Loi Blanquer
Loi Blanquer : L’Assemblée adopte l’article 1 et glisse à droite
Au terme de longs échanges entre le ministre, la rapporteure AC Lang et les députés, l’Assemblée nationale a adopté le 11 février vers 23h l’article 1 de la loi Blanquer. Le texte a été légèrement modifié par un nouvel amendement de la majorité qui ne change ni la portée ni la signification du texte. La discussion a été marquée par un net raidissement de la majorité qui a défendu cet article avec acharnement. La majorité a aussi adopté un amendement d’E Ciotti imposant le drapeau tricolore dans chaque salle de classe. Avec la loi Blanquer, la majorité a ainsi basculé à la droite de la droite et versé dans le populisme et l’autoritarisme.
Loi Blanquer : Un débat nauséeux
« On ne parle pas d’éducation, on parle chiffon ». La formule de la députée S Rubin (LFI) résume assez bien la deuxième journée de débats sur la loi Blanquer. Mais il faudrait ajouter : »chiffon puant ». Car les 8 heures de débat ont été accaparées par l’examen d’amendements particulièrement réactionnaires déposés par la droite et l’extrême droite. Une nouvelle fois le ministre n’a pas su résister à son attirance vers ce camp. Comme le 11 février pour les drapeaux, les députés LR et JM Blanquer ont fait amendement commun le 12 février. Au petit matin du 13 février, le débat en était encore à l’article 1 de la loi. Le 1bis n’est toujours pas atteint. Il reste encore 850 amendements et quasiment tous les articles à examiner.
Loi Blanquer : L’instruction obligatoire à 3 ans adoptée formellement
L’instruction devient bien obligatoire de 3 à 6 ans. Mais c’est à fronts renversés que les députés adoptent les articles 2 et 3 de la loi Blanquer. La gauche soutient l’obligation d’instruction à 3 ans pour voir les Républicains et la majorité s’entendre pour vider l’obligation de son sens quand il s’agit des enfants étrangers. La majorité fait adopter des textes sur une formation commune aux intervenants de la petite enfance et amorce une obligation de formation pour les 16 à 18 ans. La question centrale du financement des maternelles privées (article 4) doit être examinée le 14 février. L’Assemblée se traine…
Loi Blanquer : Le juste milieu penche pour le privé
« In médio stat virtus ». Voilà une formule que JM Blanquer reprend volontiers. Et il le fait le 14 février, dans cette 4ème journée de débat sur la loi Blanquer. Journée difficile puisque le ministre doit affronter des opposants remontés sur le financement des maternelles privées, puis sur l’accompagnement des enfants handicapés. En résumé de la journée : cadeaux du coté du privé, bourse serrée du coté des handicapés. Le « juste milieu » du ministre penche fortement…
Sylvie Plane : Le sort des petites écoles sera scellé sans qu’on s’en aperçoive
Une transformation de grande ampleur de l’administration de l’Éducation nationale est en train de se mettre en place, discrètement, par le biais d’un amendement glissé fort opportunément dans la loi sur « l’école de la confiance », l’amendement AC501, devenu l’article 6 bis de la loi. Il s’agit d’une mesure très technique, difficile à déchiffrer, ce qui la rend d’autant plus redoutable. Cet amendement, en rattachant administrativement des écoles primaires à des collèges, permettra de réduire les postes de professeurs des écoles et privera les écoles de leur directeur, alors que celui-ci est une interface indispensable entre les familles, les mairies et l’administration de l’éducation nationale.
Réforme territoriale : Quels pouvoirs pour les simples recteurs ?
JM Blanquer va-t-il ou non abandonner la réforme territoriale ? De déclaration en déclaration, le paysage de la réforme territoriale évolue et se complexifie. Il semble bien que le maintien de 30 recteurs s’accompagne de la dépossession de leurs moyens.
Loi Blanquer : Derniers ajustements avant débat
Que deviendront les directeurs d’école en cas de regroupement dans une école du socle ? Quels seront les pouvoirs des recteurs dans la nouvelle organisation territoriale ? Pourquoi supprimer le Cnesco ? Quelles obligations scolaires pour les 3 à 6 ans ? Sur tous ces points le cabinet de JM Blanquer a apporté d’ultimes décisions le 11 février quelques heures avant l’ouverture du débat sur la loi Blanquer à l’Assemblée.
