Ne perdez rien ! Retrouvez ici les principales actualités depuis le 5 juillet.
Politique ministérielle
La loi Blanquer appliquée dès la rentrée
Après validation par le Conseil constitutionnel, la loi Blanquer a été promulguée le 28 juillet. De premiers décrets d’application, concernant l’aménagement de l’obligation d’assiduité en petite section de maternelle, les jardins d’enfants et le contrôle de l’instruction donnée dans les familles ont été publiées au Journal officiel. Toutes vont dans le sens d’un contrôle vertical pour accélérer une « scolarisation » dès les premières années. Mais 25 articles de la loi Blanquer entrent en application à la rentrée. Et d’autres décrets vont suivre…
Quand l’EPSF revient…
Chassé par la porte du Sénat, l’EPSF revient par la fenêtre de la rue de Grenelle. A quelques mois des municipales, après un renoncement public à cette partie de sa loi suite à la fronde des enseignants et des maires, on pouvait penser que JM Blanquer passerait les établissements publics des savoirs fondamentaux (EPSF) par pertes et profits. Il n’en est rien. Alors que la loi Blanquer est promulguée, le ministère publie cet été deux rapports qui relancent les écoles du socle.
1400 postes non pourvus aux concours 2019
JM Blanquer est peut-être « le ministre des professeurs », il n’est pas celui de leur recrutement. Près de 1500 enseignants vont manquer à la rentrée. La crise du recrutement des enseignants connait une accélération sans précédent en 2019. Le ministère a beau réduire fortement le nombre de postes offerts, il arrive de moins en moins à trouver le nombre d’enseignants fixés. Les concours de 2019 montrent une dégradation rapide du recrutement aussi bien dans le premier que dans le second degré. Une situation qui n’arrive pas par hasard. Le gouvernement veut augmenter la nombre de contractuels, pas celui des fonctionnaires.
Budget 2020 : Un milliard pour l’éducation nationale
Publiés le 11 juillet, les premiers documents budgétaires annoncent une hausse d’un milliard du budget de l’éducation nationale en 2020. L’éducation nationale connaitrait la plus forte hausse après les armées. Mais cette somme ne devrait pas épargner des tensions pour l’éducation nationale compte tenu de la croissance des besoins en 2020 du fait des décisions d’E Macron et de la montée du SNU.
Budget : Les économies de JM Blanquer en 2018
» Votre rapporteur spécial salue, néanmoins, cet effort de maitrise du nombre des créations de postes qui rompt avec une logique inflationniste inadaptée et insoutenable du point de vue budgétaire ». Gérard Longuet, rapporteur pour la commission des finances du Sénat, accorde un satisfecit final à la gestion du budget 2018 de l’Education nationale. Son rapport souligne la maitrise de l’emploi et aussi celle des salaires. Fin 2018, le ministère de l’Education nationale n’avait pas dépensé tout son budget. Il restait 256 millions. Pas question d’en faire une prime pour le personnel…
Nouveau Dgesco, nouveaux recteurs
Le Café pédagogique l’avait annoncé en exclusivité le 9 juillet. C’est maintenant officiel : Jean-Marc Huart quitte la direction générale de l’enseignement scolaire (Dgesco). Il est remplacé par Edouard Geffray, jusque là DRH du ministère. Sept recteurs sont également nommés à Lyon, Bordeaux, Toulouse, Nancy-Metz, Clermont, Dijon et Amiens. Ces nominations interrogent sur la politique suivie par JM Blanquer.
Dronisep : Le décret de mise à disposition des régions au JO
Le décret prévoyant la mise à disposition des personnels des directions régionales des régions est paru au JO du 7 août. La convention type de mise à disposition est jointe au décret. Le 28 mai, le ministre et l’association des régions avaient marqué leur accord et publié un « cadre national de référence ». La mise à disposition des personnels des Dronisep accompagne le transfert des compétences sur l’orientation scolaire aux régions. Le nombre total d’emplois transférés va dépendre des décisions régionales et de la compensation versée par l’Etat aux régions.
