Pédagogie
Pierre Périer : Des parents invisibles
« Investis d’un pouvoir jugé déterminant dans la scolarité de leurs enfants, les parents sont sur responsabilisés par l’institution scolaire…Or de même que le comportement des parents ne peut être la cause de « l’échec », ils ne sont qu’un maillon de la « réussite ». Cependant, de manière analogue au traitement désormais réservé à la pauvreté , les causes individuelles tendent à se substituer aux causes sociales et à conforter des jugements de nature morale sur les comportements des parents ». Les « parents invisibles », qui font le titre du nouveau livre de Pierre Périer (collection éducation & société, PUF), ce sont les parents des familles précaires. Alors que l’école attend des parents qu’ils l’assistent, ces parents n’ont ni une situation ni les ressources nécessaires pour ce travail de soutien d’élèves d’ailleurs souvent en difficulté. Ainsi commence un malentendu qui transforme le vif intérêt de ces parents pour l’école en un retrait, de la méfiance voire du ressentiment. Pierre Périer, professeur à Rennes II, auteur de « Professeurs débutants » (PUF), montre comment une politique animée de bonnes intentions se retourne contre ceux là même qu’elle voudrait aider. Pierre Périer décrit ces mécanismes dans cet entretien donné au Café pédagogique. A commencer par cette lamentable scène quotidienne : « fais tes devoirs! »…
L’incroyable recul du lien des élèves avec leur école
On savait que les élèves français se caractérisent par un faible sentiment d’appartenance à leur école. Depuis 2003, l’enquête internationale Pisa inscrit la France en tête des pays où ce sentiment est faible. Mais une nouvelle publication basée sur Pisa 2015 montre son recul général dans les pays de l’OCDE. Comment expliquer ce phénomène ?Comment le contrer ? Et quelles sont ses conséquences ?
Béatrice Mabilon-Bonfils : Un site de partage de savoirs en éducation
La question du lien entre savoirs savants, politiques publiques et pratiques sociales se pose avec une particulière acuité dans toutes les sciences humaines et sociales et tout particulièrement en sciences de l’éducation et de la formation. La définition des problèmes scientifiques, la construction des faits scientifiques doivent-elles être exclusivement tributaires des demandes politiques, économiques et sociales, par conséquent liées strictement à un horizon d‘attentes sociales ? Sont-elles seulement la résultante de jeux et d’enjeux de pouvoirs ? Comment se construit la légitimité sociale d’une discipline et celle-ci en particulier ? Les résultats produits par les chercheurs en sciences humaines et sociales peuvent-ils rétroagir sur les sujets même sur lesquels portent les recherches ? Ou plus largement modifier, infléchir les pratiques sociales à une échelle plus globale (à partir du moment où ces investigations ont une certaine diffusion en terme de vulgarisation) ? Quels sont les liens entre sciences, réflexivité et capacité d’agir (empowerment) dans le domaine de l’éducation et de la formation ? L’ouvrage codirigé par Christine Delory-Momberger et Béatrice Mabilon-Bonfils (A quoi servent les sciences de l’éducation, ESF) interroge de grands noms (Brigitte Albero, Angela Barthes, Claudine Blanchard-Laville, Bernard Charlot, Marie Duru-Bellat, Alain Jaillet, Martine Janner, Laurent Jeannin, Jean Houssaye, Claude Lessard, Christophe Niewiadomski, Line Numa-Bocage, Éric Plaisance et Richard Wittorski) qui proposent leur analyse. Certains d’entre eux présentent leurs questionnements dans une vidéo que l’on trouve sur un nouveau site de partage lancé par le laboratoire bonheurs pour permettre un dialogue entre chercheurs, professionnels, parents d’élèves, élèves… Tout autre chercheur pourra envoyer sa vidéo qu’il ait ou pas participé à l’ouvrage.
