Pour travailler l’orthographe en 6ème, Marie Soulié, professeure de français au collège Daniel Argote à Orthez, met en œuvre un protocole d’écriture autorégulée. L’exercice dure 5 à 10 minutes. L’enseignante dicte une phrase à toute la classe. Chaque élève l’écrit sur un post-it en se posant des questions à voix haute et en posant le stylo sur la table à chaque question (où est le sujet ? quel est le temps ? singulier ou pluriel ? masculin ou féminin ? je fais l’accord ? participe passé employé avec ? a ou à ? connais-je un mot de la famille ? …) L’enseignante réalise l’exercice au tableau en utilisant la même technique à haute voix. Les post-it sont affichés sur un tableau de liège pour garder la trace du travail effectué. Eclairages de Marie Soulié…
Pourquoi un tel rituel ?
Lors des différents exercices d’écriture en classe, j’ai souvent constaté que les élèves écrivaient sans se préoccuper de l’orthographe et qu’ils déportaient à la fin de l’exercice cette vérification. Mais force est de constater qu’elle est bien souvent négligée soit par manque de temps soit par découragement face à l’ampleur de la tâche. Cette année, j’ai donc décidé de pratiquer le plus souvent possible l’écriture autorégulée en espérant son efficacité. Cette écriture repose sur le principe de l’attention et de la mise en éveil des fonctions exécutives comme le contrôle. Le but n’est plus d’écrire le plus possible mais d’écrire une seule phrase en disposant de tout son temps.
Pourquoi le choix de ces modalités de travail ?
Le post-it est un support moins institutionnel que la copie ou le cahier d’écolier. L’espace est restreint et coloré, ce qui peut faciliter l’appréhension visuelle. Il peut être facilement épinglé sur un tableau de liège : l’idée de garder une trace du travail effectué plait aux élèves. L’oralisation est elle aussi intéressante parce qu’elle favorise la réflexivité et la mémorisation : l’élève réfléchit à voix haute, il se souvient des règles ou les demande à un camarade ou à son professeur. Il dit ce qu’il écrit et explique pourquoi il l’écrit de cette manière.
Propos recueillis par Jean-Michel Le Baut