Le ministère réduit le volume des décharges syndicales
En 2021 le total des décharges syndicales ne représentera plus que 2390 équivalents temps plein (ETP) contre 2500 en 2019-2020. Un arrêté publié au JO du 3 août annonce cette mesure. Alors que la loi fonction publique, promulguée elle aussi durant l’été, réduit le rôle des commissions paritaires et vise précisément l’influence des syndicats, l’Education nationale semble faire du zèle. La mesure, rarissime, a été commentée sur Twitter. Pour Thibault Bergeron, secrétaire académique Se Unsa de Limoges, « concrètement ce sera moins de soutien des personnels, moins de défense des professeurs dans l’intérêt des élèves ». Le Snes Bordeaux souligne la contradiction avec les déclarations sur l’amélioration du dialogue social à l’éducation nationale.
Second degré : L’intersyndicale prête à affronter Blanquer dès la rentrée
« Il (JM Blanquer) a franchi la ligne jaune en livrant les professeurs à la vindicte populaire ». Ces propos de Jules Siran, représentant de Sud éducation, lors de la conférence de l’intersyndicale du 2d degré le 10 juillet, donne une idée de l’état d’esprit des syndicats présents. Le Snes Fsu, la Cgt, FO, Sud, le Snalc, les stylos rouges, la Chaine des bahuts, la Cnt, l’Unl: toutes les organisations présentes ont l’impression d’avoir vécu un moment historique et d’avoir le soutien des enseignants face à un ministre qui a dépassé les bornes. Ils invitent à des assemblées générales dès la pré rentrée et déposent déjà un préavis de grève.
Les opposants aux réformes préparent leur université d’été
« L’université émane des luttes contre les réformes Blanquer et les prolonge naturellement. Elle s’inscrit en relais entre les mouvements de grève de l’année passée et ceux de la rentrée. Elle s’inscrit également dans le temps long d’une refondation de l’école ». Du 26 au 28 août, des organisations de lutte contre les réformes Blanquer organisent une université d’été de trois jours, du 26 au 28 août, à Paris. « Les objectifs de cette université d’été sont triples : fixer un rendez-vous par delà la période estivale, prolongeant les luttes en cours quel que soit leur résultat, reprendre la main sur notre métier et ne plus le laisser à une technocratie éloignée de nos classes, et enfin, le plus important et ce qui nous demandera le plus grand effort, déterminer un nouveau cadre idéologique et pédagogique pour nos écoles, nos collèges, nos lycées et nos universités ».
Syndicats : Ouverture ou pas rue de Grenelle ?
» Cette rencontre bilatérale doit s’inscrire dans un processus de dialogue plus continu et constructif », note le Se Unsa , reçu, comme les autres syndicats à la mi juillet au ministère. » La FSU a demandé au Ministre d’entendre les inquiétudes des personnels comme les désaccords qui peuvent s’exprimer », dit la Fsu. Les syndicats ont été reçus. Ont-ils une chance d’être entendus ? De nouvelles rencontres sont programmées à la mi-août, avant la rentrée.