L’éducateur équitable
» Être CPE c’est savoir recevoir et écouter. Recevoir les flots de colère qui se déversent dans le bureau, recevoir les peines, les angoisses, les tensions, les doutes. Puis c’est prendre le temps, qu’on n’a pas toujours, à écouter les histoires de vie, des milliers d’histoires de vie. Épictète disait que « savoir écouter est un art ». Un art qui s’apprend au fil du temps mais l’institution oublie bien souvent de nous en donner les rudiments. » Cpe dans un colège Rep+, « l’éducateur équitable » rend compte sur son blog de la vie d’un CPE. » Cette semaine, les choses sérieuses ont commencé et me voilà à devoir gérer mes premiers conflits. Ce que mon expérience de CPE m’a appris c’est qu’il ne faut jamais les minimiser. Régler un conflit, c’est un peu comme démêler un sac de nœuds dans une relation et tenter de la retisser. Comme l’écrivait très justement Jacques Salomé, nous sommes toujours trois dans une relation : l’autre, moi et la relation qui nous relie. » Un nouveau blog à suivre…
Constante macabre : Inscriptions ouvertes pour le colloque 2019
Jean-Michel Blanquer participera au colloque organisé par le Mouvement contre la constante macabre le 3 décembre en partenariat avec le Café pédagogique. Le colloque annuel du MCLCM travaillera sur la réforme du bac et sur le post bac. Une table ronde évoquera le bac : « Bac : des épreuves selon la démarche EPCC », avec notamment P Balmand, B Geoffroy (IG), C Ottomani-Crocq et AM Romulus (IG). Une seocnde table ronde réfélchira au post bac : « des avancées contre la constante macabre », avec notamment O François, présidente de la Fage, P Lalle, conseiller pour lapédagogie, G Roussel, CPU, N Sayac, F Vigneron et G Lauton. Des ateliers complètent cette journée de formation.
L’HEBDO PRIMAIRE
La philo en maternelle, une arme de la construction de la pensée
« Enseigner la philosophie en maternelle est possible, c’est une discipline comme les autres, au même titre que les arts, les mathématiques ou encore le langage », explique Edwige Chirouter, maîtresse de conférence à l’université de Nantes et titulaire de la Chaire UNESCO sur la philosophie avec les enfants. Bien souvent, on argumente que c’est trop dur et qu’il faut commencer le plus tard possible. Pour la chercheuse, au contraire. C’est parce que c’est difficile qu’il faut commencer tôt. Bien loin de la vision actuelle de la rue de Grenelle, qui promeut un élève discipliné qui ne remet pas en doute la parole de l’adulte, Edwige Chirouter prône la construction citoyenne dès le plus jeune âge. Possible ou trop ambitieux ? Johann Biget, directeur de l’école maternelle George Sand à Creil (60), mais aussi maître-formateur option « Enseignement en maternelle », croit lui aussi à l’enseignement de la philosophie et ce dès le plus jeune âge. Dans son école de trois classes, tous les moyens et les grands se retrouvent deux après-midis par semaine pour philosopher.
La Classe Plaisir : Le Défi de la rentrée
Chaque année, je commence la rentrée en lançant un défi à mes élèves. J’ai depuis 4 ans une classe de CE1-CE2-CM1-CM2. Cette année, ils sont 30 ! Après avoir rédigé un journal, joué une pièce de théâtre devant les parents, préparé un repas pour les parents, cette année, il m’a fallu trouver une nouvelle idée. Notre thème de l’année étant « les châteaux », je leur ai demandé de construire une maquette de château dans la journée.
Primaire : Défi coupe du monde de rugby
» Le voilà, le voilà… Le défi sur la Coupe du monde de rugby qui démarre vendredi 20 septembre 2019 ! » Bruce Demaugé-Bost propose ce défi de mots croisés en deux variantes selon le niveau.
