Les syndicats de Seine Saint Denis appellent à rendre hommage à Christine Renon, la directrice de Pantin, et à faire grève le 3 octobre. Les syndicats nationaux réagissent et dénoncent le management de l’Education nationale.
En Seine Saint Denis, le Snuipp Fsu, FO, Sud, la CGT, le Se-Unsa et le Sgen Cfdt appellent une journée de grève et un rassemblement devant l’inspection académique le 3 octobre. Pour ces organisations, « le geste de Christine témoigne d’une extrême souffrance au travail qui fait écho au mal être de l’ensemble de la profession. Cette marche forcée de réformes rejetées par la profession… contraint de nombreux collègues à mettre en oeuvre sous la pression hiérarchique des mesures qui heurtent leur professionnalité , voire qui bafouent leurs valeurs humaines ». Les syndicats ont saisi le CHSCT et organisent la manifestation au moment de sa tenue. Des parents de Pantin, selon Le Parisien, ont aussi écrit au ministre.
Mais ce suicide suscite beaucoup d’émotion aussi en dehors de Seine Saint Denis. Le Snes Fsu appelle à participer aux actions organisées en hommage à C Renon. » Des personnels de l’Education Nationale meurent au travail et de leur travail. Cette situation est intolérable. Le Ministre doit prendre la mesure de l’émotion et la colère des personnels et apporter des réponses sans tarder… Ces pratiques managériales méconnaissent les réalités de l’enseignement, dessaisissent les personnels de leur expertise, et ne leur accordent ni reconnaissance ni les moyens nécessaires à l’exercice de leur métier », écrit le Snes. « Aujourd’hui, les personnels sont tiraillés entre le sens de leur engagement et la réalité qu’ils vivent au quotidien. Ce sont ces situations professionnelles qui sont responsables d’une grande souffrance et sont à l’origine de ce drame… Le SNES-FSU appelle les personnels à participer aux hommages rendus à la mémoire de Christine Renon (rassemblements jeudi 3 octobre, minute de silence collective dans les établissements, signatures de motions etc.). Un préavis de grève a été déposé ».
» Le ministère de l’Éducation nationale doit prendre toute la mesure de la situation de l’école, apporter des réponses urgentes pour un meilleur fonctionnement et garantir la santé, la sécurité et le bien-être au travail de l’ensemble de ses personnels », écrit le Snuipp Fsu. » Depuis des années le SE-Unsa a alerté sur leur situation par de nombreuses actions telles que la semaine de la direction d’école et l’enquête sur le moral des directeurs de 2018. Elles ont permis de faire inscrire la direction d’école à l’agenda social. Après une première réunion en avril, aucun nouveau calendrier n’a encore été défini à ce jour. Il est urgent d’ouvrir ce dossier pour regarder en face la réalité du quotidien des directeurs et directrices d’école. Pour le SE-Unsa, la réalité du quotidien et l’attention aux risques psycho-sociaux doivent s’intensifier dans notre ministère et s’élargir à l‘ensemble des fonctions et métiers », écrit le Se Unsa.