Crépuscule de l’éducation prioritaire selon Marc Bablet
« On peut craindre après le rapport de la cour des comptes et après le rapport Mathiot Azéma toujours attendu à cette heure que l’idée dominante en ce moment de l’attribution progressive des moyens fondée sur l’ IPS, l’emporte sur le processus de labellisation de l’éducation prioritaire », écrit Marc Bablet sur son blog. « En ce qui concerne le dispositif des CP et CE1 dédoublés, désormais seul outil considéré comme sérieux dans le cadre de la lutte contre les inégalités, on voit bien qu’il n’y a plus de politique de réseau et plus de visée systémique, plus de travail collectif, plus de valorisation de la responsabilité des enseignants. Les principes du référentiel qui en appelaient à la réflexion collective sont oubliés au profit d’instructions qui doivent être appliquées par chacun avec son groupe d’élèves sans visée de travail partagé, de cohérence dans le temps et dans l’espace. Tout ce qui fait l’efficacité de l’école dans le travail partagé et responsable est oublié au profit d’une responsabilité individuelle qui donnera d’ailleurs lieu à des primes spécifiques probablement conditionnées aux résultats obtenus ce qui constituera ni plus ni moins un retour à la part variable de l’indemnité ECLAIR qui avait été abandonnée en 2014 car elle ne produisait dans les équipes que des tensions inutiles entre ceux qui en bénéficiaient et ceux qui n’en bénéficiaient pas. »
Plus de mécontents que de satisfaits de JM Blanquer
S’il remonte un peu dans les sondages, JM Blanquer divise aussi davantage les Français avec un écart plus net entre les insatisfaits de son action et les satisfaits. Selon le dernier Tableau de bord des personnalités Ifop Paris Match et Sud radio, publié chaque mois JM BLanquer compte 30% de bonne opinion (+2% par rapport à juin) mais 33% de mauvaise opinion. Le ministre séduit surtout les plus de 65 ans (46% de bonne opinion, +10%) alors que chez les parents son score est faible (21% chez les 25-34 ans).
Les plans mercredi profitent aux enfants des villes pas des campagnes
« À l’issue de sa première année, le plan Mercredi sur le périscolaire a atteint près de 4.200 communes, surtout urbaines. Sur les quelque 454.000 places labellisées, un tiers se trouvent en Île-de-France. Dans un rapport remis au gouvernement le 9 juillet, le Conseil d’orientation des politiques de jeunesse appelle à concentrer les efforts sur les communes les moins outillées », affirme un article de Localtis. « Les plans Mercredi profitent davantage aux enfants des villes qu’à ceux des campagnes : l’Île-de-France concentre un tiers des places ouvertes », observe ainsi le COJ. Autre signe de ce « tropisme urbain » : des « pics de concentration autour des pôles urbains de niveaux national et local… Les communes possédant des accueils bien structurés se sont plus aisément appropriées la démarche », remarque encore le COJ. À l’inverse, les financements sont « jugés insuffisants par les communes les moins structurées en accueils de loisirs et en particulier en milieu rural ». Il en résulte des « disparités importantes entre les communes, entre les départements ».
Métier enseignant
Congés scolaires : Après une décision du conseil constitutionnel, une réforme en préparation ?
Depuis son arrivée au ministère, JM Blanquer n’a pas fait mystère de sa volonté de revoir les congés scolaires. Depuis deux ans il a multiplié les déclarations en ce sens sans que rien de concret , en dehors des rythmes scolaires, ne vienne confirmer les propos. C’est peut-être en train de changer. Le premier ministre a saisi le conseil constitutionnel qui a déclaré que plusieurs points de l’article L. 521-1 du code de l’éducation relèvent du réglementaire et non du législatif. Le gouvernement a maintenant les mains libres pour des modifications par décrets ou arrêtés sans passer par le parlement.
Le calendrier scolaire 2020-2021 arrêté
Le JO du 2 août publie le calendrier scolaire pour l’année 2020-2021. Basé sur trois zones , il maintient les deux semaines de la Toussaint. On observe encore des déséquilibres entre les zones avec, par exemple, une période de fin d’année très longue en zone A.
Une circulaire impulse la GRH de proximité
Une circulaire publié eau BO du 18 juillet généralise la gestion des ressources humaines de proximité entre la rentrée 2019 et 2021. » Tous les personnels du ministère de l’Education nationale et de la Jeunesse (MENJ) qui le souhaitent doivent pouvoir bénéficier d’un accompagnement personnalisé dans leurs démarches (souhaits d’évolution professionnelle, accès facilité aux services d’action sociale et de santé, difficultés ou atteintes par des tiers, etc.), au plus près du lieu d’exercice de leurs missions. La mise en place d’une gestion des ressources humaines de proximité, complémentaire de l’appui hiérarchique que peuvent notamment apporter les personnels d’inspection et de direction, constitue une priorité pour l’année scolaire 2019-2020. Après une première année d’expérimentation qui a concerné la moitié des académies en 2018-2019, le dispositif est généralisé à la totalité des académies à la rentrée de l’année scolaire 2019-2020 et progressivement densifié au cours des années scolaires 2019-2020, et 2020-2021″. Alors que le gouvernement va désaisir les commissions paritaires de leur droit de regard sur la carrière des enseignants, la GRH de proximité s’affiche comme une promesse de prise en compte des individus par l’administration. Pour cela le texte annonce le recrutement de conseillers RH qui pourront soit être au chef lieu du département mais naviguer à une échelle plus petite soit être plus proches des personnels. Ces conseillers seront sous l’autorité du RH de l’académie mais devront « respecter la confidentialité des échanges avec les personnels ». On leur souhaite bon courage !
