« Une ligne rouge a été franchie ». La formule du Snpden, le principal syndicat de chefs d’établissement, résume la situation d’exaspération d’une partie des enseignants, déterminés à faire plier le ministre. Un mouvement de rétention des notes, lancé par des assemblées générales en philosophie est en train de gagner d’autres disciplines. Pour la philosophie il est suivi dans 4 académies. Dans l’enseignement professionnel, où le bac est corrigé dans des centres, la grève des corrections prendra la forme de piquets de grève. Tous ces mouvements visent à empêcher la tenue des jurys le 4 juillet et donc le retard de la publication des résultats à moins que le ministre accepte le dialogue avec ces enseignants.
« Si le bac passe à 45% en contrôle continu, sa valeur variera avec la réputation du lycée où il est passé ; ce qui aura un impact sur les poursuites d’études », écrivent des professeurs de philosophie de l’académie de Dijon. « La réforme réduit le nombre d’heures et de postes : disciplines inégalement implantées et parfois mutualisées ; « classes » éclatées ; groupes prévus de base à 35, allègements et dédoublements soumis aux choix locaux et non garantis… La Réforme entraîne des suppressions de postes en développant les cours par visio-conférence et par le CNED ». Ces enseignants ont voté le 19 juin la rétention des notes. Le mouvement de rétention des notes en philosophie a déjà gagné les académies de Créteil, Toulouse, Strasbourg et Dijon. Des professeurs d’histoire géo de Créteil ont repris la formule. A Versailles des professeurs de philosophie refusent de retirer leurs copies.
Un autre mouvement se dessine à la suite de ce qui se passe en enseignement agricole. En Ile de France un appel des professeurs de lycée professionnels à faire la grève des corrections pourrait bien être repris par des syndicats de PLP. L’examen est corrigé en centre et cela voudrait dire le blocage des centres comme dans l’enseignement agricole.
Le Snpden juge ce mouvement » jusqu’au-boutiste mais sans effets » mais appelle au » dialogue social permanent, constructif et productif » et demande que « l’engagement sans réserve des personnels de direction, certes salué de tous côtés, soit aussi reconnu ».