« On voit mal comment les résultats pourraient être donnés demain ». Pour Frédérique Rolet, secrétaire générale du Snes Fsu, les décisions prise s par JM Blanquer sèment le trouble le 4 juillet dans les jurys. Elle invite JM Blanquer à négocier avec les enseignants grévistes.
Des jurys en ébullition
« On espérait que le ministre prendrait conscience du fait que ce mouvement des enseignants est largement partagé. Or il repique avec une attitude de déni ». Le 4 juillet, le Snes Fsu partage des information s sur ce qui se passe dans les jurys du bac au lendemain des décisions de JM Blanquer.
Les témoignages remontés jusqu’au Snes montrent des jurys en ébullition et près de 80 000 copies toujours pas rendues le 4 au matin. Et surtout la multiplication des actes illégaux. Bien loin de calmer les jurys, la décision ministérielle de remplacer les notes absentes du fait des grévistes par des notes issues du controle continu et, pour les candidats sans livret scolaire, en inventant les notes, tout cela a choqué les enseignants attachés au principe d’égalité entre les candidats.
Des exemples
« On a le plus grand capharnaüm dans les jurys aujourd’hui », souligne F Rolet. « Des proviseurs entrent eux -mêmes les notes, des présidents de jurys nommés sans arrêté suite à une démission, des membres de jury sans qualification. Pourtant le ministre dénie l’existence d’un mouvement et affirme que tous les élèves auront les résultats du bac ».
D’autres exemples sont arrivés jusqu’au Snes. Dans l’académie de Versailles, des jurys où l’anonymat des copies est levé. Dans le sud un jury expulsé par le chef de centre caril refuse d’enregistrer les notes issues du controle continu. En Ile de FRance et dans le Nord, des jurys où les notes ont été saisies dans la nuit par le chef de centre. Des jurys qui ne délibèrent pas car ils ne savent pas si les notes sont celles de l’examen ou du controle continu. A Toulouse une secrétaire qui met 10 à tous les candidats en SES car les notes réelles ne sont pas entrées. Etc.
Alerte sur la validité du diplôme
« Les délibérations ne se passent pas de façon normale », souligne le Snes. F Rolet doute que les jurys puissent donner les résultats le 5 au matin. Elle invite le ministre « au lieu de brandir les menaces à recevoir les organisations syndicales en prenant en compte la situation ».
Dans un communiqué, le Snes « alerte élèves, parents et enseignants, sur le risque de non validité des diplômes qui seraient délivrés » dans les conditions imposées par JM Blanquer. « un nombre massif d’incidents est signalé sur l’ensemble du territoire national : levée de l’anonymat des candidats, expulsion du jury par un proviseur, menace d’appel des forces de l’ordre, note délivrées et/ou saisies par des personnes non habilitées, consignes du ministre techniquement irréalisables… Les consignes du ministre annoncées hier, au mépris du droit et du principe d’égalité de traitement de tous les candidats, sont seules responsables de cette désorganisation qui met en péril juridique le Baccalauréat 2019 ».
Un communiqué de l’intersyndicale (Cgt, Fo, Snalc, Snes, Sud) dénonce l’escalade de menaces de la part de JM BLanquer et demande au ministre « d’engager un véritable dialogue indispensable au bon fonctionnement du service public d’Éducation pour permettre la communication des résultats du baccalauréat ». Dans la soirée, JM BLanquer répond au communiqué en promettant des sanctions aux enseignants grévistes.
F Jarraud