Blanquer face aux demandes de survie du Cnesco
A l’heure où la représentation nationale est appelée à voter la suppression du Cnesco inscrite dans la loi Blanquer, des députés inscrits sur des champs fort différents de l’échiquier politique, depuis LR jusqu’au PC en passant par le PS…, montent au créneau dès l’introduction des débats en séance publique le 11 février pour exiger de Jean-Michel Blanquer des garanties sur la poursuite de l’évaluation indépendante incarnée par le Cnesco.
La loi Blanquer devant l’Assemblée nationale
Adoptée par la commission de l’éducation de l’Assemblée, la loi « sur l’école de la confiance » sera étudiée à partir du 11 février par l’Assemblée. Plus d’un millier d’amendements (1086 précisément) ont été déposés, soit le double des textes étudiés en commission. C’est dire que le passage en commission a plus obscurci qu’éclairé le projet de loi. C’est dire aussi que la loi Blanquer penche sérieusement à droite, avec des mesures de rupture comme le financement des écoles maternelles privées par les communes ou l’autoritarisme de l’article 1. La loi est aussi apparue marquée par un certain amateurisme, avec plusieurs articles mal rédigés. Les députés adopteront-ils l’article 1 dans sa rédaction quasi inchangée ? Donneront-ils le feu vert au ministre pour supprimer l’évaluation indépendante de l’Ecole avec la suppression du Cnesco ? Décideront-ils de transférer 150 millions à l’école privée pour un gain nul pour le pays en adoptant l’instruction obligatoire à 3 ans ? Feront-ils passer les écoles rurales sous la direction des collèges avec l’école du socle ? Donneront-ils tout pouvoir au ministre pour décider de la réforme territoriale et de la formation des enseignants ? Ce sont à coup sur plusieurs journées de débat que nous suivrons ensemble à partir du 11 février.
Exclusif : La loi Blanquer et les objectifs du Trésor
Faire travailler plus longtemps les enseignants expérimentés, il suffisait d’y penser. « Comment renforcer l’efficience de la dépense publique pour l’éducation ? » Le ministère de l’Economie et des finances s’interroge sur cette question dans le dernier numéro Trésor-éco, la revue de la puissante direction générale du Trésor. Emmanuel Saillard, économiste auprès de cette direction ,étudie plusieurs solutions. Mais, l’éducation étant une « dépense » et celle-ci étant composée à 90% de dépenses de personnel, il en arrive à poser la question du travail enseignant dans des termes encore jamais posés, en lien avec la loi Blanquer.
Claude Lelièvre : Quid de l’amendement sur « les établissements publics des savoirs fondamentaux »?
Pour en saisir le sens, on est a priori tenté de le situer dans le long fil de la question de l' » »école du socle commun ». Mais sans doute bien à tort. Et c’est ce qui est le plus préoccupant.
Les villes inquiètes de la loi Blanquer
Quel sera le coût de l’abaissement de l’âge de la scolarité obligatoire à 3 ans ? Le 7 février le Réseau des villes éducatrices (RVE), le Cnal, l’Andev, la fédération des DDEN ont dénoncé le nouveau partage du budget de l’éducation au bénéfice de l’enseignement privé prévu par la loi Blanquer.
Loi Blanquer : Le Parti socialiste soutient le Cnesco
« Le ministre Blanquer ne semble pas supporter qu’une instance indépendante, ne procédant pas de lui, porte un regard indépendant sur les politiques ministérielles engagées. Il préfère la supprimer plutôt que de ne pas la contrôler. Mais comment celui qui prétend tout évaluer, avec une certaine frénésie, peut-il vouloir supprimer une instance qui en a fait son domaine d’expertise des politiques publiques ? », écrit le Parti socialiste. « Le système éducatif a besoin d’évoluer, de se transformer, de ne plus reproduire – quand il ne les aggrave pas – les inégalités sociales. Le CNESCO est l’un des outils de cette ambition pour l’école de la réussite de tous les élèves. L’enjeu n’est pas aujourd’hui de supprimer le CNESCO, mais de conforter son action. »
Lycée
Lycée : DHG, gel des notes, 20/20 : Combien de divisions ?
