Ca ressemblait à une farce. Mais c’est en train de tourner au drame. On se souvient qu’en mars 2019 le ministère ordonnait la descente de plusieurs inspecteurs généraux à Nîmes pour enquêter sur l’annulation d’un bac blanc au lycée Lamour. L’enquête aboutit à l’ouverture d’une procédure disciplinaire contre 4 enseignants du lycée.
Février refus de bac blanc au lycée Lamour
Février 2019, dans le cadre du mouvement contre la réforme du lycée, les enseignants du lycée Lamour empêche la tenue d’un bac blanc. Tout de suite cela prend la dimension d’une farce. Face aux enseignants, le Dasen en personne vient, accompagné d’inspecteurs, tenter de faire passer le bac blanc. Il distribue des sujets aux élèves alors que les enseignants décident de faire cours. Finalement les élèves vont en classe.
Deux descentes de l’Inspection générale
En mars 2019, les enseignants voient débarquer les inspecteurs généraux Eric Fardet et Eric Tournier. Ils convoquent une liste précise d’enseignants et d’élèves du lycée P Lamour à propos de l’annulation du bac blanc. Le Dasen reconnait que cette enquête était diligentée directement par le cabinet du ministre. Les inspecteurs généraux feront une seconde descente à Nîmes toujours dans le même but.
Un pré rapport est rédigé en mai suivi du rapport définitif début juillet. Les inspecteurs généraux demandent des sanctions disciplinaires contre 4 enseignants dont deux responsables du Snes Fsu. Le 20 juillet ils reçoivent la notification officielle de l’ouverture d’une procédure disciplinaire.
Un rapport à charge
Selon Bertrand Humeau, co-secrétaire général du Snes Fsu, « on ne comprend pas comment ce choix a été fait. Les enseignants ont été pris au hasard ». Le dossier de ces enseignants ne comprend aucune autre pièce que le rapport de l’IG. Les inspecteurs généraux un manquement au devoir d’obéissance hiérarchique car ils n’ont pas invité les élèves à participer au bac blanc. On reproche à un professeur un manquement au devoir de neutralité car cet enseignante a envoyé un mail aux parents en le signant au nom des enseignants du lycée. La procédure peut conduire à un avertissement ou un blâme ou encore à des sanctions plus graves.
Relancer la guerre ?
« Le rapport est totalement à charge. Il n’est pas équilibré et on l’a fait remarquer à la rectrice », nous dit B Humeau. Dans le lycée Lamour l’ambiance est tendue. Une pétition circule avec plus de 600 signataires. « On a l’impression qu’ils veulent relancer la guerre », craint le Snes Fsu qui soutient les 4 enseignants avec la Cgt, FO et le Snalc.
Interrogé le 27 août sur les poursuites lancées contre les enseignants suite à la réforme du lycée, le ministre avait dit qu’il ferait appliquer « tout le droit rien que le droit » mais « qu’il est largement temps de tourner la page ». C’est maintenant l’occasion de savoir quelle estr l’intention du ministre dans cette affaire voulue dès le début par lui. A Montpellier le rectorat se retranche derrière le secret de l’instruction pour ne pas commenter cette affaire.
François Jarraud