Primaire : Aider ses élèves en lecture
Que faire quand un élève n’entre pas dans le travail de phonologie ? Quand il n’arrive pas à retenir le nom des lettres ou leur tracé ? Quand il n’associe pas les différentes écritures des lettres ? Quand il confond les b/d ou les m/n ? Quand il lit très lentement ? « La maitresseeuh » propose un récapitulatif des articles de son blog pour faire face aux difficultés de lecture.
Université d’automne du Snuipp : Profitez des dernières places
Elles sont parties comme une fusée. Selon le Snuipp , il reste quelques places encore en liste complémentaire pour participer à l’université d’automne du Suipp Fsu du 18 au 20 octobre. Cette année encore, le programme explique cette ruée sur les inscriptions. » L’Université d’automne, dite aussi UDA, permet d’aborder, dans un cadre agréable au bord de la Méditerranée, les grandes questions éducatives qui traversent le métier. Pas moins de 25 interventions sont prévues. Parmi elles : Marie-Aleth Grard d’ATD Quart Monde abordera l’impact de la pauvreté sur les familles et l’école. L’historien Benoît Falaize viendra avec des enseignantes et enseignants de l’ouvrage Territoires vivants de la République témoigner des projets d’éducation morale et civique menés dans ces écoles. La lecture sera au centre de la conférence d’Eveline Charmeux. Véronique Boiron échangera sur la maternelle et la place du langage ou encore Sylvain Connac sur la coopération entre élèves. L’historien Claude Lelièvre sera le grand témoin ».
Syndicats et mouvements pédagogiques inquiets des évaluations nationales
» Si les protocoles d’évaluation CP-CE1 ont été constamment présentés par la DGESCO et la DEPP comme des outils au service des enseignant-es, nous souhaitons qu’ils le soient vraiment et qu’ils ne soient plus instrumentalisés à des fins d’évaluation des performances du système, de mesure de l’«efficacité » d’une politique ou de rémunération au mérite ». Cinq syndicats (Snuipp Fs, Se Unsa, Sgen Cfdt, Cgt et FO) et des mouvements pédagogiques , comme le Gfen et l’Icem, demandent au ministre de revoir les évaluations nationales de CP et CE1.
Premier degré : Le ministère multiple les vademecums
Pilotage des classes dédoublées, guide pour enseigner la lecture et l’écriture au CP et au CE1 : le ministère multiplie les guides pour recadrer le travail des enseignants. Ainsi le vademecum dur le pilotage des classes dédoublées est axé sur l’évaluation des résultats des classes et donne aux inspecteurs des grilles d’évaluation pour que ces classes suivent les souhaits ministériels. Le guide lecture écriture en CP met l’accent sur la syllabique et condamne les méthodes mixtes. Alors même que le rapport Goigoux relativise les méthodes, le guide favorise les méthodes syllabiques : on le verra dans les exemples donnés page 32 par exemple.
Savoie : Le Snuipp Fsu dénonce la censure pédagogique
» L’Inspection académique de la Savoie bafoue les droits des personnels en toute illégalité », écrit le Snuipp 73. En cause les retours de demandes de participation à un stage syndical organisé par le Snuipp : l’administration refuse systématiquement le stage au motif des « nécessités du service ». » Nous avions été informés en groupe de travail jeudi dernier d’une future censure de la rectrice de l’académie de Grenoble concernant le contenu des stages (« pas de stage à dominante pédagogique », qui devrait rester une prérogative de l’institution) ; une note serait en préparation pour le 1er degré, alors qu’une note d’avril 2019 existe déjà pour le 2nd degré. Quand on sait, en outre, que le SNUipp-FSU entretient des liens étroits avec des chercheurs qui sont pour la plupart « blacklistés » par le ministère Blanquer, cela commence à sentir fort mauvais », écrit le syndicat. En l’occurrence, le Snuipp avait invité Rémi Brissiaud et Evelyne Charmeux, deux chercheurs bien connus des enseignants mais souvent critiques envers le ministère. Le Snuipp rappelle qu’un décret de 1984 fait de la participation des stages syndicaux un droit. Les nécessités du service peuvent être évoquées mais elles doivent être soumises en CAP. Affaire à suivre…
L’HEBDO LETTRES
Aurore Delubriac : Arpenter les livres en les déchirant ?