Dérapages en tous genres. Le mouvement contre la réforme du lycée tourne t-il à la jacquerie ? Au regard de ce que publient la presse locale et les réseaux sociaux d’enseignants, l’arrivée des dotations horaires dans les établissements fait de sérieux dégâts. A beaucoup d’endroits les lycées perdent 50 à 60 heures d’enseignement. Souvent les disciplines et les enseignants s’affrontent pour les moyens. Cette situation pousse à des décisions inattendues voir des surenchères. La pagaille est-elle en train de s’installer dans les lycées ?
Maths : L’Apmep critique les programmes du lycée et du collège
» Les programmes officiels contiennent encore pas mal d’incohérences ou de légèretés », écrit Eric Barbazo dans le BGV, la revue de l’Apmep, n°204. Il proteste aussi contre les ajustements de programme à l’école et au collège et la mise en place concrète dans les lycées.
Maths : Une pétition contre la réforme du lycée
» Dans la réforme du lycée, les mathématiques ne permettront plus à tous les élèves de suivre un enseignement adapté à leur poursuite d’études. Elles deviennent un produit de luxe encore plus sélectif, en concurrence avec les autres disciplines ! », écrivent Cathy Martin, Stéphane Favier et Laurent Poli, professeurs de mathématiques au lycée Langevin à La Seyne-sur-Mer. Leur pétition qui demande des maths dans le tronc commun, a recueilli 5000 signatures.
L’APHG interpelle le ministre sur le lycée professionnel
« Nous dénonçons avec énergie une réforme néfaste en tout point et conduisant à l’exact contraire de ce que le ministre prétend : un appauvrissement considérable de la culture générale dispensée à des élèves qui en ont autant besoin que les autres, et une dégradation accrue de la mission des enseignants dévoués à la cause de leurs élèves », écrivent Iris Naget et Vincent Magne pour le bureau national de l’Association des professeurs d’histoire et de géographie (APHG) dans le JDD. « Que le ministère reconsidère de fond en comble son projet de réforme dont les conséquences, sinon, seront désastreuses tant d’un point de vue pédagogique que moral : nos élèves de baccalauréat professionnel méritent un enseignement de qualité à la hauteur de l’ambition d’excellence que brandit le ministre. Une tout autre voie est à prendre pour que ‘vive l’enseignement professionnel’. »
Lycée : A Toulouse, des enseignants démissionnaires
Indignées. Elles ne quittent pas l’enseignement. Elles démissionnent de leur fonction de professeur principal. Un moyen de manifester leur opposition à la réforme du lycée. Et aussi de rendre le fonctionnement de l’établissement plus difficile car le professeur principal a des taches administratives à remplir en plus de taches pédagogiques. Au lycée Stéphane Hessel de Toulouse, 23 professeurs principaux du lycée général sur 47 ont remis leur démission.
Lycée pro : Le Snuep Fsu réagit à la publication des programmes
« Comment amener vers l’excellence quand moins de temps de formation sera octroyé aux jeunes ? Quand les enseignements généraux seront ramenés à des compétences utilitaristes ? Quand les dimensions citoyennes et émancipatrices de la formation seront une nouvelle fois réduites ? », écrit le Snuep fsu après la publication par le CSP des projets de programme du lycée professionnel. » En français, le programme proposé entérine un appauvrissement synonyme de renoncement à de véritables ambitions culturelles et citoyennes. Il rejoint nos pires craintes d’un enseignement général purement fonctionnel. En bac pro, le nombre d’objets d’étude diminue d’un tiers, notamment ceux à portée philosophique, et le nombre d’œuvres intégrales obligatoires presque de moitié… Pour les langues vivantes, les nouveaux programmes allègent et simplifient les deux axes utilitaristes préexistants consacrés à un usage des langues dans la vie quotidienne et au travail. L’examen devient plus axé sur le professionnel au détriment de la culture. Cela confirme l’abandon de la double finalité du Bac pro. »
Education prioritaire
L’OZP construit « une évaluation utile » de l’éducation prioritaire
« Il ne s’agit pas de dire que tout est beau ou que rien ne va, mais de faire un premier bilan de l’éducation prioritaire refondée qui a été beaucoup attaquée ». Acteur incontournable de l’éducation prioritaire, l’Observatoire des zones prioritaires (OZP) réunissait samedi 9 février un séminaire national. Au programme : concevoir et mettre en oeuvre l’évaluation de l’éducation prioritaire (EP) prévue lors de la refondation de l’EP de 2014 pour avoir lieu en 2019. Une évaluation que le ministère actuel rechigne à mettre en oeuvre. Pour cela, l’OZP réunit des experts reconnus de l’EP : M. Bablet, C. Moisan, JY Rochex, P. Picard et F. Lorcerie. De premiers éléments seront dévoilés le 18 mai lors de la Journée nationale de l’OZP.
