Le bac et la grève
En Seine Saint-Denis, des enseignants bloquent la correction des examens
« Le ministère doit comprendre qu’il doit écouter les enseignants ». Le 11 juin, des professeurs de l’enseignement professionnel (PLP) bloquent le centre de correction du BEP en Seine Saint Denis au Blanc Mesnil. Germain Filoche , PLP au lycée Costes de Bobigny et animateur du collectif Touche pas à mon lycée pro, explique les raisons de ce mouvement de blocage des corrections d’examen qui va reprendre pour le bac professionnel.
L’éducation nationale dans l’attente de la grève des examens
« On n’est pas dans une situation exceptionnelle. On sait faire ». Présentant le bac 2019 le 13 juin, Jean-Marc Huart, directeur général de l’enseignement scolaire, s’est voulu rassurant. Tout serait sous controle depuis le « cockpit » de la rue de Grenelle. Et d’ailleurs il ne se passerait rien le 17 juin. Pourtant des académies ont prévu des surveillants en surnombre pour faire face à la grève des examens.
Privé : Le Snec Cftc appelle à la grève des examens
Mauvaise nouvelle pour le ministère. Après le Sundep, le Snec Cftc, un syndicat historique qui compte dans l’enseignement privé, appelle à la grève des examens les 17 et 27 juin. « De nouvelles menaces s’annoncent avec la réforme de la Fonction publique », estime le Snec Cftc. Le syndicat dénonce « la suppression des principales prérogatives des commissions consultatives mixtes (CCM) : la fin du contrôle par les commissions paritaires de l’avancement et de la mobilité des agents…, la possibilité d’augmenter et d’annualiser le temps de travail des enseignants, la baisse du nombre de postes aux concours de recrutement, l’augmentation des prérogatives du chef d’établissement, aussi bien pour le recrutement que pour la gestion des carrières et la discipline ». Selon le syndicat 84% des adhérents du syndicat sont favorables à la grève des examens.
Grève du bac : Le SGL estime que « les professeurs se trompent de cible »
Alors que d’autres organisations lycéennes (UNL par exemple) ont décidé de soutenir la grève des examens, le SGL prend une position contraire. « Il est de notre devoir de dire que la prise de position des syndicats de professeurs est inquiétante… Vous vous trompez de cible. Empêcher le bon déroulement d’un examen c’est simplement mauvais pour nous et non pas pour le gouvernement », écrit le SGL. L’organisation lycéenne appelle à retirer le préavis de grève et à reprendre la lutte à la rentrée.
Le Snep Fsu et le MNL en soutien à la grève des examens
Le Snep Fsu, syndicat ultra majoritaire des enseignants d’EPS , appelle à « se rassembler pour organiser les actions du 17 juin ». Le MNL, une organisation lycéenne, à la suite de l’UNL annonce son soutien à la grève du 17 juin.
Une application pour réviser les maths pour le bac
Réviser les maths partout et tout le temps grâce à son smartphone, c’est ce que propose Stéphane Guyon avec cette application. On accède à de véritables cours, des sujets avec correction en vidéo et un mode chat pour réviser.