Retraite : Nouvelle procédure d’admission
Dans 14 académies (Créteil, Grenoble, Guadeloupe, Guyane, Lille, Martinique, Nantes, Paris, Poitiers, La Réunion, Reims, Toulouse, Versailles et Mayotte) la procédure d’admission à la retraite est modifiée par un arrêté publié le 15 août. Le changement concerne les délais. La décision de radiation par limite d’âge doit être prise 4 mois au moins avant date effective. La demande de pension doit être déposée 6 mois au moins avant la date de cessation d’activité.
Les élections des parents d’élèves
Le BO du 11 juillet annonce que les élections auront lieu le 11 ou le 12 octobre en métropole, un peu avant à Mayotte et La Réunion.
La France : Toujours le pays des vacances ?
Depuis son arrivée au ministère, JM Blanquer n’a pas fait mystère de sa volonté de revoir les congés scolaires. En saisissant fin juin le Conseil constitutionnel, le gouvernement vient de relancer ce débat déjà bien ancien sur les congés scolaires. Mais la France compte-elle réellement davantage de congés scolaires que ses voisins européens ? Les vacances d’été sont-elles particulièrement longues en France ?
Voie professionnelle : Le vade-mecum qui gâche les vacances
Avoir réuni dans une brochure de 30 pages tout ce que craint une majorité de PLP, c’est fort. La publier le 4 juillet c’est bien dans l’esprit… Le nouveau Vade-mecum « Développer l’apprentissage à l’éducation nationale » y va de bon coeur. Non seulement il impose la mixité des publics, scolaires et apprentis, dans les mêmes classes créant des situations ingérables pour les profs. Mais aussi pour que ça se fasse, il annonce franco que les établissements sont dépossédés de leur droit d’ouvrir ou pas des sections d’apprentis. Tout sera décidé par les recteurs qui vont imposer le développement de l’apprentissage dans les lycées professionnels (LP). C’est l’école de la confiance…
Les enseignantes françaises davantage sujettes au burn out
» Au regard des études antérieures, il apparaît que la variable « sexe » est à prendre en considération dans le phénomène d’épuisement, d’engagement et, plus globalement, de la qualité de vie professionnelle », note une étude de la Depp (division des études du ministère) publiée dans la revue Education et formations n°99. Emma Guillet-Descas et Vanessa Lentillon-Kaestner montre que le taux de burn out des enseignantes est plus élevé que celui de leurs collègues masculins. Mais aussi qu’il est plus fort en France qu’en Suisse. Ce qui indique que les conditions de travail, plus difficiles en France qu’en Suisse, y contribuent.
Promotions : Un arrêté réduit les délais
Un arrêté publié au JO du 6 juillet réduit le délai de réaction des enseignants qui contestent les mentions portées lors d’un rendez vous de carrière. Les enseignants n’ont plus que 15 jours au lieu de 3 semaines pour faire valoir leurs arguments. Le délai de notification de la visite de l’inspecteur est lui aussi diminué. Il passe d’un mois à 15 jours.
Formation des enseignants : Le cadre national des masters MEEF publié
Le Journal officiel du 7 juillet publie le cadre national des formations dispensés au sein des masters MEEF (métiers de l’enseignement). Il est défini comme » une formation universitaire professionnalisante fondée sur des enseignements articulant théorie et pratique autour de stages d’observation ou de pratique accompagnée et de périodes d’alternance » et comprend 4 masters : 1er degré, 2d degré, encadrement éducatif et ingenierie de la formation. Le JO publie également le « référentiel des compétences professionnelles des métiers du professorat », un document d’une cinquantaine de pages.