Education prioritaire : Les Bouches-du-Rhône laboratoire de la future politique ?
« Nous regrettons cette initiative locale qui, nous l’espérons, ne préfigurera pas de choix nationaux allant vers un désengagement progressif du nécessaire investissement à destination des établissements qui concentrent un grand nombre d’élèves socialement défavorisés ». Si lors du CTSD du 7 février, les élus Se-Unsa, un syndicat jugé modéré, ont protesté contre la carte scolaire présentée par le Dasen des Bouches-du-Rhône, c’est que la gestion départementale des collèges pose problème. Manquant du nombre de postes nécessaires du fait de la croissance démographique et des suppressions de postes, le Dasen a décidé de supprimer des enseignants uniquement dans les collèges Rep+ et en Segpa.
Métier enseignant
Concours : Des décisions importantes d’ici fin février ?
« Au delà de la fin du mois de février, il deviendrait de fait techniquement impossible de réorganiser la formation pour la prochaine rentrée ». Le Réseau national des Espe a tenu à prévenir le ministre de l’éducation nationale. Dans un communiqué du 11 février, il donne son avis sur le moment du concours et fixe une sorte d’ultimatum au ministre pour une décision avant la fin du mois. Pourquoi ? Quelles conséquences pour le statut des candidats ?
Fonction publique
Fonction publique : Des syndicats claquent la porte
Sept des neuf syndicats de la Fonction publique ont quitté le Conseil commun de la Fonction publique le 13 février. » Le Ministre a remis aux organisations syndicales, le projet de loi portant sur la transformation de la Fonction publique qui reprend la quasi totalité des orientations qui font désaccord depuis plus d’un an », explique la Fsu. Elle précise ces mesures : « recours accru au contrat, individualisation de la rémunération, fusion des instances, remise en cause des commissions paritaires, remise en cause des accords locaux dans la Fonction publique territoriale…autant de mesures qui constituent une régression sans précédent dont les conséquences seront néfastes tant pour les usager-es que pour les agent-es ». Huit syndicats avaient demandé au gouvernement le 12 février la suspension de ce projet de loi. Deux syndicats, signataires de ce courrier commun, n’ont pas quitté le Conseil : la Cfdt et l’Unsa.
Fonction publique : Une nouvelle lettre des syndicats au gouvernement
Les 8 syndicats de la Fonction publique (Cgt, Cfdt, Unsa, Fsu, Solidaires, Fa-Fp, Cgc et Cftc) ont rédigé une lettre commune au premier ministre le 7 février. Dans ce document, « elles exigent une revalorisation salariale » et soulignent la politique salariale négative du gouvernement (gel du point qui était dégelé depuis 2016, jour de carence etc.). L’intersyndicale demande « la suspension du projet de loi relatif à la Fonction publique ». La politique de réforme de la fonction publique a été présentée par le premier ministre en juin 2018. E Philippe annonçait le recrutement de contractuels, la rémunération au mérite et la fin du paritarisme. En aout E Philippe avait été plus précis dans la ligne du rapport Cap 22. Cette politique est en train d’être mise en oeuvre.
Orientation
Orientation : L’atlas interactif de Parcoursup
L’outil, réalisé par l’Onisep et Le Libria, est impressionnant par sa simplicité et les renseignements qu’il apporte aux jeunes et à leurs parents. Ajoutons qu’il en apporte aussi aux enseignants qui peuvent mesurer la sélectivité des formations et des établissements ou au contraire leur ouverture. Ce nouvel outil permet aux candidats de découvrir l’ensemble des formations proposées sur Parcoursup et ainsi d’affiner leurs recherches de manière simple et intuitive, en saisissant des mots clés, des filières de formations et/ou en sélectionnant une zone géographique précise. A partir de l’atlas ils peuvent connaitre le « taux d’accès » de la formation en 2018 ; le pourcentage des catégories de bacheliers admis dans la formation en 2018 (bac pro, bac techno et bac général) et le nombre de places en 2019. On a là un outil très rapide, fonctionnel et qui permet une bonne connaissance des établissements.
