« On ne craint pas les sanctions ». Le site Bloquons Blanquer a réuni le 4 juillet plusieurs enseignants en grève. Certains sont entrés en grève suite aux propos du ministre du 3 juillet. Tous refusent les injustices crées par les mesures prises par le ministre pour remédier à la retenue des notes. Leur détermination annonce une rentrée difficile pour le ministre.
Un arsenal de menaces
Alain, Clara, Sirine, Thibault, Jimmie. Réunis par l’équipe du site Bloquons Blanquer, ils représentent l’assemblée générale francilienne des enseignants grévistes. Alors que les jurys du bac doivent délibérer ce 4 juillet , ils témoignent du trouble créé par la décision prise par JM Blanquer de suppléer les notes manquantes par des notes de controle continu ou même en inventant des notes quand il n’y a pas de livret scolaire.
Tous ont été appelés le 3 juillet pour rendre les notes et participer au jury. « On a eu un arsenal de menaces un peu ubuesque », dit Clara, professeure de philosophie, comme Sirine, une autre enseignante gréviste. « Proviseurs, inspecteurs et même inspecteur général ont appelé pour nos intimider. Cette méthode abjecte ne nous intimide pas ».
Pour l’équité dans le bac
Alain, professeur de maths, est entré en grève le 2 juillet seulement. Il n’a pas entré les notes dans le logiciel et refuse d’assister au jury. Pour lui si le ministre ne fait pas un geste vers les correcteurs les copies ne seront pas rendues. »On ne fait pas cela de gaité de coeur. Mais on a bonne conscience car on met dans la balance l’avenir de l’éducation nationale », dit-il.
Pour Clara, les directives BLanquer ne permettent pas un minimum d’équité dans l’obtention du bac, certains candidats étant noté sur les épreuves d’autres au controle continu. « IL faut s’attendre à de nombreux recours de parents », estime t-elle. « Pour ne pas perdre la face, le ministre met les élèves dans une situation inédite », dit-elle.
Les sanctions, même pas peur
Alain ne craint pas les sanctions. « Le droit de grève existe. Tant que je suis en grève je résiste aux injonctions. Il est envisageable que des sanctions non justifiées soient prises. Il y aura solidarité des collègues et des syndicats », dit-il.
« Jamais les copies ne seront rendues si le ministre ne change pas de position », affirme Louis Boyard, ancien président de l’UNL. L’esprit de mai 1968 flotte sur les jurys…
F Jarraud