Décidément le bac Blanquer ne passe pas. A trois mois des premières épreuves du controle continu institué par la réforme du bac, le Snes Fsu, premier syndicat d’enseignants du second degré, demande leur suppression et leur transformation en une épreuve terminale. Une réponse qui vise à garder sa dimension nationale à l’examen.
Trois épreuves en 1ère et terminale
« Dans à peine trois mois doit théoriquement s’ouvrir la première session 2021 du bac Blanquer avec le bulletin du premier trimestre et la première salve des épreuves communes de contrôle continu (E3C) », note le Snes Fsu. « Organisées localement, ces nouvelles épreuves pourront avoir des modalités de mise en oeuvre aussi variées qu’il existe d’établissements. A ce jour, les remontées témoignent d’une situation d’impréparation totale… Quel calendrier et quelles modalités pour les commissions académiques d’harmonisation ? Quelles modalités de choix des sujets dans la banque nationale ? Quelles modalités pour les corrections dématérialisées ? quelle indemnisation pour les correcteurs ? Nous n’avons aucune réponse à ces questions. Mettre en place ces épreuves communes semble donc non seulement impossible mais déraisonnable ».
Ces épreuves reviennent trois fois en première et terminale. Une première session a lieu au 2d trimestre de première avec l’histoire-géo, les langues et le smaths en série technologique. La seconde session se déroule au 3ème trimestre de 1ère avec les mêmes disciplines plus l’enseignement scientifique et l’enseignement de spécialité abandonné en terminale. La troisième série d’épreuves se déroule au 2d trimestre de terminale avec l’histoire geo, les langues et l’enseignement scientifique (en série générale) et les maths (série technologique).
Le refus du Teach for the test
Le Snes Fsu demande « la suppression de la première session de ces épreuves communes, et la transformation de toutes les épreuves de baccalauréat du 3ème trimestre de Première en épreuves nationales. Il refuse la logique du « Teach to test » et réclame une organisation des épreuves qui laisse aux élèves le temps nécessaire à la maitrise des enseignements ». Au passage le Snes demande aussi que les indemnités d’examen soient versées pour toutes les épreuves du bac (y compris donc le controle continu).
Le Snes peut appuyer ses revendications sur la complexité de cette réforme. La circulaire publiée cet été établit un réglement d’examen d’une rare complexité. Le ministère n’a pas su choisir entre un véritable controle continu et des épreuves nationales. Il a donc imposé un controle continu qui fait semblant d’avoir la dimension d’un diplome national avec des sujets nationaux mais choisis localement, des correcteurs autres que l’enseignant et donc un transfert des copies etc. La répétition de ces épreuves presque tous les trimestres nuit aussi à la formation des élèves. Ils sont pris dans un bachotage permanent dès la première et il devient difficile d’assurer une véritable formation. Le Snes pose donc à nouveau la question de la dimension nationale de l’examen en demandant une épreuve terminale nationale en fin de troisième trimestre.
Le Snes opposé aux personnels de direction
Le texte organisant les épreuves laisse une latitude aux établissements sur leur organisation. Le principal syndicat de personnels de direction, Snpden Unsa, demandait le 12 septembre que les épreuves se passent dans les conditions normales des controles habituels. Il craignait la mise en place de véritables petits bacs à trois reprises qui bloqueraient les établissements comme le faisait l’ancien bac. Pour le Snpden, tout dépendrait du choix fait par les enseignants. Préféreraient-ils un bac national ou un bac adapté à leur progression personnelle ? Il semble que le Snes n’ait pas attendu pour apporter une réponse.
F Jarraud