L’orientation avec le jeu concours « L’avenir s’imagine »
Réalisé par l’Onisep Occitanie, le jeu L’avenir s’imagine sensibilise les jeunes aux effets des évolutions scientifiques, technologiques, environnementales et sociales sur le monde professionnel et les invite à découvrir des métiers. Il leur permet aussi d’aborder la question de l’égalité femmes/hommes..
Les directeurs des UFR scientifiques fixent leurs attendus
» La réforme des enseignements et de l’organisation du lycée entraînera, dès la rentrée prochaine pour les élèves de 1ère, la disparition de la logique des “séries” pour le bac général (L, SES et S) au profit d’une possibilité de choix des lycéens parmi un certain nombre de spécialités », rappelle dans un communiqué la Conférence des doyens et directeurs des UFR scientifiques des universités françaises (CDUS). Dans des « recommandations » elle détermine les spécialités que les lycéens devront prendre pour pouvoir être admis dans les universités.
Numérique
Bruno Devauchelle : L’établissement scolaire et la protection des données personnelles
Le monde de l’éducation est souvent en délicatesse avec le droit. On le sait depuis longtemps pour le droit à l’image, pour le droit d’auteur, pour la sécurité et l’encadrement des élèves. Ces questions que la plupart des enseignants laissent de côté sont pourtant suffisamment importantes dans l’établissement quand on parle du règlement intérieur. D’ailleurs les textes officiels expliquent clairement sa fonction et le lien qu’il y a avec le droit, symbolisé dans notre pays et en éducation par le « code de l’éducation ». L’application récente d’un texte européen sur la protection des données personnelles s’est donc accompagnée d’un texte de loi (loi du 20 juin 2018) qui a apporté quelques précisions au texte initial. Mais il ne suffit pas d’un texte pour que tout le monde se mette en ordre de marche, en particulier en éducation. On peut observer cette difficulté à la mise en œuvre par le fait que l’ordonnance du 12 décembre 2018 annonce des modifications à venir qui vont impacter plusieurs services et textes proposés par le ministère comme on peut le lire dans la présentation du Schéma Directeur des Environnement Numériques de Travail dit SDET 6.2 dans lequel il est écrit : »La version 6.2 du SDET prend en considération les principes généraux du RGPD entré en application le 25 mai 2018. Toutefois, la loi relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés étant en cours de modification par l’ordonnance du 12 décembre 2018, l’ensemble de ces modifications sur le présent schéma directeur sera à évaluer et à intégrer dans une version ultérieure. ». On peut le constater, même au niveau des services du ministre (ici la DNE) il y a encore du travail à venir.
Bruno Devauchelle : Hybrider la formation, bonne ou mauvaise idée ?
Le terme hybride est désormais le plus souvent employé pour indiquer qu’un dispositif, une action de formation se déroule en présence et hors présence. Parfois appelée blended, ou même encore FOAD (Formation Ouverte et à Distance), le terme hybride fait rêver nombre de responsables de formation des institutions et entreprises qui y voient d’une part un renouvellement de la formation et d’autres part des économies possibles. Ne nous y trompons pas l’injonction d’hybrider les formations (ou les enseignements) est d’abord un levier pour un changement éventuel dans les modèles de formation et d’enseignement considérés comme parfois peu efficaces et trop coûteux. Marcel Lebrun reprend de son côté l’expression à propos de la classe inversée dans l’ouvrage co-écrit avec Julie Lecoq (Classes inversées, enseigner et apprendre à l’endroit, Canope 2015). Effet de mode, opportunité, requalification d’une vieille pratique ? Hybrider se réduit-il seulement à alterner présence et distance ? Deux questions sont d’abord à examiner : la première est celle de savoir si hybride se limite bien au couple présence/distance ? La seconde est de s’interroger sur l’histoire de la formation, de l’enseignement et d’essayer de comprendre d’où vient l’hybridation ?