Le discours de Greta Thunberg à la COP 24 a favorisé prise de conscience et forte mobilisation, en particulier chez les jeunes, pour combattre le réchauffement climatique. A Tours, des 3èmes du collège Ronsard et des 2ndes du lycée Jacques de Vaucanson s’en sont inspirés dans le cadre d’un projet commun autour du développement durable : les 3èmes ont écrit à leur tour des discours « pour sauver la planète » et les 2ndes ont produit des chroniques radiophoniques sur les actions menées dans leur établissement. Dans ce projet qui favorise l’engagement citoyen, se travaillent aussi compétences informationnelles et collaboratives, expression écrite et orale. Explications de Claire Tastet, professeure de lettres…
« Nous avons mené un projet de liaison troisième-seconde en français s’inscrivant dans l’éducation au développement durable. En effet, c’est un axe fort du projet d’établissement du lycée Vaucanson de Tours et le collège Ronsard, jouxtant le lycée, s’engage lui aussi dans cette démarche.
Nous avons décidé de mener ce projet autour de l’écriture d’idées. Les collégiens impressionnés par le discours de la jeune Greta Thunberg ont choisi d’écrire à leur tour des discours « pour sauver la planète » en s’appuyant sur les 17 objectifs de développement durable de l’Organisation des Nations Unies. Les lycéens, quant à eux, ont joué aux journalistes. Ils ont enquêté sur les actions de développement durable au lycée (en cours ou passées) et ont choisi d’en rendre compte sous forme de chroniques radio. Ce projet pédagogique a concerné 7 binômes (soit 14 lycéens) dans le cadre de l’accompagnement personnalisé de français pour une durée totale de sept heures à raison d’une heure hebdomadaire. Les lycéens, encadrés par le professeur de français et le professeur documentaliste, ont dû enquêter, se déplacer dans le lycée, interviewer, sélectionner les informations en établissant un plan de travail.
Les textes ont tous été écrits sur pads collaboratifs et la première phase a souvent fait l’objet de multiples réécritures collaboratives après l’épreuve du « gueuloir ». C’est en effet l’écriture qui fait l’objet du plus grand nombre de séances : tables disposées en rond, les lectures collectives ont fait évoluer les chroniques, faisant prendre conscience aux élèves que l’oralité radiophonique vient de l’écriture et non du ton employé. Les chroniques ont été enregistrées sur les tablettes du lycée puis mise en ligne sur le site ThingLink. Un binôme a refusé que la chronique soit mise en ligne.
Il est à noter que le projet n’a jamais fait l’objet d’une notation mais qu’il a pu fédérer y compris des élèves en difficultés qui n’ont eu de cesse de faire évoluer leur texte avec un goût de plus en plus prononcé pour l’écriture, en particulier la recherche de la formule. L’aventure des textes produits ne s’arrête pas là puisque discours et chroniques feront l’objet d’une mise en voix par les élèves de l’option théâtre lors de la FLAC. Lycéens chroniqueurs et collégiens orateurs se retrouveront alors spectateurs de leurs propres écrits. »
Propos recueillis par Jean-Michel Le Baut