Nouveau bac : Le Snes dénonce la complexité des épreuves
« Improvisation ? Réaction bureaucratique classique, consistant à répondre aux problèmes posés par des règles absurdes en inventant de nouvelles règles encore plus absurdes ? Provocation ? Incompétence et méconnaissance complète du terrain ? » Le Snes Fsu hésite entre ces solutions (et d’autres encore pire !) pour expliquer le futur calendrier du bac. « En guise de simplification, le ministère cherche à faire tenir ensemble des enjeux parfaitement contradictoires, et invente une nouvelle règle à chaque fois que la précédente pose problème… Quant au « bachotage », l’organisation proposée consiste à consacrer l’intégralité du 3ème trimestre de terminale à passer des épreuves de bac : de fin mars à fin juin, les élèves enchaîneront deux épreuves de spécialité, 4 épreuves d’E3C (épreuves de controle continu sur le programme de l’année complète), et enfin une épreuve de philosophie et un grand oral (dont on ne sait toujours pas où et quand ils le prépareront). Un tiers de l’année à passer les examens, voilà un beau progrès… On pourra remarquer aussi que, telles que décrites par la Dgesco, les E3C ressemblent de plus en plus à la généralisation des épreuves en cours d’année (ECA) déjà en vigueur pour les langues vivantes ou bien à des sortes de contrôles continu en cours de formation (CCF). Quant à la dématérialisation des copies censée permettre le « brassage » entre plusieurs établissements, on aimerait bien comprendre comment cela serait possible quand chaque établissement organisera les épreuves à la date qu’il souhaite… »
Loi Blanquer
Loi Blanquer : Le compromis final tient compte de la mobilisation enseignante
« La commission mixte paritaire est conclusive donc on a trouvé un bon accord ». La formule du député Alexandre Freschi (LREM) résume la facilité avec laquelle les deux chambres qui avaient rendu des projets de loi aussi différents ont finalement trouvé un accord. Négocié en amont par le rapporteur du Sénat, Max Brisson, et la majorité, l’accord des deux chambres a été trouvé en moins de 4 heures. Au final, le texte initial est largement modifié et tient compte de la contestation enseignante. L’EPSF n’est pas réapparu. L’autorité du directeur d’école, l’annualisation des services enseignants , la formation obligatoire sur temps libre sont supprimés. La loi institue une formation continue obligatoire pour les enseignants du second degré sur temps scolaire, une situation que l’Education nationale n’a jamais réussi à fare vivre jusque là.
La loi Blanquer vers un compromis
Les acteurs de l’éducation retiendront leur souffle le 13 juin au moment où la commission mixte paritaire examinera la loi Blanquer. Sortie en deux versions nettement différentes de l’Assemblée et du Sénat, la loi devrait pourtant devenir définitive le 13 juin. D’après les indiscrétions recueillies par le Café pédagogique, la commission devrait trouver un compromis sur le texte de la loi. A cet article de tenter d’en définir les termes.
Réformer l’Ecole ?
Réformer l’éducation a-t-il encore un sens ?
La question peut surprendre au pays de la réformite aigüe, alors que s’enchainent à un rythme endiablé les réformes du collège, de l’école primaire, du lycée, du bac et maintenant de la maternelle, mobilisant contre elles enseignants et parents. Elle est pourtant revenue avec insistance le 12 juin lors de la conférence internationale organisée par la Revue internationale d’éducation de Sèvres sur les conditions de réussite des réformes. Le thème de la réforme en éducation a été interrogé par des politiques, à commencer par JM Blanquer, et par des experts, dont JM de Ketele, A Novoa, et X Pons. De cette mise en perspective internationale, le cas français de la réforme propulsée par en haut ressort isolé et désuet.
Colloque CIEP : Du Mali au Mexique, pour réformer il faut convaincre
Le colloque international sur » Les conditions de réussite des réformes en éducation « , organisé du 12 au 14 juin 2019 par le CIEP (centre international d’études pédagogiques) à Sèvres, s’est poursuivi hier avec des ateliers où spécialistes et chercheurs ont confronté leur expérience. Quel rôle jouent les financements dans la réussite ou non des réformes ? Qu’entend-on par la » qualité » de l’école ? Comment juger d’une gouvernance efficace ?… Dans l’atelier » Mettre en oeuvre les réformes. Acceptabilité et mobilisations « , quatre intervenants – du Canada, de France, du Mali et du Mexique – ont montré qu’au delà de contextes différents, on pouvait dégager des points communs, parmi lesquels : Il ne suffit pas de faire passer formellement une réforme pour qu’elle soit appliquée, Trop de réformes produit le résultat inverse, c’est-à-dire blocages et replis, ou encore Pour juger de la réussite d’une réforme, mieux vaut attendre vingt ans…
Réformes
Marc Bablet : L’éducation prioritaire déménagée
« Depuis l’arrivée du ministre Blanquer, l’éducation prioritaire n’est plus pilotée », explique Marc Bablet sur son blog. Il en donne des preuves. « Il est très clair aujourd’hui, pour les cadres des académies, qu’il n’y a plus de pilote pour l’éducation prioritaire et qu’au pilotage s’est substitué une stratégie d’instructions descendantes qui rabâche les textes produits sur la lecture et les mathématiques… Le « bureau de l’éducation prioritaire et des dispositifs d’accompagnement » qui était rattaché à une sous direction chargée des questions éducatives (notamment par exemple de la politique des rythmes et de la mixité sociale) va être désormais supprimé. Un nouveau bureau est créé dans une sous direction chargée « de la performance et des politiques éducatives territoriales ». Ce bureau devrait s’appeler « bureau de l’éducation prioritaire et des territoires »… Le bureau chargé de l’éducation prioritaire quitte de fait ce qui concernait plus largement la question de la lutte contre les inégalités (qui faisait de l’éducation prioritaire une politique publique sociale) au profit d’une problématique territoriale où l’éducation prioritaire est un territoire parmi d’autres qui présentent des caractéristiques très diverses (rural, centres villes en cours de désertification, villes moyennes, notamment).
