» Au regard des études antérieures, il apparaît que la variable « sexe » est à prendre en considération dans le phénomène d’épuisement, d’engagement et, plus globalement, de la qualité de vie professionnelle », note une étude de la Depp (division des études du ministère) publiée dans la revue Education et formations n°99. Emma Guillet-Descas et Vanessa Lentillon-Kaestner montre que le taux de burn out des enseignantes est plus élevé que celui de leurs collègues masculins. Mais aussi qu’il est plus fort en France qu’en Suisse. Ce qui indique que les conditions de travail, plus difficiles en France qu’en Suisse, y contribuent.
L’étude, qui porte sur 474 enseignants et notamment des professeurs d’EPS, un corps qui compte davantage d’hommes que les autres disciplines. Elle montre d’ailleurs que les professeurs (hommes) d’EPS ont un taux de burn out inférieur à celui des autres enseignants.
« Il apparaît que les femmes présentent des symptômes de burn-out plus prononcés que leurs homologues masculins. Plus précisément, elles perçoivent une fatigue physique plus importante et semblent avoir davantage de difficulté pour se concentrer et mobiliser leurs capacités, en lien avec cette fatigue », note l’étude. » Le profil moins autodéterminé des femmes pourrait expliquer le vécu plus important des symptômes du burn-out ».
L’étude lie aussi ces résultats aux conditions de travail des enseignants. » Les différences trouvées entre la France et la Suisse révèlent que les enseignants suisses – qu’ils soient femmes ou hommes – présentent des risques d’épuisement émotionnel, et de lassitude cognitive moins marqués que leurs collègues français et plus particulièrement les femmes. De plus, la capacité d’exprimer sa sympathie et son empathie envers les autres apparaît plus importante chez les enseignants suisses, également en comparaison des enseignantes françaises. On pourrait postuler que les conditions d’enseignement, notamment le nombre d’heures, d’élèves par classe, mais également les conditions de vie plus favorables en Suisse impacteraient de manière plus prononcée les femmes enseignantes ».