en rejoint beaucoup d’autres. Il colle aussi avec les nombreux incidents depuis la rentrée : 3 suicides d’enseignants, des agressions filmées, des démissions rendues publiques. Les enseignants semblent au bout du rouleau, fatigués et pessimistes. Qu’en est-il réellement et comment l’expliquer ?
Bac : De quel coté penche la nouvelle note sur le controle continu ?
Le ministère publie la note sur « l’organisation des épreuves communes de controle continu ». Elle est conforme au document publié le 8 octobre. La note tente de concilier deux principes qui semblent inconciliables : des épreuves à caractère national et une organisation « plus souple et adaptée aux réalités locales » décidée localement. Cette contradiction résulte d’une décision politique initiale : le ministère n’a pas tranché nettement entre controle continu et examen national, ou , d’une autre façon, entre les enseignants du Snes Fsu et les chefs d’établissement du Snpden Unsa. Il renvoie le choix de l’organisation au local, c’est à dire aux proviseurs et construit une nouvelle usine à gaz qui fasse illusion d’un diplôme national.
Les listes d’aptitude des certifiés supprimées
Un décret publié au JO du 12 octobre supprime les listes d’aptitude pour l’accès aux corps de certifiés et PEPS.
Lycée : Le Se Unsa lance une pétition pour la rémunération des E3C
« L’indemnité revendiquée par le SE-Unsa doit être d’un montant suffisant pour compenser la perte des indemnités perçues pour les épreuves terminales qui ont disparu et reconnaître la charge de travail générée par chaque session d’E3C », déclare le syndicat. » Cette indemnité doit compenser le transfert de la charge de correction des épreuves terminales jusque-là rémunérée, à des E3C organisées en première et en terminale pour lesquelles rien n’est prévu pour l’instant. »
Numérique
Qu’est ce que le numérique permet d’apprendre à l’école ?
« Peut-être que certaines attentes étaient trop « simplistes » », écrivent André Tricot et Franck Amadieu dans une nouvelle Note du conseil scientifique de la Fcpe. » Le numérique améliore la motivation des élèves… mais modestement. En aucun cas, il ne peut résoudre le problème des élèves qui ne sont pas motivés pour apprendre. Le numérique permet un apprentissage plus actif… et plus exigeant. Mais l’apprentissage actif n’est pas tant une question de support que d’engagement cognitif des élèves. Le numérique favorise l’autonomie des élèves… mais seulement pour les plus autonomes et les plus motivés d’entre eux. Le numérique permet de s’adapter aux besoins particuliers des élèves… mais c’est un domaine dans lequel les progrès à faire sont encore immenses, tant en recherche qu’en développement. Les enseignants utilisent peu les outils numériques…quand ces derniers n’apportent rien », précisent ils. « En général, de nombreux enseignants utilisent des outils numériques quand ceux-ci apportent une réelle plus-value, sans faire perdre trop de temps. Cette plus-value est spécifique à la discipline, à la fonction pédagogique, à l’apprentissage visé, précisément. »
Bruno Devauchelle : Les écrans font-ils grossir ?
La multiplication des émissions, livres, articles (le numéro 917 de 01NET par exemple), rapports (voir les liens et références en bas de cet article) sur la place des écrans dans notre vie (adultes et jeunes) est un signal qu’il faut prendre en compte. Ne serait-ce parce qu’il est important d’aider à y voir clair (si c’est possible) et au moins permettre à chacun de faire œuvre de discernement (pour reprendre le mot de notre ministre). Les échanges parfois violents sur les réseaux sociaux mais aussi dans les médias de flux montrent qu’il y a là une question d’analyse, de compréhension, de recherche. Lors de son colloque d’avril 2019, l’Académie des Sciences a tenté d’apporter un nouvel éclairage, suffisamment large et scientifique, pour que nous ayons une bonne base de réflexion. La conclusion de ce colloque met en avant le rôle de l’école et des enseignants.
Bruno Devauchelle : Où en est-on du BYOD ?
C’est au début des années 2000 que les téléphones mobiles vont commencer à élargir leurs fonctionnalités pour intégrer les fonctions offertes par les PDA (assistant personnels numériques) et ainsi accéder aux mêmes services par téléphone (3g 4g etc.) et par wifi. L’apparition de l’iPhone sur le marché en 2007 donne le signal de départ d’un mouvement qui va très rapidement transformer le paysage numérique global. La concurrence s’est très vite déployée et Apple a fini par passer derrière ses concurrents après avoir été dominant. Mais ce qui importe ici c’est la généralisation d’un objet technique aux fonctionnalités désormais relativement stabilisées et surtout son accueil positif par la totalité de la population, comme en attestent les enquêtes multiples disponibles. Dès 2013 le monde de l’entreprise et des organisations s’interroge sur la transformation des comportements des salariés dans leur usage de cet appareil dont ils disposent chacun à titre professionnel et le plus souvent personnel dans leur activité professionnelle. L’affaire « BlackBerry » et son histoire (plus ancienne) dans le monde des téléphones mobiles illustre bien les questions qui se posent. Alors que se multiplient les usages des matériels personnels, les entreprises s’interrogent sur l’hypothèse de demander aux employés d’amener et d’utiliser leurs propres appareils, c’est la naissance du Bring Your Own Device (BYOD, en français AVEC).