La réforme administrative va concerner l’éducation nationale
La circulaire sur la mise en oeuvre de la réforme de l’organisation territoriale de l’Etat est publiée au J.O. du 13 juin. Elle vise à » désenchevêtrer les compétences de l’Etat, avec les collectivités territoriales, les opérateurs et les acteurs hors de la sphère publique » et à « réorganiser le réseau déconcentré de l’Etat » pour gagner en efficience. En ce qui concerne l’Education nationale, « inscrite dans le cadre d’une démarche éducative, la mise en œuvre du SNU sera assurée par le ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse, qui se voit transférer les missions aujourd’hui exercées au sein des DRJSCS et des DDCS en matière de sport, de jeunesse, éducation populaire et vie associative, avec pour objectif de les revoir et de les positionner notamment au service de la mise en œuvre du SNU », écrit le premier ministre. « S’agissant de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative, les équipes départementales seront dorénavant placées dans les directions des services départementaux de l’éducation nationale tout en restant sous l’autorité du préfet de département pour ces missions… L’agence du sport déploiera son action au niveau régional, via les CREPS, pour ce qui relève du sport de haut niveau, et au niveau départemental, via des équipes positionnées dans les DASEN, s’agissant du sport pour tous dans les territoires les moins favorisés. Le préfet sera le représentant territorial de l’agence du sport qui n’aura d’autres services déconcentrés que ceux-ci-dessus mentionnés… Un délégué académique à la jeunesse, à l’éducation populaire, à la vie associative et au sport sera placé auprès du recteur de région académique et animera le réseau des équipes régionales et départementales chargées de ces missions ».
Apprentissage : Régions de France et les CCI interpellent le gouvernement sur les moyens
Passé aux branches professionnelles, l’apprentissage reste un souci pour les régions. Celles ci ont entrepris le 11 juin une réunion de travail avec les chambres de commerce et d’industrie sur la réorganisation de la formation professionnelle avec le nouveau système qui confie le financement des CFA aux branches. » Pour assurer le maintien d’une offre de formation sur tous les territoires, notamment pour les CFA à faible volumétrie (en raison de leur situation géographique ou des niches de métiers auxquels ils préparent), Régions et CCI appellent à l’élaboration de contrats d’objectifs et de moyens entre les Régions, les branches professionnelles et leurs OPCO… Dans ce contexte, Régions de France et CCI France expriment leurs inquiétudes quant au niveau des moyens qui seront alloués à partir de 2020 aux Régions au moment où le Gouvernement rend ses arbitrages sur ce sujet. Régions de France et CCI France demandent que le futur fonds de soutien des Régions destiné à maintenir des formations par apprentissage sur l’ensemble du territoire et pour des métiers très spécifiques soit doté de moyens financiers suffisants et pérennes. L’absence d’un fonds de soutien suffisant, à hauteur du montant initialement annoncé par le Gouvernement de 250 millions d’euros, pourrait mettre à mal l’ensemble de la nouvelle organisation de l’apprentissage dans les territoires ».
Une circulaire prend l’école inclusive sous l’angle gestion
» La concertation « Ensemble pour une École inclusive », conduite auprès des parents, des associations, des AESH et des représentants des personnels enseignants et d’encadrement, a montré que les attentes restent fortes. Elle a confirmé que des progrès doivent être accomplis pour que l’École inclusive soit pleinement effective ». Ces progrès la circulaire les demande aux enseignants alors que l’administration met en place les PIAL pour mutualiser les AESH et en limiter le nombre.
