Interdits, censurés, critiqués, vilipendés…Quels sont ces livres d’enfants qui, du début du 20ème siècle à nos jours, ont suscité débats et polémiques ? Découvrez les mercredi 2 octobre à 14h30, à la Bibliothèque nationale de France. L’exposition « Ne les laissez pas lire », accrochée le long de l’allée Julien-Caïn, aligne 120 publications, affiches, pages de BD, couvertures de livres, articles. La vivacité des débats, le caractère passionnel et la complexité des avis sont mis en avant. Elle invite à explorer l’histoire de la littérature pour enfants sous l’angle de la controverse et de la censure. La commissaire de l’exposition sera présente pour vous accueillir et débattre avec vous. L’accrochage est en libre accès jusqu’au 1er décembre 2019. Des conférences et des tables rondes autour de l’exposition sont également programmées jusqu’au 17 décembre 2019.
Les livres destinés aux enfants ne font pas toujours l’unanimité
« Ne les laissez pas lire ! » présente une large sélection de livres pour enfants et de bandes dessinées qui, de 1904 à aujourd’hui, ont été interdits ou déconseillés aux enfants, pour des motifs religieux, moraux, politiques…Les polémiques autour de chacun d’eux, replacées dans leur contexte éditorial, politique et social, sont explicitées par des citations – déclarations dans les médias, extraits d’ouvrages…- qui ont suscité ou nourri les débats. Le parcours chronologique proposé donne ainsi à voir des permanences (sur la place centrale du rapport au corps et à la sexualité, par exemple…) mais aussi des ruptures et des évolutions dans l’attitude des adultes face aux livres pour enfants.
Un parcours en quatre étapes
La première partie de l’exposition est consacrée à la genèse de la loi du 16 juillet 1949. Elle démarre avec le livre de 1904 de l’abbé Bethléem, « Romans à lire et à proscrire », maintes fois réédité pendant l’entre-deux-guerres, qui est le principal inspirateur de la loi. Elle aborde ensuite la mise en place de la loi de 1949 qui instaure un contrôle d’État sur les lectures destinées à l’enfance et à la jeunesse, les bandes dessinées étant particulièrement concernées. Elle entraine chez les éditeurs français et belges, un important effort d’adaptation ou de censure, du texte et de l’image, particulièrement sur les comics américains, gommages des armes, suppressions de scènes jugées trop violentes…Troisième étape, la période qui s’ouvre avec mai 1968, un moment de bouleversement majeur dans l’édition pour la jeunesse, qui invente une nouvelle conception de l’enfance et de nouveaux livres pour enfants. Le livre pour enfants devient alors un enjeu idéologique.
Et aujourd’hui ?
La dernière partie de l’exposition aborde la période contemporaine, riche en polémiques et débats. La loi de 1949 est toujours en vigueur, bien que le texte comme la composition de la commission aient été revus en 2011. Actuellement quel est le rôle de la loi et de la commission de surveillance des publications pour la jeunesse ? Comment s’applique-t-elle aux éditeurs ? Mais aujourd’hui, le lieu des polémiques s’est en partie déplacé des médias traditionnels vers les réseaux sociaux, ce qui peut entraîner des pétitions considérables. Dernier sujet abordé : au-delà du cas français, quels sont les livres pour enfants qui suscitent des polémiques dans le monde et pour quels motifs ? Harry Potter n’en sort pas indemne !
Pour le public scolaire
Mercredi 2 octobre à 14h30, une visite-découverte, avec la commissaire de l’exposition , est proposée aux enseignants, sur réservation au 01 53 79 49 49, ou visites@bnf.fr Les professeurs qui ne peuvent être présents , ont la possibilité de la découvrir à un autre moment de leur choix, les panneaux étant en accès libre accrochés le long de l’allée Julien Caïn. Les visites libres de l’exposition sont gratuites pour les groupes scolaires, mais soumises à une réservation obligatoire au 01 53 79 49 49, ou visites@bnf.fr . Une visite-atelier est proposée aux collégiens de 4ème et de 3ème et aux lycéens, « Polémiques autour des publications jeunesse : la liberté d’expression en question » qui se réserve aussi au service pédagogique.
Béatrice Flammang