Le transfert des compétences orientation aux régions se passe très mal. C’est ce qui ressort du reportage réalisé par Localtis lors du congrès des régions. Les régions sont amères sur le retrait de leur compétence formation professionnelle. La réforme gouvernementale ne passe pas. Et le cadeau inattendu qui leur est fait en matière d’orientation s’avère un cadeau empoisonné faute de moyens.
« On va livrer au plus offrant la carte des formations. Aujourd’hui, on ouvre des CFA du bâtiment pour la construction, et demain on les ferme ? Ce n’est pas comme ça que nous voyons les choses. Nous voulons conserver contre vents et marées la maîtrise de la carte des formations, car sans cette maîtrise, les lycées professionnels et les petits CFA fermeront les uns après les autres ». Les propos de JL Nembrini, vice président de Nouvelle Aquitaine, témoignent du ras la bol des régions suite à la loiAvenir professionnel qui a retiré les compétences en matière de formation professionnelle aux régions pour les donner aux branches professionnelles. » On nous a imposé une loi dont nous ne voulions pas. Nous étions nuls pour gérer l’apprentissage mais nous sommes formidables pour gérer l’orientation », surenchérit V Debord, vice présidente de la région Grand Est. L’article de JD Lesay pour Localtis montre que les régions ne se sentent pas prêtes à assumer l’orientation des élèves.
» Avec 16 équivalents temps plein pour 230.000 lycéens, vous comprenez qu’on est loin de pouvoir faire un travail individualisé et de qualité », pointe Emmanuelle Gazel. Valérie Debord, elle, ironise : « On nous dit compétents sur les schémas régionaux économiques, sur la formation complète des demandeurs d’emploi, sur l’aménagement du territoire et on nous donne royalement, en ce qui concerne ma région qui compte 5,5 millions d’habitants, l’équivalent de 16 postes de Dronisep (délégations régionales de l’Office national d’information sur les enseignements et les professions) pour gérer l’orientation dans l’ensemble des établissements à partir de la troisième. Ce n’est pas sérieux et ce n’est pas honnête. C’est l’échec assuré. »