Face aux dérapages des élèves on peut renforcer les établissements, avoir une réponse pédagogique ou sacrifier l’élève. C’est la seconde solution que choisit le ministère en publiant une circulaire « contre les violences scolaires » avec l’envoi d’office en classe relais et en internat tremplin, deux structures peu couteuses par rapport aux centres éducatifs.
» Le respect d’autrui est une condition du bonheur collectif et de l’épanouissement de chacun. » L’An III du ministère Blanquer s’accompagne d’une communication nouvelle qui semble de plus en plus planer au dessus de l’école. Pourtant l’atterrissage intervient vite avec les mesures annoncées.
« On ne sait pas trop quoi faire avec les élèves difficiles notamment ceux qui ont des troubles du comportement. On ne sait pas les aider et on laisse les établissements se débrouiller », nous disait E Debarbieux au moment de #pasdevagues. Reconnaissons à la circulaire publiée au BO du 5 septembre qu’elle apporte des réponses, pour autant que les Dasen puissent suivre.
La circulaire s’appuie sur les 3 décrets publiés début septembre. Ils « simplifient » les conseils de discipline en réduisant les délais. Mais la partie la plus importante concerne les élèves « hautement perturbateurs ».
Un des décrets pris au début septembre permet le placement en classe relais d’office, sans autorisation des parents , des élèves exclus. La décision est prise par le Dasen. A noter que l’élève est inscrit dans un nouvel établissement scolaire pendant son passage en classe relais. On a là une évolution des classes relais, avec des séjours prévus pour 6 mois, selon le ministre, et un risque accru de décrochage scolaire. Il n’est pas impossible que ce soit l’objectif de cette mesure.
Un autre dispositif est annoncé dans la circulaire : les internats tremplin. Là aussi le placement est décidé « si l’accueil en classe relais n’est pas jugé suffisamment efficace ». Chaque département devra avoir un de ces internats , en évitant les zones de l’éducation prioritaire, précise le texte. Ils disposeront d’un « encadrement éducatif renforcé » avec des personnels de la PJJ. Il semble que le gouvernement ait trouvé une formule moins onéreuse que les centres éducatifs fermés et qui assure la mise à l’écart du jeune.
En octobre 2018, Nicole Belloubet, Jean-Michel Blanquer et Christophe Castaner avaient annoncé l’ouverture de 20 centres éducatifs fermés et la « simplification » des conseils. Ces centres éducatifs fermés posent problème au gouvernement car ils coutent très cher. Pour accueillir 12 jeune sil faut 26 adultes et chaque jeune coute en moyenne 16 300 euros par mois.
Le ministre semble avoir choisi une version économique du centre éducatif fermé qui apporte aux établissements la solution de l’exclusion de l’école. Une autre solution aurait pu être de renforcer les établissements en matière de surveillance et de soutien sanitaire et social. Mais cela aussi coute de l’argent…
F Jarraud
Des moyens pour les centres éducatifs pas pour les établissements