Formation : Réforme loupée pour Pierre Merle
Pour Pierre Merle, la réforme de la formation des enseignants, avec le concours mis en fin de 2de année, aggravera la crise du recrutement et le tri social chez les enseignants. En effet le report du concours en fin de seconde année supprimera les fonctionnaires stagiaires salariés. D’autre part la moitié des ECTS proviendront du stage (contre 30% aujourd’hui) modifiant ainsi la formation donnée. Pour P Merle, les AED en pré professionnalisation n’échapperont pas aux pressions pour qu’ils remplacent des enseignants tant le manque de remplaçants est criant. Pour P Merle , « la logique ministérielle échappe. Si le gouvernement considère que la formation des enseignants doit être repensée notamment en accordant plus de place à la recherche, le recours aux AED tout comme l’augmentation de la part du stage ne peut satisfaire l’objectif fixé. Et si l’essentiel du métier s’apprend sur le terrain, pourquoi l’école française, composée de titulaires avec une ancienneté importante, n’est elle pas plus efficace ? ».
La Cour des comptes veut changer les règles d’affectation des fonctionnaires
Alors que la loi de transformation de la Fonction publique prévoit de retirer aux syndicats leur droit de regard sur l’affectation et les mutations des fonctionnaires, la publication du rapport de la Cour des comptes devrait accélérer la mise en place de nouvelles règles. Déjà le gouvernement vise un doublement du nombre de postes à profil dans le second degré en 2020.
Des concours d’enseignants modifiés
Trois arrêtés publiés au JO des 24 et 25 juillet modifient des concours de l’enseignement. Un arrêté du 24 juillet modifie le concours de l’agrégation d’italien et de sciences industrielles de l’ingénieur. Le capet de sciences de l’ingénieur est modifié par un autre arrêté. Enfin un arrêté publié le 24 juillet change les épreuves de la section numérique et sciences informatiques du capes de maths (externe et interne).
Recrutement des enseignants : Faut-il revenir sur la masterisation ?
Dans une étude publiée par la Fondation Jean Jaurès, Mélina Hillion, chargée d’études à la Dares, démontre la masterisation introduite en 2011 pour le recrutement des enseignants, » a engendré une forte diminution du nombre de candidats au concours externe de recrutement des professeurs des écoles ». Elle serait responsable de la crise du recrutement que connait l’école française. Faut-il pour autant revenir à un recrutement en licence ?
Certifications complémentaires
Une note publiée au BO du 25 juillet « actualise » les modalités d’examen des certifications complémentaires en arts, LCA, FLE, langue étrangère en DNL, LSF.
Répartition des sièges au CSE
Une décision publiée au BO du 25 juillet modifie la répartition des sièges au CSE suite aux élections de décembre 2018. En ce qui concerne les enseignants, le Snes gagne un siège aux dépens du Sgen Cfdt. Chez les personnels administratifs et ouvriers l’Unsa perd un siège et le Sgen Cfdt en gagne un.
Bien-être : Alain Jaillet : Fable de fin d’année : Un bonheur équitable
Les fins d’année sont les moments privilégiés pour nombres d’établissements de fêter les départs, retraites, mutations. Cela soude les équipes semble-t-il, où encore cela remet chacun à sa place d’ostracisé et de comblé. C’est le théâtre de cette petite fable qui interroge sur la hiérarchie de considération à laquelle chacun a droit, quel que soit son statut. Bien sûr, il aurait été plus loisible de dire que toute ressemblance avec un lieu ou des faits serait purement fortuite, mais ce n’est pas le cas.
