Que faire quand on voit ses horaires partir au profit d’autres disciplines ? Après bien d’autres démarches, notamment auprès de son inspection générale, l’Apses écrit aux recteurs. Dans un courrier du 15 février, l’association de professeurs de SES alerte » sur les effets actuellement constatés de la mise en œuvre dans les académies d’une réforme des lycées de plus en plus contestée ». » L’absence de financement dédié des enseignements optionnels – langues vivantes, enseignements technologiques en seconde notamment – ainsi que les faibles marges « d’autonomie » octroyées, en particulier pour les classes de première, conduisent dès la rentrée prochaine à des effectifs particulièrement chargés (35 élèves dans toutes les classes) et à la réduction considérable dans de nombreuses disciplines des possibilités de travailler en demi-groupes », écrit l’Apses. » Cette pénurie conduit également à renforcer les hiérarchies disciplinaires et les inégalités sociales que la réforme prétendait abolir. Nous en appelons donc à votre rôle de régulateurs et d’arbitres impartiaux pour que, quel que soit le sort réservé à une réforme dont les effets néfastes sont de plus en plus patents, les élèves puissent l’an prochain bénéficier de conditions décentes d’apprentissage dans toutes les disciplines, qui doivent être placées à égale dignité. »
L’Apses dénonce les choix réalisés dans les établissements. « Les « choix » opérés par les établissements s’avèrent particulièrement critiques pour les sciences économiques et sociales (SES). Dans la plupart des établissements, aussi bien en seconde qu’en première, les SES perdent les dédoublements qui leur étaient indispensables pour permettre aux élèves de s’approprier des savoir-faire complexes (étude de documents statistiques, construction d’argumentations reposant notamment sur des tableaux, des graphiques, nécessité d’utiliser les TICE pour la recherche documentaire, la manipulation de tableurs dans le traitement d’enquêtes sociologiques….). De plus, les professeur.e.s de SES sont la plupart du temps évincé.e.s de l’accompagnement personnalisé et de la spécialité « histoire-géographie, géopolitique, sciences politiques », pourtant initialement conçue pour être pluridisciplinaire, annonçant un véritable plan social pour notre discipline ».