Déchirer un livre en autant de parties qu’il y a de lecteurs dans la classe : acte sacrilège ou activité féconde ? Cette proposition se nomme « arpentage » : elle est apparue dans la culture ouvrière dès la fin du 19ème siècle et a été développée par l’éducation populaire. Pourquoi et comment la mettre en œuvre en classe ? Aurore Delubriac, professeure au collège Didier Daurat à Mirambeau, en éclaire les intérêts : une séance de lecture morcelée puis partagée permet à chaque élève de s’approprier l’œuvre et à la classe de se construire une culture commune. L’activité parait avoir pour effet « de dédramatiser la lecture, voire de susciter l’envie de lire ». Elle semble adaptable dans différents contextes pour aider à lire collectivement des œuvres difficiles à lire seul, longues ou complexes. Et si, pour réussir l’appropriation, il fallait prendre le risque de la fragmentation et de la désacralisation ? Et si déchirer les livres permettait de retisser du sens entre les pages et du lien entre les élèves ?
Charlotte et Julie : » On espère qu’ils comprendront qu’il faut nous faire confiance »
« Nous disons NON à cette surenchère de contraintes qui fait passer au premier plan la quantité au détriment de la qualité en mettant de côté le plaisir de la littérature – celui des enseignants et celui des élèves. Nous disons NON à l’obligation d’étudier 24 textes en série générale et 16 textes en série technologique car notre discipline se résumerait alors à du bachotage et non à une découverte enthousiasmante des textes littéraires… Nous disons NON à un programme d’œuvres imposées. Ne nous transformez pas en de malheureux Sisyphe, abrutis par la tâche.. Laissez-nous maîtres de nos pratiques et de nos choix littéraires ». Lancée il y a deux jours, la pétition « non merci ! » contre la réforme des programmes et des épreuves du bac en français est déjà signée par 1300 professeurs de lettres. Charlotte et Julie, professeures de lettres, expliquent pourquoi elles l’ont lancée et ce qu’elles en attendent.
Français en 1ère : propositions de séquences
Le site Lettres de l’académie de Toulouse propose de nouvelles ressources pour aborder les œuvres et parcours au programme du français en première. Les propositions de séquences portent sur Marie-Madeleine de Lafayette (Problématique : « La princesse de Clèves, maîtresse de sa destinée ? » – Groupement de textes : « Le personnage féminin, trouble à l’ordre public? »), Charles Baudelaire (Problématique : « J’ai pétri de la boue et j’en ai fait de l’or »– G.T. : « Le laid peut-il constituer un objet et/ou un sujet poétique? »), Marguerite Yourcenar (Problématique : « Etre empereur et demeurer soi-même : défi ou « vœu pieux » ? »– G.T. : « L’identité à l’épreuve du miroir. Le recours au double. »). On y trouvera aussi des idées d’écrits d’appropriation : journal intime d’un personnage, écriture collective d’un magazine sur la cour d’Henri II, plaidoirie de l’avocat de Baudelaire …
Argumenter pour la lecture à partir d’une interview télé
« Le livre de poche fait lire un tas de gens qui n’avaient pas besoin de lire » : ainsi s’exprime en 1964 un jeune homme interviewé par la télévision française. Professeure de français au collège Henri Matisse à Grand-Couronne (76), Claire Ridel utilise ce document vidéo de l’INA pour travailler l’argumentation en début de 3ème. Au menu : contextualisation, analyse de la vidéo, recherche de contre-arguments, mise en commun avec carte mentale, organisation et rédaction. « Les élèves sont désormais prêt à rédiger la réponse au jeune homme de la vidéo de l’INA ». Et sans doute encore plus conscients des intérêts pour tous de la lecture.
