« La haute mer, l’Arctique, l’Antarctique et la haute montagne peuvent sembler lointains à bien des gens. Or nous dépendons d’eux et sommes marqués, directement ou indirectement, par leur influence de bien des façons – dans les domaines du temps et du climat, de l’alimentation et de l’eau, de l’énergie, du commerce, des transports, des loisirs et du tourisme, de la santé et du bien-être, de la culture et de l’identité », a déclaré Hoesung Lee, président du GIEC le 25 septembre. Il a remis à l’ONU un rapport rédigé par une centaine de scientifiques sur l’évolution des océans et des milieux froids. D’après le GIEC des mutations profondes sont enclenchées et s’accélèrent. Il est urgent d’appliquer les décisions de Paris.
Il faut lire et faire lire le dernier rapport du GIEC. » Le réchauffement planétaire a déjà atteint 1 °C au-dessus des niveaux préindustriels, en raison des émissions passées et actuelles de gaz à effet de serre. Il existe un nombre considérable de preuves indiquant que ce réchauffement a de graves conséquences sur les écosystèmes et les populations. L’océan se réchauffe, devient plus acide et moins fécond. La fonte des glaciers et des calottes glaciaires entraîne une élévation du niveau de la mer et les phénomènes côtiers extrêmes sont de plus en plus intenses », constate le Giec dans son rapport révélé le 25 septembre. » Si nous réduisons fortement les émissions, les conséquences pour les populations et les moyens d’existence n’en seront pas moins éprouvantes, mais elles pourraient être plus faciles à gérer pour les populations les plus vulnérables », a indiqué M. Lee.
Le rapport pointe d’importantes modifications des écosystèmes en haute montagne avec des effets en aval. » À mesure que les glaciers de montagne reculent, ils modifient également la disponibilité et la qualité de l’eau en aval, ce qui a des répercussions sur de nombreux secteurs comme l’agriculture et l’hydroélectricité. La variation des quantités d’eau disponibles n’affectera pas seulement les populations de ces régions de haute montagne, mais aussi les communautés situées beaucoup plus en aval. La fonte des glaces entraine une hausse du niveau de la mer qui pourrait atteindre un mètre d’ici la fin du siècle. » Selon le rapport, alors que le niveau de la mer a augmenté d’environ 15 cm à l’échelle mondiale au cours du XXe siècle, cette hausse est actuellement plus de deux fois plus rapide – 3,6 mm par an – et continue de s’accélérer… L’élévation du niveau de la mer augmentera la fréquence des valeurs extrêmes de ce paramètre enregistrées, par exemple, à marée haute et pendant les grandes tempêtes. Selon les éléments dont nous disposons, quel que soit le réchauffement supplémentaire, des événements qui se produisaient précédemment une fois par siècle se produiront chaque année d’ici 2050 dans de nombreuses régions, augmentant les risques auxquels sont confrontées de nombreuses villes côtières et petites îles de faible élévation ».
Ce phénomène modifie également l’écosystème océanique. » Jusqu’à présent, l’océan a absorbé plus de 90 % de la chaleur excédentaire du système climatique. D’ici à 2100, il absorbera 2 à 4 fois plus de chaleur que pendant la période allant de 1970 à l’heure actuelle si le réchauffement planétaire est limité à 2 °C, et jusqu’à 5 à 7 fois plus, si les émissions sont plus élevées. Le réchauffement de l’océan réduit le brassage entre les différentes couches d’eau et, en conséquence, diminue l’approvisionnement en oxygène et en nutriments nécessaire à la faune et à la flore marines… Le réchauffement et l’acidification des océans, la diminution de l’oxygène et les variations de l’approvisionnement en nutriments ont déjà des répercussions sur la répartition et l’abondance de la faune et de la flore marines dans les zones côtières, en haute mer et dans les profondeurs océaniques ».
Le rapport du GIEC s’appuie sur de très nombreux travaux. Il comporte de nombreux graphiques qui peuvent appuyer les cours.