Une circulaire pour réorganiser les administrations centrales
La décentralisation c’est le partage du pouvoir ou son seul déplacement géographique ? Pour déconcentrer les décisions et assurer une « transformation ministérielle » promise par le gouvernement, le premier ministre publie au JO une circulaire sur la transformation des administrations centrales. D’ici au 15 juin elles devront identifier deux délocalisations de « service , opérateur ou directions ». La rédaction de la circulaire pointe déjà une solution pour les ministres… La circulaire bloque la création de nouvelles commissions en bloquant leur nombre et invite les ministre à revoir l’organigramme de leur ministère. Enfin la circulaire appelle à limiter le nombre de circulaires… Selon JM Blanquer, qui s’en est expliqué devant la commission des finances de l’Assemblée, l’éducation nationale est sous administrée par rapport aux autres ministères.
Métier enseignant
Bilan social : Explosion des non titulaires et des démissions
La publication du Bilan social de l’éducation nationale répercute avec un peu de retard les évolutions liées à la politique gouvernementale. Néanmoins, le Bilan 2019 souligne des orientation cohérentes avec la loi de transformation de la Fonction publique : la montée des contractuels et les départs « volontaires » des enseignants. Cette année comme les années précédentes l’éducation nationale n’évite ni les inégalités salariales ni celle de genre.
E Philippe : Les enseignants réévalués
» S’agissant des fonctionnaires, par exemple, dont les retraites sont calculées actuellement sur les six derniers mois hors primes, le nouveau mode de calcul, sur l’ensemble de la carrière et sur l’ensemble de la rémunération, devra nous conduire à revaloriser les profils de carrière de certaines professions, je pense en particulier aux enseignants », a déclaré à l’Assemblée Edouard Philippe lors de la déclaration de politique générale du gouvernement le 12 juin. Liée à la réforme des retraites, cette réévaluation pourrait prendre la forme de primes en fin de carrière.
Abus de pouvoir : Quand une enseignante contractuelle ne se tait pas…
» Il est inacceptable qu’une inspection puisse être menée d’un jour à l’autre. Il est inacceptable qu’un-e enseignant-e contractuel-le se fasse évaluer sur les mêmes bases qu’une personne titulaire, sans n’avoir jamais reçu de formation. Il est inacceptable qu’on lui demande d’appliquer un modèle standard de pédagogie dans chaque nouvelle classe, dans chaque nouvel établissement, alors que la précarité et la multiplicité des contrats à l’année ne lui permettent pas de développer sereinement des outils pédagogiques différents, surtout dans les classes les plus difficiles. Le personnel enseignant contractuel ne doit pas subir d’intimidation de la part de la hiérarchie de l’éducation nationale ». Nail El Am, professeure contractuelle en lycée professionnel s’est fait sèchement remerciée sans obtenir de réelle justification par l’éducation nationale. Elle raconte ce parcours dans une institution qu’elle dénonce comme maltraitante. « Le pouvoir règne, et l’inspection détient la possibilité de rompre l’estime, la carrière, les désirs de quelqu’un. En une fraction de temps, sans préavis. Les élèves ont peur des professeurs, les professeurs ont peur des inspecteurs, les inspecteurs ont peur des recteurs, les recteurs ont peur des ministres. Chacun est sous-tutelle de l’autre, et s’en trouve fragilisé ».
Suicide d’un enseignant suite à un arrêté de suspension
« C’était un homme bon ». C’est ainsi que la gazette locale du pays du Verdon a salué le décès de JP Vernet, professeur des écoles à l’école maternelle de Barrême, dans les Alpes de Haute Provence. L’enseignant venait de recevoir un arrêté de suspension « vu (sa) mise en examen » alors qu’aucune plainte n’a été déposée contre lui. L’académie rappelle que l’enseignant a été reçu et « était parfaitement informé des faits pour lesquels il était suspendu à titre conservatoire, mesure qui ne préjuge de rien » mais reconnait une erreur. Le syndicat Snudi FO du département demande un enquête administrative et la saisie du CHSCT. Cette affaire rappelle un autre suicide survenu récemment en région parisienne. L’administration va devoir comprendre ce qui ne va pas.