Tablettes : enrichir les textes pour mieux les lire
Professeure de français dans un collège d’éducation prioritaire à Bourgoin-Jallieu en Isère, Annaïg Borne présente en ligne des activités numériques menées et 4ème pour favoriser compréhension et interprétation des textes. En 6ème, les élèves réalisent des annotations de vocabulaire, proposent une lecture audio, découpent le texte pour le clarifier … En 4ème, les élèves sont amenés à créer en binôme la version enrichie d’un poème d’amour et à rédiger une note d’intention. Pour mener ce travail, les tablettes numériques utilisent en particulier les applications en ligne ActiveTextBook, Genially et Scriba ePub.
Lycée : Le ras le bol des profs de français
« Nous disons NON à cette surenchère de contraintes qui fait passer au premier plan la quantité au détriment de la qualité en mettant de côté le plaisir de la littérature – celui des enseignants et celui des élèves. Nous disons NON à l’obligation d’étudier 24 textes en série générale et 16 textes en série technologique car notre discipline se résumerait alors à du bachotage et non à une découverte enthousiasmante des textes littéraires… Nous disons NON à un programme d’œuvres imposées. Ne nous transformez pas en de malheureux Sisyphe, abrutis par la tâche, condamnés à un perpétuel sentiment d’inefficacité et de frustration ! Laissez-nous maîtres de nos pratiques et de nos choix littéraires. En quelques mots, et puisque c’est ce terme qui a été mis en avant pour cette réforme : faites CONFIANCE aux professeurs de Lettres ». Déjà las des nouveaux programmes et de la réforme du bac, des professeurs d f français lancent une pétition pour défendre leur liberté pédagogique et la nécessaire adaptation aux élèves. « Jusqu’à présent, les professeurs avaient la possibilité de choisir eux-mêmes les œuvres étudiées (dans le respect des objets d’étude imposés par les textes officiels), en fonction de projets liés à des activités culturelles dans leur région, et surtout, en fonction du profil de leurs classes. Ainsi, cette liberté pédagogique leur permettait de mener à bien leur mission, sans sortir pour autant du cadre réglementaire. Désormais, le choix est encadré par un programme strict, qui impose des œuvres et des « parcours » associés, limitant la liberté pédagogique des professeurs qui étaient pourtant les seuls à pouvoir s’adapter aux besoins de leurs élèves ».
Le français en 4ème, dossier CEPEC
Le CEPEC publie un nouveau dossier (n°82) sur « l’enseignement apprentissage en classe de français au cycle 4 ». « Quelles stratégies mettre en place pour maitriser l’écrit ? Comment apprendre à dire ? Quelle progression pour chaque compétence sur ces 3 années ? Comment faire de a classe de français un lieu d’apprentissage ? » Le dossier apporte des exemples précis d’activités testées en classe.
Français : Ouverture de la saison 12 d’i-voix
i-voix est un projet pédagogique mené par des lycéen.nes du Lycée de l’Iroise à Brest, sous la conduite de JM Le Baut, et du Liceo Cecioni à Livorno dans le cadre d’un partenariat eTwinning. I-voix veut par l’écriture, favoriser la lecture : les articles publiés par les élèves sur ce blog, qu’il s’agisse d’impressions subjectives, d’observations, de commentaires, de recherches d’intertextualité, de jeux poétiques, de réécritures diverses, permettent de rendre la lecture active et sensible, de diversifier les modes d’appropriation d’un texte, de goûter des œuvres littéraires d’hier et d’aujourd’hui … Le projet veut aussi par la lecture et les échanges avec les autres, développer des compétences d’écriture : « en immersion dans les œuvres lues, conscient.e que l’article que l’on produit sera lu par des internautes nombreux, chacun.e soigne son expression, travaille sa maîtrise de la langue, enrichit son imaginaire, développe sa créativité et ses compétences argumentatives, goûte au plaisir d’écrire (sur/avec/dans/comme/contre, tout contre…), façonne (par les mots, le son, vidéo, le numérique) son regard sur le monde .. par les échanges et les partages avec les élèves d’un autre pays européen, aider chacun.e à s’enrichir de la culture et de l’humanité de l’autre ».