Réformes du lycée et du bac
Lycée : Mise en oeuvre des nouveaux programmes
Comment mettre en oeuvre les nouveaux programmes du lycée ? Dès la rentrée ce sont les secondes et les premières qui sont concernées. Pour alléger el travail de préparation de l’été les sites académiques ont publié des ressources. Retrouvez les sélections du Café pédagogique dans plusieurs disciplines.
La durée des épreuves terminales du bac publiée au JO
Un arrêté publié au JO du 6 août publie la nature et la durée des épreuves terminales du futur bac de 2021. Certaines de ces épreuves, anticipées, vont avoir lieu dès 2020. Après la publication, le 25 juillet, des conditions du contrôle continu, cette publication achève la connaissance des épreuves. Là aussi la « simplification » n’est pas évidente. Le ministère maintient écrit et oral en français, écrit et épreuve pratique en sciences, écrit et oral en langues.
Bac : Le controle continu défini par une circulaire
Si vous avez aimé la réforme du brevet rendant cet examen davantage illisible, vous allez apprécier la circulaire, publiée au BO du 25 juillet, définissant les épreuves de controle continu des bacs général et technologique à compter de 2021.
Programmes de terminale : Qui dit pire ?
Des projets de programmes de terminale d’histoire-géographie on savait déjà qu’ils étaient infaisables. Le Snes publie la seconde mouture des projets de programme qui est soumise le 11 juillet au CSE. Selon le Snes cette nouvelle rédaction n’a pas amélioré les choses. Si les « points de passage » ont été supprimés dans la dernière partie du programme d’histoire, de nouveaux ont été ajoutés dans les autres chapitres. Ainsi on doit toujours traiter « fragilité des démocraties , totalitarismes et 2de guerre mondiale » en 12 à 14 heures. Le Snes parle de « carcan horaire plus serré que jamais ». » Dans le détail, ce programme de terminale, dont la version CSP sentait déjà la naphtaline, dessine un enseignement scolaire de l’histoire et de la géographie déconnecté des enjeux qui animent ces deux communautés scientifiques depuis des années », écrit le Snes non sans raison compte tenu de l’importance accordée aux « grands hommes » et à l’événementiel. Il est incroyable de voir le Front populaire escamoté ou les femmes dans la Résistance. Ou encore de voir la libéralisation remplacer l’Etat providence…
Les programmes de terminale publiés au BO
Malgré les votes négatifs du CSE, les programmes de terminale générale et technologique sont publiés dans un BO spécial du 25 juillet. Ils ont été rédigés à la va vite au printemps 2019.
Bac : Du « fiasco 2019 » à la préparation du bac 2021
« Ce bac 2019 est un fiasco , les jeunes se sentent lésés, ont l’impression d’avoir joué à la loterie ». Les co présidents de la FCPE annoncent avoir reçu plus de 5000 appels du 5 au 17 juillet sur la hot line mise en place par l’association de parents d’élèves. Ils citent des cas de candidats déclarés reçus puis convoqués au dernier moment au 2d groupe. Ou encore de notes curieuses sans possibilité de consulter les copies jusqu’en septembre devant la fermeture du SIEC. Entre temps Parcoursup les radie et leur rentrée semble à l’eau. Le ministère prépare le bac 2021 avec la publication de deux importants arrêtés. Pour les redoublants comment va se passer le bac en 2021 ? Comment organiser le controle en cours de formation et l’examen en EPS ? Deux arrêtés publiés au JO du 18 juillet apportent les réponses.
Bac 2019 : Légère chute du taux de réussite
Le taux de réussite au bac 219 a légèrement chuté, annonce la Depp (division des études du ministère). On compte 88.1% d’admis contre 88.3 % en 2018. Près de 80% d’une génération obtient le bac. L’écart entre la voie professionnelle et les deux autres voies reste important.