Mouvement du premier degré : Le ministère « dynamite la rentrée » selon le Snuipp 93
» Anticipant la réforme de la fonction publique, le ministre de l’Education nationale a décidé unilatéralement de dynamiter le mouvement des enseignant-es du 1er degré pour la préparation de la prochaine rentrée. Le » mouvement intra « , propre à chaque département, a été remplacé du jour au lendemain par une gestion ministérielle, comme si la vie de chaque école maternelle et élémentaire de France pouvait être conduite depuis le ministère de manière appropriée. Un algorithme est en train de tout faire imploser… », écrit le Snuipp 93. » En Seine-Saint-Denis, 3735 enseignant-es du 1er degré (sur plus de 11500) ont participé au » mouvement intra « , pour un total de 75 614 vœux à traiter. Et les élu-es à la CAPD du SNUipp-FSU 93 découvrent des aberrations ». Le syndicat cite « des collègues nommé-es sur des postes non demandés, souvent très loin de chez elles ou eux ». Pour le syndicat , le ministère applique avant la lettre la loi de transformation de la fonction publique qui retire aux commissions paritaires tout droit de regard sur les affectations. Le Snuipp 93 appelle à la grève le 13 juin.
Le brevet 2019 en Amérique du Nord
» Dans votre quartier, les habitants s’interrogent sur la soudaine fortune d’un voisin. Les rumeurs les plus extravagantes circulent. Imaginez les conversations qui s’ensuivent, jusqu’à ce que la vérité éclate ». C’est un des sujets de rédaction du brevet 2019 en Amérique du Nord. En histoire, les candidats travaillent sur un article du Monde sur les attentats de 2001. En EMC le sujet porte sur la solidarité fiscale.
Numérique
Bruno Devauchelle : EIM, la concurrence ?
On les nomme « équipements individuels mobiles » pour désigner les smartphones, tablettes et ordinateurs portables. S’ils sont centraux, ils ne sont pas seuls, les objets connectés pouvant compléter pour certains d’entre eux, la liste de ces objets mobiles, individuels et connectés que nous emportons (ou emporteront) avec nous. Le smartphone étant de plus en plus le « couteau suisse du numérique individuel » on le met en avant. Et cela d’autant plus qu’il est de plus en plus souvent dans la poche de chacun de nous et de nos élèves, tandis que les objets connectés n’en sont qu’au début et surtout qu’ils utilisent aussi le relais des smartphones pour fonctionner : montres, capteurs de tension ou autres, etc. On comprend dès lors que la question du choix d’un EIM relève d’une question de concurrence. Cette concurrence s’effectue sur différents critères explicités parfois, implicites, souvent. Ainsi on va les trouver plus conviviaux, offrant plus d’applications, mais on va aussi les trouver plus sympas ou encore ayant une meilleure image sociale… En éducation la question du choix des EIM est polémique.
Bruno Devauchelle : Un cadre de référence pour le numérique ?
On peut s’interroger sur l’absence d’orientations claires dans le domaine du numérique en éducation depuis quelques années. Même si la place donnée au code, dès l’école primaire ainsi que la mise en place d’un enseignement en classe de seconde et la création d’une filière de formation informatique en première et terminale semblent indiquer que certains choix ont été faits. Même si un plan numérique d’équipement massif avait été mis en place à partir de 2015, puis abandonné. L’impulsion déclarée en 2013 par le ministre de l’époque se voulait une stratégie semblait marquer enfin une volonté d’aller de l’avant et de donner un cap. Malheureusement, et comme on le constate depuis longtemps on ressent un manque. D’ailleurs de nombreux acteurs à tous les niveaux du système en témoignent. Quelle vision partagée du numérique pour l’éducation sous-tend l’ensemble des actions, programmes et autres déclarations ? Les deux rapports publiés en 2018, rapport Morin-Desailly en juin 2018, rapport Studer en septembre 2018, semblent indiquer la nécessité d’avancer vers une action globale et donc vers la définition d’une stratégie. Les analyses proposées dans ces deux documents sont intéressantes et un peu différentes. Cependant aucun des deux rapports ne peut constituer, l’un ou l’autre, l’un et l’autre, une armature pour un projet politique de fond. Car au-delà de l’éducation, c’est de la société en devenir dont il est question. C’est ce qui distingue largement notre pays de ce que le Québec tente de mettre en place.