L’HEBDO SCIENCES
Philippe Cosentino : De l’intérêt pédagogique de la modélisation
Comment mêler algorithme, codage et SVT ? Philippe Cosentino propose le logiciel en ligne Edu’modèles qui permet « de former à l’algorithme sans passer par la programmation ». Avec des règles simples, l’élève peut par exemple modéliser une réaction enzymatique, la sélection naturelle et même la résilience d’un écosystème après un incendie. « L’élève construit son modèle, il en connait donc les rouages », souligne l’enseignant. Quels sont les avantages de ce logiciel ? Quels sont exemples de pratiques à proposer aux lycéens ?
SVT : Des organes génitaux en pâte à modeler
« La comparaison des plans d’organisations internes n’étant plus au programme de seconde et fort de cette expérience, j’ai testé en fin d’année le même type d’activité mais sur la comparaison des organes génitaux. À leur arrivée en seconde, les élèves ont en tête une représentation des organes sexuels masculins et féminins toute relative… Lorsqu’on évite de leur donner un schéma à légender en début de cours et qu’on les laisse en observation pure, face à une dissection, l’écart entre ce qu’il pensent savoir et l’interprétation de ce qu’ils voient se creuse, surtout quand l’animal étudié (ici la souris) présente quelques différences avec l’espèce humaine. Cette activité a donc comme objectif de remobiliser des acquis, avec un zeste de manipulatoire ludique et bien entendu un saisie d’information pertinente à partir d’une observation ». Une belle approche proposée par Philippe Picard sur le site académique de Poitiers.
SVT : Des pâtes pour les gènes
Nouvelle idée géniale de P Picard mais cette fois ci coté cuisine. » L’intérêt de ce type d’activité est d’ancrer sous un angle ludique tous les acteurs enzymatiques de la synthèse protéique. Chaque biomolécule intervenant dans le processus (polymérase et ribosome) est assimilée à un ouvrier dont le pseudonyme rappelle le rôle. Chaque rôle correspond à un métier décrit dans un permis de travail qui ne peut être utilisé que dans un compartiment cellulaire précis. Placé en début de séquence, la manipulation des pâtes qui remplacent ici les nucléotides et les acides aminés n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît pour des élèves de première. L’interprétation successives des différents « métiers » soulève plusieurs questions qui doivent être résolues pour passer à l’étape suivante ».
Le jeu en science physique
Le site académique de Martinique propose cette sélection de jeux pour les sciences physiques. Il s’agit surtout de QCM mis en forme ludique.
L’HEBDO SCIENCES HUMAINES
Camille Aymard : La vidéo pour comprendre les SES
« C’est une activité sympathique et innovante de travailler les notions des SES ». Camille Aymard, professeure de SES au lycée Utrillo de Stains (93), relance le concours vidéo organisé par l’Apses. Les films sont réalisés par des élèves autour des notions du programme. Ils montrent la créativité des élèves et aussi leur intérêt pour la sociologie et l’économie.
Histoire et SES : Travailler l’oral
Au collège, Martine Morel invite à s’appuyer sur le jeu Duplik pour travailler l’oral dès la 6ème. » Les élèves ont été répartis dans des groupes de quatre. Dans chaque groupe, quatre photographies successives (avec complexité croissante) ont été distribuées à un seul élève (différent à chaque fois). Ce dernier, tenant le rôle d’orateur, avait pour mission de décrire, le plus précisément possible, le paysage qu’il avait sous les yeux. Ses camarades devaient (sans poser de questions) reproduire le paysage de façon approximative dans un cadre (avec indication des plans pour la première photo, sans rien pour les autres) puis compléter une grille d’items pour vérifier la qualité de leur dessin (voir grilles et productions d’élèves). » Au lycée, l’académie d’Aix Marseille propose plusieurs activités pédagogiques pour travailler aussi bien l’oral court que le long en 1ère et terminale. La question de l’évaluation est aussi abordée. En SES, le site de Lyon propose des activités sur la socialisation langagière et les enjeux sociaux du langage ainsi que des dispositifs pédagogiques pour travailler l’oral.
