Jusque là les syndicats avaient fait front commun sur la réponse à apporter au suicide de C. Renon en demandant des améliorations matérielles immédiates pour les directeurs. L’annonce d’une proposition de loi sur le statut du directeur « chef d’établissement primaire » par la députée C. Rilhac, dont on connait la proximité avec le ministre, a fait éclater ce consensus. Le 7 octobre le Sgen-Cfdt rappelle sa position antérieure : le changement de statut des directeurs et la transformation des écoles en établissements publics dotés d’un chef d’établissement, position qui rejoint celle de C Rilhac.
Sur France inter le 7 octobre, C Rilhac avait fort à faire. Toutes les interventions des directeurs participant à l’émission soulignaient que le changement de statut des directeurs aurait un effet négatif et que la question urgente c’est de les soulager immédiatement en rétablissant les aides administratifs supprimés par le gouvernement d’E Philippe. C. Rilhac, députée LREM et précédemment chef d ‘établissement , est auteure d’un rapport sur les directeurs d’école qui préconise la création de vrais chefs d’établissement dans les grosses écoles et le regroupement des petites , projet qui renvoie aux EPEP précédemment projetées à plusieurs reprises. Lors de l’examen de la loi Blanquer c’est son amendement qui avait introduit les « établissements publics des savoirs fondamentaux » qui prévoyaient le regroupement des écoles sous controle des principaux de collège. Mais le 7 octobre, le mot EPEP n’est pas prononcé, pas plus que celui d ‘ EPSF. Et C Rilhac semble faire un pas en arrière en disant que la réponse à la question des directeurs « n’est pas forcément législative ». Il semble donc qu’elle revienne sur l’annonce du dépot d’une proposition de loi. Rappelons que son projet d’EPSF a été combattu par les enseignants et les maires et finalement retiré de la loi Blanquer.
Mais le 7 octobre, le SGen Cfdt remet dans le débat cette question arguant qu’il « faut aller plus loin ». « À court terme, le Sgen-CFDT attend donc des solutions visant notamment à abaisser les seuils de décharge. Donner plus de temps dans toutes les écoles, c’est avoir l’assurance d’une plus grande sérénité pour effectuer les nombreuses tâches. Mais cela ne suffira pas. Il faut également passer par une meilleure reconnaissance qui peut se concrétiser par une revalorisation de l’indemnité allouée », écrit le Sgen Cfdt. Mais il ajoute : » Le statut d’établissement public du premier degré doit voir le jour et le directeur, la directrice doit pouvoir bénéficier d’un statut d’emploi fonctionnel pour exercer pleinement son métier et les responsabilités qu’il ou elle possède déjà ».
De son coté, la CGT semble lui répondre. « Nous refusons que la seule réponse ministérielle se limite à la seule réflexion sur le statut des directeurs et la création d’établissements publics du premier degré. Le ministre qui annonce rechercher le consensus sur le sujet de la direction d’école, peut le démontrer immédiatement en se prononçant contre l’examen du projet de loi que prépare la majorité pour transformer les écoles en établissements publics sur le modèle des établissements du second degré. La forte mobilisation des collègues au printemps dernier avait permis l’abandon de la création des EPSF. Nous veillerons à ce que ce type d’établissements dirigés par des supers directeur·trices ne revoit pas le jour ».