Bac : Traumatisme pour l’Ecole
Après les révélations de ces derniers jours sur la façon dont les résultats du bac ont été obtenus, de nombreux enseignants, des présidents de jury, des chefs de centre manifestent leur dégout. Des notes ont été attribuées de façon non réglementaire. La volonté des jurys n’a pas été respectée dans plusieurs cas. Alors que toutes les copies sont en train d’être rendues, les jurys se trouvent à partir du lundi 8 juillet à valider ou pas des notes fictives et à prendre des décisions d’admission ou pas. JM Blanquer s’en lave les mains : « Je ne suis pas derrière chaque jury » a-t-il déclaré sur TF1 le 5 juillet laissant les jurys seuls face à l’illégalité éventuelle de leurs actes. La fracture morale avec la profession et ses valeurs semble acquise.
Réforme du lycée : libertés nouvelles ou reconstitution de filières disparues ?
La réforme du lycée a-t-elle vraiment donné de nouvelles libertés aux élèves ? Accusé de refuser tout dialogue et d’imposer des choix aux élèves avec la réforme du lycée, JM BLanquer se défend dans un communiqué qui donne les premiers chiffres sur les choix des élèves de 2de pour leurs spécialités de 1ère.
Lycée : Un dispositif de recyclage des manuels
L’association des éditeurs d’éducation, qui regroupe les grands éditeurs scolaires, relance l’opération de ramassage et recyclage des manuels, cette fois ci au lycée. Avec la réforme les manuels de 2de et de 1ère seront renouvelés à la rentrée, soit près de 2,6 millions de manuels. Avec Veolia, l’association lance « Ecogeste lycées 2019 ». Elle invite les enseignants à recycler les manuels amis aussi à faire de cette opération un projet pédagogique. Pour bénéficier du recyclage il suffit d’inscrire l’établissement sur le site de l’opération. Attention : validation mi juillet.
Privé
Privé : Le testament de Pascal Balmand
Secrétaire général de l’enseignement catholique, Pascal Balmand va quitter cette fonction cet été au terme d’un mandat de 6 ans. Il se livre à un long entretien dans la revue Enseignement catholique Actualité (ECA) et publie une brochure sur le « réenchantement de l’école » qui fait figure de testament.
L’enseignement catholique et la loi Blanquer
» Comme recommandé par le Cnec en mars dernier, les cellules diocésaines des forfaits se réuniront à la rentrée pour atteindre l’objectif de parité fixé par la loi, progressivement et dans le respect des conventions en cours ». En correspondance, la lettre d’information du secrétariat national de l’enseignement catholique (n°85) , rappelle que la loi Blanquer s’applique dès la rentrée. Le SGEC promet donc une certaine modération locale dans le financement des maternelles privées. Le SGEC souligner deux autres points de la loi : la formation obligatoire des enseignants et l’annualisation des services, présentée ici comme » en accord avec les enseignants ».
Fonction publique
La loi sur la fonction publique adoptée
Après une commission mixte paritaire positive, le Sénat et l’Assemblée ont adopté définitivement la loi sur la transformation de la fonction publique le 23 juillet. Le texte met à plat le statut de fonctionnaire et prépare la généralisation de la contractualisation et des suppressions massives de postes. Parmi les mesures adoptées en 1ère lecture, signalons la fin du contrôle par les commissions paritaires de l’avancement et de la mobilité des agents, la généralisation de la contractualisation pour quasiment tous les emplois, l’évaluation du mérite par le supérieur hiérarchique direct avec effet salarial, la possibilité de rompre le contrat de fonctionnaire simplement, le détachement d’office dans une entreprise privée, etc. Avec cette loi, le gouvernement « modernise » la Fonction publique en faisant sauter les verrous du contrôle syndical. Pour les écoles, la loi impacte aussi le droit de grève des personnels municipaux des cantines. L’avenir du fonctionnaire c’est le management privé ?
Numérique
Bruno Devauchelle : Quel bilan numérique pour cette année scolaire ?