Histoire-géo : Des ressources d’accompagnement pour le lycée
Il y a les programmes, faits par le CSP, et il y a les ressources d’accompagnement réalisées par la Dgesco. Ceux de seconde et première viennent d’être publiés alors que les programmes s’appliquent dès cette rentrée. A noter des surprise comme des repères spatiaux qui pourraient être exigibles au bac.
SES : Un festival des sciences sociales à Marseille
» Porter haut cette voix des sciences sociales au coeur de la cité est une nécessité plus impérieuse que jamais, alors que se multiplient les atteintes graves que celles-ci subissent, du Brésil à la Turquie, en passant par la Hongrie ; alors que s’amplifie aussi la tendance à vouloir les réduire à la forme étriquée d’une expertise soumise aux injonctions asséchantes d’un « impact social » immédiat ». Intitulé « Allez savoir », un festival des sciences sociales, organisé par l’EHESS, a lieu à Marseille du 25 au 29 septembre. Il a comme thème central « en finir avec la nature ». Près de 50 manifestations, tables-rondes, films, spectacles & performances, balades, expositions… pour penser, débattre avec les sciences sociales et leurs outils sont prévues. Le public pourra rencontrer des chercheurs, des écrivains, des artistes, qui s’efforcent de penser la nature autrement. Le programme est d’une très grande richesse. Il comprend un volet pédagogique avec des ateliers destinés aux lycéens ou aux jeunes en général.
OCDE : La crise menace
» L’économie mondiale est de plus en plus fragile et son évolution de plus en plus incertaine, compte tenu du ralentissement de la croissance et de la poursuite de l’accentuation des risques à la baisse », déclare l’OCDE avec la publication des Perspectives économiques intermédiaires de l’OCDE. « Les perspectives économiques se dégradent, tant pour les économies avancées qu’émergentes, et la croissance mondiale pourrait rester bloquée à un niveau durablement bas en l’absence de mesures énergiques des pouvoirs publics, selon les Perspectives ».
Le Mémorial de la Shoah invite les enseignants
Deux invitations : mercredi 25 septembre 2019 de 14h à 17h au Mémorial de Drancy. Le Mémorial vous proposera une visite guidée privée de l’exposition temporaire Rwanda 1994 : le génocide des Tutsi. Puis le mercredi 2 octobre 2019 de 14h à 17h au Mémorial de Paris. Le Mémorial vous proposera une visite guidée privée des expositions temporaires Rwanda 1994, notre histoire ? ou Le marché de l’art sous l’Occupation, 1940-1944. Inscription par mail à emilie.goursaud-fournier@memorialdelashoah.org . La nouvelle brochure du Mémorial est disponible avec notamment une offre dédiée à la semaine nationale d’actions contre le racisme et l’antisémitisme, des manifestations organisées spécialement pour le 75e anniversaire de la découverte des camps par les Alliés, des séances de préparation du CNRD 2019-2020.
SES : Des animations pour les cours
Des animations gratuites pour les 3 niveaux du lycée et les nouveaux programmes, c’est ce que propose le site de partage Animeco. Isabelle Gautier propose une bonne trentaine d’animations. Par exemple, pour la seconde sur « comment les économistes et sociologues travaillent », comment créé t-on des richesses, comment se forment les prix, comment devenons nous acteurs sociaux.
Histoire-géo : Prospective avec des lycéens pro
Le bulletin numérique histoire géo LP d’Amiens publie des travaux réalisés dans le cadre du programme d’études intégrées de Sciences Po dans des lycées professionnels de l’académie d’Amiens. On y trouve des analyses de l’évolution du monde rural, d’une zone commercial etc.
