« L’école doit apporter des savoirs mais aussi des savoir agir ». Professeure d’histoire-géo au lycée Marie Curie de Nogent sur Oise, Isabelle Clou-Menessart s’est investie dans la préparation des élèves à l’élection du Conseil de la vie lycéenne (CVL). Derrière cet engagement, qui l’a conduit elle-même au CAVL, il y a des convictions et aussi des conceptions pédagogiques qui sont bien en lien avec l’enseignement de l’histoire-géographie – EMC.
Une vie lycéenne qui a du mal à emerger
La vie lycéenne est un des parents pauvres du système éducatif. « L’Acte II » lancé en 2013 n’a pas donné de grands fruits les esprits ayant été occupés après 2015 plutôt par le sécuritaire. Des décrets et une circulaire en 2018 ont relancé ces instances. Mais dans de nombreux établissements les élections restent une formalité et la représentativité en souffre.
Une séquence profession de foi
Mais quelques professeurs y croient. Isabelle Clou-Menessart est de cela et publie sur le site d’Amiens une séquence de préparation et de sensibilisation à l’élection du CVL. Les élèves sont invités à réaliser une profession de foi. La séquence proposée par Isabelle Clou-Menessart donne des exemples et des conseils. Elle invite les élèves à s’engager dans la vie de l’établissement.
Dans le lycée Marie Curie ça marche. Il y a de vraies élections et les élèves exercent leur droit d’expression à travers la radio du lycée qu’ils gèrent. Ils ont obtenu l’aménagement du foyer. « Les élèves jouent le jeu », poursuit I Clou-Menessart.
Ne pas apprendre, vivre
« Depuis longtemps dans les cours d’ECJS puis d’EMC je mets les élèves en actes », nous dit Isabelle Clou-Menessart. « Je ne veux pas qu’ils fassent une étude de documents supplémentaire. Je veux qu’ils s’engagent ». Pour elle « mettre les élèves en actes sur ces sujets c’est les préparer à exercer leur citoyenneté, à ne pas être des citoyens passifs. Il ne s’agit pas d’apprendre aux élèves la liberté d’expression. Il faut qu’ils la vivent ». Isabelle Clou-Menessart n’a pas peur de l’engagement des élèves. « J’ai envie de les valoriser et d’avoir des leaders positifs dans la classe ». Son enseignement d’histoire géographie et EMC est animé par la même philosophie. IL s’agit de faire grandir les élèves, de faire murir leur citoyenneté et des les amener à comprendre qu’ils participent à la création du monde.
Des retombées positives pour l’enseignant
Cette position est-elle payante pour le cours d’histoire-géo ? « La séquence de préparation de l’affiche électorale renvoie à des compétences scolaires et à des critères de réussite. Mais le plus grand impact est sur le climat de la classe. Les CPE du lycée me le disent. Les élèves ont un moyen de se faire entendre et de s’exprimer. Ils demandent des améliorations et on avance ensemble ».
Quel intérêt pour le professeur ? « J’a la chance de cotoyer des jeunes très motivés qui donnent de leur temps. Ca me donne le sentiment que ce qu’on fait en classe sert. Que l’on remplie notre mission de service public. J’en éprouve un bien être professionnel ».
Propos recueillis par François Jarraud