Alors que la Cour des comptes publie son rapport sur le numérique éducatif et que nous terminons la première année de mise en place de l’enseignement Sciences Numériques et Technologies, alors que les collectivités sont de plus en plus nombreuses à accompagner les jeunes et les établissements scolaires dans le numérique, alors que l’EMI est partout et nulle part, alors que l’on apprend à coder à l’école primaire, alors que revient l’obligation (article 9) de certification numérique des enseignants (au moins en formation initiale), quels changements réels pouvons-nous percevoir dans le monde académique ? A lire Nicolas Roland ou la Cour des Comptes, on est bien loin des espoirs, des rêves, des illusions… A circuler dans les établissements scolaires, les réalités sont beaucoup plus contrastées. Mais ce qui prédomine c’est une sorte de sourde interrogation sur l’avenir : le monde scolaire français est bien immobile en regard d’autres pays européens ou non. D’ailleurs, ces derniers jours des enseignants français qui travaillent à l’étranger nous ont fait part de ces contrastes. Les enseignants sont confrontés à un « fait social total » et ils se sentent bien seuls !
La Cour des comptes publie son rapport sur le numérique éducatif
Le Café pédagogique vous en avait donné la primeur fin juin. La Cour des comptes publie son rapport sur le service public numérique pour l’éducation. » Le bilan de sa mise en oeuvre est décevant. Si les investissements publics en faveur du numérique ont beaucoup progressé, les conditions de déploiement de ce service public sont loin d’être réunies : la connexion des écoles et des établissements est encore insuffisante et, dans bien des cas, inexistante ; de fortes inégalités d’équipement des classes et des élèves demeurent entre les territoires ; l’offre de ressources numériques, abondante et souvent innovante, n’est pas organisée ; faute de formation initiale et continue suffisante, seule une minorité d’enseignants est à l’aise avec une pédagogie s’appuyant sur le numérique. » La Cour maintient les recommandations de la version publiée par le Café. La principale c’est de cesser de soutenir l’achat de matériels pour l’élève (tablettes) pour investir sur les réseaux. La Cour souhaite la mise en place d’un « socle numérique de base » égal dans tous les types d’établissement, comme si la décentralisation n’existait pas. La troisième c’est le rétablissement de la certification numérique dans la formation des profs. Le ministre vient de la rétablir dans un décret pris cette semaine.
Une approche didactique de l’informatique scolaire : est-ce possible ?
Voilà un ouvrage important et nécessaire. Cédric Fluckiger dans son ouvrage » Une approche didactique de l’informatique scolaire », (Presses Universitaires de Rennes, 2019, 226 p.) développe une réflexion d’autant plus opportune qu’elle arrive à un moment clé de la redéfinition de la place de l’informatique dans le monde scolaire : fin du B2i après presque 20 années, réintroduction d’un enseignement disciplinaire autour de l’informatique (ISN, ICN, devenus SNT et NSI etc…) 20 années après la fin de l’ancienne option informatique, réintroduction du codage dans l’enseignement primaire et collège et réaffirmation de l’algorithmique dans les programmes, émergence du PIX….
Bruno Devauchelle : De l’illettrisme à l’illectronisme, quels chemins pour l’école ?
En publiant un livre blanc sur l’illectronisme, le Syndicat de la Presse sociale, outre le bilan inquiétant qu’il fait des conséquences de la numérisation croissante de la société interroge aussi le monde scolaire. Peut-on imaginer que celui-ci soit capable de répondre à ce problème alors qu’il a bien du mal à répondre à celui de l’illettrisme ? A contrario, quand on parle d’illectronisme on évoque le plus souvent les plus âgés et on semble considérer que les jeunes dits « nés avec » seraient moins en danger. On considère dès lors que l’école n’est pas en première ligne sur ce point. Pour aborder cette question, il faut en redessiner les contours, les préciser, en mesurer les enjeux et ouvrir des pistes pour agir.
La tablette, un appareil pour apprendre ou à apprendre ?
Qu’apprend-on avec une tablette ? Et comment apprend-on ? C. Liu, J Audran et D Oget, du Lisec Strasbourg, posent cette question dans le dernier numéro de la revue « Recherches en didactiques » (n°27). En observant l’utilisation de tablettes tactiles par des enfants de maternelle (3 à 6 ans), ils mettent en évidence les difficultés des élèves à utiliser efficacement cet outil numérique. Une partie d’entre elles sont liées à la tablette.