SES : Tensions commerciales : Quels effets ?
Quels effets ont les tensions commerciales entre Etats-Unis et Chine ? Cette note du Trésor les analyse en Chine et aux Etats-Unis mais aussi sur l’économie française et européenne.
L’HEBDO LANGUES
Journée de découverte franco allemande
» L’Office franco-allemand pour la Jeunesse (OFAJ) propose aux élèves de l’enseignement général et professionnel en France et en Allemagne des visites dans des entreprises et institutions au profil franco-allemand et/ou international. Celles-ci peuvent présenter divers aspects : maison mère allemande, forte présence sur le marché allemand, nombreux clients allemands, présence de filiales en Allemagne, partenariats transfrontaliers, etc. Les relations professionnelles franco-allemandes seront alors mises en avant par les intervenant(e)s lors de la visite ». Vous pouvez faire participer vos élèves à ces journées qui donnent une dimension concrète à l’apprentissage de l’allemand.
Anglais : Des séquences pour le lycée
Le site académique d’Aix Marseille propose 2 séquences pour le nouveau lycée en 2de et 2 en première. En première on trouve par exemple une séquence sur la famille royale et une autre sur Jesse James.
L’évaluation de l’allemand dans le nouveau bac
L’académie de Rouen fait le point sur l’évaluation de l’allemand dans le nouveau bac. » Dans le cadre du contrôle continu (CC), qui compte pour 40% de la note globale moyenne obtenue par les candidates et candidats au nouveau baccalauréat, les connaissances et compétences des germanistes en LVA ou LVB sont évaluées à plusieurs étapes de leur scolarité dans le cycle terminal (classes de Première et de Terminale) ». Une mise au point nécessaire face à la complexité du controle continu.
EPS
La Cour des Comptes veut du sport à l’école et non de l’EPS
» L’organisation scolaire en France n’intègre pas dans ses programmes la pratique sportive en tant que telle avec le même degré d’intensité que d’autres états européens. Il en a toujours découlé un certain doute sur le fait que l’école française soit un lieu d’apprentissage des disciplines sportives ». Le rapport de la Cour des Comptes publié le 12 septembre vise rien d’autre qu’une révolution culturelle pour l’EPS. Au nom de « l’efficacité », la Cour souhaite mettre l’EPS sous la coupe des instances sportives et récupérer au passage au moins une partie de l’horaire d’enseignement des professeurs d’EPS. Des propositions qui vont assez loin pour que le ministère freine fortement les demandes de la Cour.
EPS : Un rapport hors sol pour Benoit Hubert
« Le rapport ne rend pas compte de la réalité concrète ». Interrogé par le Café pédagogique, Benoit Hubert, secrétaire général du Snep Fsu, le syndicat ultra majoritaire des professeurs d’EPS, réagit de façon modérée au rapport de la Cour des comptes sur le sport scolaire. Pour lui le rapport « pose des problématiques qu’il serait intéressant de creuser pour voir comment avancer sur certaines questions ». Mais il récuse les éléments sur l’efficacité de l’EPS : » Difficile de faire plus et mieux dans les conditions actuelles et surtout sans recrutement supplémentaire ».
L’EPS oubliée du ministère selon le Snep Fsu
« Les réformes ne font qu’amenuiser la place de l’EPS dans le système éducatif ». Pour Benoit Hubert, secrétaire général du Snep Fsu, il y a un grand fossé entre les déclarations en faveur du sport l’après midi ou de la « génération 24 » et la réalité de l’EPS sur le terrain. Au lendemain de la publication du rapport de la Cour des comptes, le syndicat, ultra majoritaire chez les professeurs d’EPS, veut se faire entendre et remettre quelques pendules à l’heure. Selon lui un établissement sur dix compte des heures d’EPS non pourvues.