« On n’a absolument rien obtenu sauf de belles paroles et des « faites nous confiance ». Pour Célestine Peanuts (pseudonyme) comme pour Lydia Pichot, deux membres de la délégation des stylos rouges qui a été reçue au ministère le 6 mai, cette seconde rencontre avec l’équipe ministérielle est décevante. Les stylos rouges appellent à la grève le 9 mai et à manifester le 11. Ils se préparent aussi à faire la grève des examens.
« On n’a rien obtenu »
« C’est une promesse et on n’est pas dupe ». Pour Lydia Pichot, interrogée par le Café pédagogique, les discussions le 6 mai avec le directeur de cabinet, le DRH du ministère et la conseillère sociale du ministre n’ont rien apporté de concret, notamment sur la revalorisation.
Les stylos rouges ont juste fait bondir les représentants du ministre en demandant une hausse salariale de 1000 € par mois. Une somme jugée « impossible » par le ministère. L’équipe de JM Blanquer évoque 100€ brut, soit les 1000 euros annuels dont le ministre parle depuis des mois. Mais sans fixer de calendrier et sans prendre d’engagement écrit. Contrairement à ce qu’un média a affirmé « l’engagement » verbal du ministère n’est pas pris au sérieux par les stylos rouges. » On n’a absolument rien obtenu sauf de belles paroles », nous a dit Célestine Peanuts.
Des Rased qui « coutent trop cher »
Les stylos rouges n’ont rien obtenu non plus sur leurs autres revendications. Professeure des écoles, Célestine Peanuts est intervenue en faveur des Rased , un dispositif dont les effectifs s’effondrent mais qui « coute trop cher » , selon le cabinet du ministre.
Aucun accord non plus n’a pu se faire sur les mutations, le ministère estimant que les enseignants « ne sont pas enfermés dans leur département » comme le disent les stylos rouges. Sur la question du nombre d’élèves par classe, le ministère estime faire de gros efforts quand les stylos rouges rappellent que les postes créés dans le premier degré sont prélevés dans le second.
Gagner plus sans travailler plus
Professeure du second degré, Lydia Pichot a protesté contre les deux heures supplémentaires imposés aux enseignants et rémunérés moins cher que les heures normales, à la différence de ce qui se pratique partout ailleurs. « On en veut pas gagner plus en travaillant plus mais avec le même travail ». Elle a souligné la fracture territoriale crée par la réforme du lycée et les pertes d’heures en lycée professionnel.
Une dernière revendication des stylos rouges n’a pas plus abouti. Les stylos rouges estiment que les réformes créent du travail supplémentaire et des couts supplémentaires. Ils demandent une indemnité de 100€ pour ce travail, comme cela se pratique dans certains ministères. Ils demandent aussi une enveloppe pour acheter le matériel en lien avec la réforme, par exemple les ouvrages nécessaires. Mais là aussi aucun engagement n’est acté.
Un succès ministériel ?
« C’est un succès d’être reçus au ministère mais on n’a pas obtenu d’accord », estime L Pichot. »On ne va pas arrêter. On va faire un appel à la grève pour les examens », affirme C Peanuts. Les stylos rouges manifestent le 9 mai mais aussi le samedi 11 , parfois avec les gilets jaunes. Et ils préparent des grèves pour les examens.
Le vrai succès de la journée semble être pour l’équipe ministérielle. Au moment où les enseignants du premier degré devaient se déclarer grévistes, le bruit courait qu’un accord était passé pour une revalorisation salariale.
François Jarraud